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RÉSULTATS

Le combat d'unification entre Kim Clavel et Jessica Nery Plata reporté au 13 janvier

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« Unfit to box » (inapte à la boxe). Trois mots qui disent tout. Trois mots qui ont convaincu Kim Clavel qu'elle n'avait pas le choix de renoncer à son combat d'unification des poids mi-mouches qu'elle devait disputer contre la Mexicaine Jessica Nery Plata demain soir à la Place Bell de Laval.   

C'est une Clavel extrêmement congestionnée et rongée par l'émotion qui s'est présentée devant les journalistes lors d'une visioconférence organisée mercredi avant-midi. La championne du WBC a mentionné qu'elle se sentait mal depuis dimanche soir et qu'elle a ensuite pensé qu'elle pourrait combattre la maladie, sauf que son médecin n'était manifestement pas de son avis.

Clavel a d'abord révélé qu'elle avait été frappée par une forte fièvre et que la température de son corps a flirté avec les 40 degrés Celsius en début de semaine. Plutôt limitée dans son choix de médicaments pour soulager ses symptômes afin de ne pas échouer à un test antidopage, elle a été examinée par le Dr Francis Fontaine, qui n'a pas hésité à lui faire voir la vérité en pleine face.

« Le doc Fontaine a vraiment la santé des athlètes à cœur et il m'a dit qu'il allait être honnête avec moi, qu'il allait écrire que j'étais “unfit to box”, a expliqué Clavel. Il m'a aussi dit que je risquais d'aggraver ma condition, que je mettais toutes les chances de mon côté pour perdre.

« Malgré tout, j'avais toujours espoir [de pouvoir combattre]. À quelques jours d'un combat, tu n'es plus en contact avec la réalité, tu ne veux pas déplaire à personne, tu es dans une sorte de déni. Les mots du doc Fontaine m'ont convaincue. C'est vrai que ça n'avait aucun bon sens... »

La boxeuse âgée de 32 ans a ensuite peiné à retenir ses sanglots en évoquant les conséquences de son forfait, qui a évidemment forcé le report de l'événement dont elle était la tête d'affiche.

« Je me sens mal pour Nery Plata, pour les autres boxeurs qui devaient être sur le gala : Caroline Veyre, qui devait disputer son premier combat au Québec, Mazlum Akdeniz, Derek Pomerleau, Éric Basran, a fait remarquer Clavel. Je m'en veux, j'ai honte, j'ai un sentiment de culpabilité. »

« Nous avons dit à Kim de ne pas s'inquiéter, de s'occuper de santé et surtout de ne pas se sentir coupable, a ajouté le promoteur Yvon Michel. Nous sommes ensemble dans les moments euphoriques, mais également dans les moments plus difficiles. Nous ne lui reprochons rien. »

« J'essaie de relativiser les choses en pensant à Claressa Shields et Savannah Marshall, a rappelé Clavel. Quand la reine Élizabeth II est décédée et que leur combat a ensuite été annulé, elles avaient déjà effectué leur pesée. Mon préparateur physique (Fred Laberge, NDLR) est d'ailleurs déjà sur le dossier. Je suis déjà en forme, j'ai déjà un gros camp d'entraînement dans le corps. »

Ce n'est pas la première fois que Clavel doit renoncer à un combat en raison de la maladie. Trois jours seulement avant son affrontement prévu en avril contre la championne du WBC de l'époque Yenesia Gomez, la Québécoise avait contracté la COVID-19. C'était la troisième fois que le duel d'abord prévu en décembre 2021, puis en mars 2022 entre les deux femmes était remis.

Comme Clavel a cette fois été frappée par l'influenza, qui semble particulièrement virulente cette année, son promoteur a déjà annoncé que le gala du 1er décembre aura lieu le 13 janvier.

« J'ai connu beaucoup de malchances ces derniers mois et j'aurai eu de l'adversité jusqu'au bout, a philosophé Clavel. L'objectif ne change pas, le chemin va juste être un peu plus long.

« Je vais essayer de me mettre dans une bulle lors de ma prochaine préparation, de faire encore plus attention. D'un autre côté, je ne peux pas tout contrôler. Dans les dernières semaines, je m'entraînais en soirée quand il n'y avait personne dans le gymnase. C'est pour cette raison que mon équipe et moi avions décidé d'annuler l'entraînement public dans un centre commercial. »

Après que Clavel eut quitté la visioconférence pour aller se reposer, Michel n'a pas caché que ce dernier coup dur était extrêmement difficile à encaisser. Toutes les dépenses de publicités, de déplacement et d'hébergement effectuées pas son organisation ne seront jamais rentabilisées.

« Ce sont les aléas de l'industrie que nous avons choisi, a conclu le promoteur d'expérience, qui a reconnu que la boxe québécoise ne s'est pas encore remise de la suspension de ses activés le 12 mars 2020 en raison de la pandémie de coronavirus. Nous courrons après notre queue...

« Il faut qu'on fasse un énorme travail pour reconquérir notre marché. Nous avons organisé beaucoup d'événements déficitaires. Nous avons également annulé six événements, dont trois de championnat du monde, et nous n'avons jamais été en mesure de reprendre le rythme.

« Mais nous sommes des croyants et nous pensons que ça va finir par se replacer un jour! »