Combien de fois depuis 1989, soit depuis l’entrée en ondes de RDS, ai-je entendu cette phrase célèbre (It’s Macho time) que criait si bien à s’époumoner le fameux présentateur Michael Buffer.

Je ne me souviens pas exactement quel combat de Hector Camacho nous avons présenté dès notre création en ondes mais je sais qu’il était un de nos favoris.

Incroyable, mais en l’espace de quelques semaines, deux grands noms du monde de la boxe nous ont quittés pour un monde meilleur.

Ce fut tout d’abord l’entraîneur Emanuel Steward et maintenant Hector « Macho » Camacho.

Il faut vous dire tout de suite que les deux hommes n’ont pas connu le même cheminement au cours de leurs carrières ni les mêmes souffrances qui les ont tués. Steward est mort des suites d’un cancer tandis que Camacho a été abattu froidement d’une balle à la tête.

C’est vrai que « Macho » n’était pas un enfant de coeur. Élevé à New York après avoir quitté son pays natal de Puerto Rico, maintes fois il a été impliqué dans des incidents qui l’ont amené devant les tribunaux et éventuellement en prison.

En somme, c’est un peu la boxe qui l’a sorti de son monde criminel.

Dans la vie de tous les jours, Camacho était reconnu comme un bon diable toujours prêt à aider les autres. Mais par moment, il lui arrivait de dépasser les bornes.

On savait déjà qu’il avait un penchant pour les drogues et il se tenait aussi en compagnie de gens plus au moins honnêtes. Si bien qu’en 2007, il a été condamné à sept années de prison pour vol d’ordinateurs dans un magasin spécialisé du Mississippi et de la cocaïne avait été trouvée sur lui.

Pourtant le juge avait été clément à son égard. Il lui avait permis de rester en liberté sur parole, mais Camacho n’a pas respecté cette parole si bien qu’il s’est retrouvé derrière les barreaux pour seulement deux semaines.

VIE PRIVÉE MOUVEMENTÉE

Au cours de sa vie personnelle, « Macho » n’était pas le plus heureux des hommes et son épouse Amy avait finalement mis fin à la vie matrimoniale en 1998 en demandant le divorce.

Pourtant, sur le ring, Camacho était le boxeur le plus flamboyant de tous. Par moment, on aurait dit qu’il avait emprunté des vêtements de la collection de la regrettée Gilda.

C’est vrai, il était flamboyant, mais il faut se souvenir avant tout qu’il savait boxer. Il a gagné les Gants dorés chez les amateurs, puis chez les pros il s’est adjugé les championnats dans trois divisions différentes, chez les super-plumes, les légers et les super mi-moyens à deux occasions.

LA FIN POUR SUGAR RAY

C’est aussi Camacho qui a mis fin au retour de Sugar Ray Leonard en 1997, qui a battu Roberto Duran à deux occasions et qui s’est adjugé des décisions aux dépens de Howard Davis, Ray Mancini, Vinny Pazienza et Todd Foster, pour ne nommer que ceux-là.

Pendant les 88 combats qu’il a disputés, il n’a jamais été passé K.-O., terminant en 2010 avec une fiche de 79 victoires contre 6 revers, 3 verdicts nuls et 38 K.-O. Tout cela réparti sur une carrière qui a duré pas moins de 28 ans.

Quant à ses revers ils ont été subis en particulier contre Greg Haugen, (il a vengé cet échec), Julio Cesar Chavez, Felix Trinidad et Oscar De La Hoya. C’est après avoir compilé une fiche de 38–0 qu’il a subi sa première défaite en 1991, face à Greg Haugen, dans un match pour le titre WBO des super légers.

DROGUES ET BOISSON

Tout au long de sa vie, de sa plus tendre adolescence jusqu’à sa mort, Hector Camacho a été accroc à la drogue et à la boisson. Selon les enquêteurs, dans la voiture, où il a trouvé la mort à Puerto Rico, on a découvert une dizaine de sachets de cocaïne, dont neuf du côté du chauffeur, Adrian Mojica Moreno, qui est décédé sur le coup, et un autre entre les deux sièges avant.

Était-il dans cette voiture pour effectuer une transaction de drogue? A-t-il été abattu parce qu’il aurait reconnu les tueurs? Était-il au mauvais endroit au mauvais moment? Aurait-il été abattu pour une dette de drogue? Seule l’enquête pourra répondre à ces questions.

LA FIN

Ce sont les membres de sa famille, surtout sa mère, qui ont décidé de faire cesser l’appareil respiratoire qui le maintenait en vie depuis le meurtre. Cliniquement, n’eut-été de cet appareil, il serait mort presque instantanément tout comme le chauffeur du véhicule.

Bien qu’il se soit battu dans les plus prestigieux amphithéâtres, qu’il ait reçu de fortes bourses au cours de sa carrière de près de 30 ans, la fortune de « Macho Man » n’était évaluée qu’à 100 000 $ à sa mort. Ce qui donne une assez bonne idée de sa manière de vivre.

Pour les heures de bonne écoute sur RDS et le plaisir que j’ai eu à décrire plusieurs de ses combats, je lui dis… ADIEU MACHO MAN! Dors en paix où que tu sois !

Bonne boxe