QUÉBEC - Sakio Bika a dû s’y prendre deux fois, mais il affrontera bel et bien le champion du monde des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson, samedi après-midi au Colisée Pepsi.

Après avoir affiché un poids de 175,8 livres à sa première tentative, l’Australien d’origine camerounaise s’est absenté quelques minutes avant de finalement respecter la limite en faisant osciller le pèse-personne à 174,6 livres, à la pesée tenue vendredi dans un hôtel de Québec.

Fidèle à son habitude, le champion québécois a quant à lui été dans les règles à son premier essai avec un poids de 174,4 livres. Sans surprise, il a vivement déploré l’attitude de l’aspirant.

« Ça démontre qu’il n’est pas sérieux, a tranché Stevenson (25-1, 21 K.-O.). Il avait tout le temps au monde pour perdre ce poids-là. Ce n’était pas compliqué, parce que c’est un 168 livres! »

« C’est dans le règlement : il a deux heures pour faire le poids, a nuancé le promoteur Yvon Michel. Il pensait peut-être que ça allait être facile, étant donné qu’il évoluait chez les super-moyens, et il s’est fait jouer un tour. Mais ça ne change rien et ça ne me dérange pas du tout. »

« C’est la première fois que je me bats chez les mi-lourds, alors ce sont des choses qui arrivent, a répondu Bika (32-6-3, 21 K.-O.). Il ne s’agit pas d’un manque de professionnalisme, mais d’une négligence. Je tiens vraiment à m’excuser auprès de tout le monde. Il s’agit d’une erreur. »

Effectuant la cinquième défense de son titre, Stevenson affrontera un adversaire bien plus aguerri que celui qui s’était mesuré à Lucian Bute dans un combat éliminatoire de l’IBF en 2007.

Depuis sa défaite par décision unanime devant le Québécois d’origine roumaine, Bika est devenu champion des super-moyens du WBC et a surtout énormément gagné en expérience. Sauf que cela est loin d’intimider Stevenson, puisqu’il prétend en posséder tout autant.

« Quand je vais être dans le ring avec lui et que la cloche va sonner, il va finir par goûter à mon punch, a analysé le Blainvillois. Je n’ai peur de personne, je l’ai toujours dit. Je viens de loin et je sais qui je suis. Je suis un vétéran et ce n’est pas Bika qui va commencer à m’impressionner.

« Je sais exactement à quoi m’attendre. Il ne viendra pas boxer avec moi, car il sait qu’il n’a absolument aucune chance. Il va envoyer des coups larges et essayer de foncer. Mais je suis capable de boxer à courte ou longue distance. Comme je l’ai toujours fait, je vais m’adapter. »

Sakio Bika et Adonis Stevenson« Une grosse opportunité »

Le combat de samedi marquera également les débuts de Stevenson sur la chaîne généraliste CBS, qui présentera le premier gala de la série Premier Boxing Champions (PBC ) de son histoire.

Stevenson est fébrile à l’idée de rejoindre un public beaucoup plus vaste qu’à l’époque où il défendait sa ceinture sur les chaînes payantes HBO ou Showtime. Le premier événement de PBC sur NBC le 7 mars dernier a attiré une moyenne de 3,4 millions de téléspectateurs.

« C’est une grosse opportunité qui risque de m’ouvrir beaucoup de portes. C’est vraiment un autre niveau, s’est réjoui le Québécois. C’est également une belle chance pour les autres jeunes boxeurs québécois. Ce sont eux qui prendront ma place lorsque je ne serai plus là. »

Environ 4000 billets ont trouvé preneur jusqu’à maintenant et jusqu’à 6000 personnes pourraient franchir les tourniquets du Colisée demain après-midi. Si ce nombre peut paraître décevant à première vue, il est loin de décourager Michel.

« Lorsque la télévision américaine vient ici et qu’il y a 5000 personnes, les dirigeants sont super heureux, a mentionné Michel. Reste que Bika est un adversaire qui est dur à vendre, parce qu’il n’a pas beaucoup de charisme et que les gens n’ont en tête que sa défaite contre Bute. »

Pesée Stevenson-Bika