Eleider Alvarez est un bon boxeur, un pugiliste dont le talent de base est de premier plan. Assez bonne défense, belles combinaisons, bonne rapidité, beau jeu de pied, mais si, à la place de Norbert Dabrowski, c’eût été Adonis Stevenson devant lui, Alvarez serait chez lui, sinon à l’hôpital, à soigner un mal de tête pénible et sa fiche serait souillée à jamais.

J’ignore si vous êtes de mon avis, mais le Colombien me fait penser à Guillermo Rigondeaux, le champion WBA des super-coqs. Rigondeaux est un magicien sur un ring, mais souvent, il est ennuyant à voir boxer, si bien qu’il ne peut  obtenir qu’un seul combat par année depuis 2014. Ses bourses ne se comparent pas à d’autres champions et vous ne le voyez plus sur les réseaux payants de télé. Disons que les promoteurs le fuient comme la peste.

Pourquoi? Tout simplement parce que les amateurs de boxe l’ont laissé tomber à cause de son style qui est loin de plaire aux plus fervents, surtout ceux qui achètent les galas sur les réseaux de télé payants.

Et pourtant, il est reconnu comme un des meilleurs boxeurs au monde. 

Je ne placerais pas le nom de Eleider Alvarez sur le même pied d’égalité que Rigondeaux pour son talent, mais lui aussi est un bon boxeur. Le hic, c’est qu’il est tellement bon qu’il en est ennuyant par moment.

Une journée chargée pour la planète boxe!

Dans son affrontement contre Norbert Dabrowski, Alvarez  a montré quelques lacunes notamment aux quatrième et cinquième engagements.

Si jamais il commet les mêmes erreurs face à Adonis Stevenson, je vous jure qu’il va se retrouver au tapis et va faire un petit dodo de quelques secondes. Mais avant tout, il se doit de battre Lucian Bute, et encore là, je n’en suis pas si certain. Le Roumain est sérieux dans la reprise de ses activités et il s’entraîne comme un déchaîné. S’il montre le moindrement sa forme et sa confiance d’antan, Alvarez pourrait éventuellement trouver le temps long.

Alvarez est un gentilhomme dans la force du mot. Le Seigneur lui a donné la science de la boxe, mais a oublié de lui accorder la puissance dans ses coups.

N’oubliez pas : un peu comme au hockey ou encore au football, la défense fait gagner des championnats, mais c’est l’attaque qui vend les billets. Et justement, c’est là que Eleider est faible, très faible.

Malgré tout, je le félicite pour sa victoire et pour avoir du même coup conservé sa fiche vierge. Maintenant, attendons sa performance contre Lucian Bute le 17 février prochain.

Personnellement, j’aimerais mieux voir Bute affronter Stevenson. Je crois que le combat donnerait plus d’action, mais le vainqueur serait toujours le même. Adonis « Superman » Stevenson.  

Au Nebraska

Alors qu’à Montréal le casino débordait d’amateurs de boxe pour assister au 50e gala de GYM, le Century Link Center, à Omaha au Nebraska, était en liesse et on pouvait entendre les cris d’admiration des partisans de Terence Crawford à chacun de ses mouvements.

Crawford n’a fait qu’une bouchée de son rival John Molina, à qui on pourrait décerner une médaille de bravoure pour sa persévérance. Mais dès le début des hostilités, il était évident que Molina n’était pas de taille pour le double champion WBC/WBO des super-légers. Et pourtant, Molina s’était présenté avec presque quatre livres de trop sur sa carcasse.

En somme, ce fut une bonne séance d’entraînement pour Crawford, qui risque de voir son nom sur la liste des aspirants au titre de boxeur de l’année. Maintenant, ce qu’il veut le plus au monde, c’est un affrontement avec Manny Pacquiao. Mais voilà, le Pacman tente par tous les moyens de faire sortir Floyd Mayweather de sa retraite pour une revanche. Donc le suspense se poursuit. Money reviendra-t-il ou ne reviendra-t-il pas?  Personnellement, je ne crois pas à un retour de sa part.

« Si je ne peux pas me battre contre Pacquiao, il y a toujours Ricky Burns qui est là », de dire Crawford après sa victoire. En 2014, le fils chéri d’Omaha avait battu Burns par décision unanime, coiffant ainsi la couronne WBO des légers. Mais depuis ce temps, Burns a reconquis un autre titre : celui de la WBA/monde des super-légers. Or, une revanche serait possible pour unir les titres.

Molina a tout enduré pendant huit assauts. Mais depuis le sixième engagement, Crawford avait décidé d’ouvrir toute grande la machine et ses coups de puissance devenaient de plus en plus dangereux. À quelques secondes de la fin du huitième engagement, l’arbitre Mark Nelson a décidé que Molina en avait assez et il a arrêté les hostilités. Crawford y allait d’un 30e triomphe, dont 21 par K.-O., et conservait ses deux couronnes.

En Angleterre

En Angleterre, où la boxe est reine, Anthony Joshua n’a fait qu’une bouchée de son rival Eric Molina. Dès le premier coup de poing du champion IBF des lourds, Molina a compris qu’il n’était pas de taille. Et finalement, il a abdiqué au troisième engagement.

J’ai une confiance inébranlable dans ce Joshua, qui affrontera maintenant l’ex-monarque Wladimir Klitschko, le 27 avril prochain. Et vous savez quoi? Je choisis Joshua pour pousser Klitschko à la retraite et aussi pour battre l’ex-champion en convalescence Tyson Fury, si jamais il arrête de jouer avec des poupées, de chanter et revient à la compétition.

Joshua a tout pour régner en maître sur la division des lourds. Il n’a que 27 ans, mesure 6’6’’ et frappe comme une mule. D’ailleurs, il a enregistré 18 K.-O. en autant de victoires depuis le début de sa carrière pro. C’est seulement un K.-O. de moins que le record que détient toujours Mike Tyson.

En somme, le grand rival de Joshua est nul autre que l’Américain Deontay Wilder, au repos depuis juillet dernier des suites d’une fracture à la main droite subie lors de son combat contre Chris Arreola.

Le champion WBC a repris l’entraînement et on croit qu’il devrait revenir à la compétition au cours du printemps prochain.

En Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande a couronné son premier champion des lourds de son histoire alors que Joseph Parker a eu raison d’Andy Ruiz, non sans misère.

Deux juges ont opté pour des scores de 115-113 tandis que l’autre a vu un combat nul 114-114. Cela vous donne une idée du déroulement du combat.

Malgré tout, Parker ne  m’a pas impressionné plus que cela. Je veux bien croire qu’il avait un bon rival devant lui, mais par moment, il a paru amorphe. Par contre, force est d’admettre que dans les derniers rounds, il a travaillé plus fort que son rival. Dans le fond, ce ne fut pas un mauvais combat.

Heureusement, Parker n’a que 24 ans et il en a encore beaucoup à apprendre. Malgré tout, il présente une fiche de 22 triomphes contre aucun revers, et un de ces jours, lui aussi devrait se mesurer à Anthony Joshua qu’il pourchasse maintenant depuis quelques mois.

Julio Cesar de retour

Après 17 mois d’inactivité à cause d’une opération à une main, Julio Cesar Chavez a renoué avec la compétition grâce à un triomphe relativement facile contre l’Allemand Dominik Britsch.

Pas moins de 10 000  personnes se sont entassées dans l’Arena de Monterrey, au Mexique, pour applaudir leur compatriote qui n’avait pas combattu dans sa terre natale depuis 2004.

À la suite de ce triomphe, Chavez a expliqué qu’il avait l’intention d’être très actif en 2017 et qu’il avait dans sa mire Gennady Golovkin et Saul Alvarez. Ce serait à 168 livres contre Golovkin et à 164 livres contre Alvarez, si jamais ces deux-là acceptent ses défis.

Chavez est un bon boxeur, mais par le passé, il a souvent manqué de sérieux à l’extérieur du ring. Autre problème, c’est que son père, l’immortel Julio Cesar, met souvent son nez dans ses affaires, notamment dans son style, ce qui peut mélanger le fils qui a sa façon bien à lui de boxer. Le vieux Chavez doit comprendre que son fiston  a son style bien à lui et que rendu à son âge, il ne changera rien, exception faite dans sa vie privée, en lui donnant le bon exemple.

Tout ce que j’espère, c’est que Chavez soit sérieux dans ses démarches.  Ce n’est pas tellement sur le ring que j’ai peur pour lui, mais en dehors, dans sa vie privée.

Bonne boxe.