La défaite est dure à encaisser, particulièrement quand il s'agit d'une première dans les rangs professionnels. Le boxeur Mikaël Zewski le sait depuis cette défaite du 1er mai survenue à Las Vegas, par décision, contre Konstantin Ponomarev, un protégé de l'entraîneur Abel Sanchez.

« J'ai digéré cette défaite assez rapidement, car j'ai compris que le plus longtemps je m'apitoierais sur mon sort, le plus dur ce serait pour la suite de ma carrière. »

C'est avec cette attitude remarquablement positive que le boxeur de Trois-Rivières repart à la guerre. Son prochain combat aura lieu le mois prochain, à Omaha au Nebraska, en sous-carte du combat de championnat du monde entre Dierry Jean et Terence Crawford le 24 octobre. Zewski sera opposé à l'Américain Raymond Serrano. Le droitier de 26 ans, que l'on surnomme Tito, possède un fiche respectable de 21 victoires contre 2 défaites. Ses deux revers ont été subis par K.-O. contre Karim Mayfield en mai 2012 et Emmanuel Taylor sept mois plus tard dans son combat suivant, en janvier 2013. Depuis ces défaites, cet ancien grand espoir de la boxe a collé trois victoires. Selon le site internet Boxrec.com, la dernière victoire de Serrano a été arrachée par décision majoritaire contre Jeremy Brian, que Zewski avait également battu par décision majoritaire.

Serrano représente donc un bon défi pour Zewski, considérant qu'il s'agit d'un premier combat après son revers. Le Québécois aurait légitimement pu choisir un adversaire moins dangereux pour rebâtir sa confiance.

« J'avais le choix. Mon gérant Cameron Duncan m'a dit que je pouvais accepter un combat plus facile. Mais je ne veux pas de victoire facile », explique le boxeur de 26 ans. « J'ai besoin de me prouver, de reprendre confiance et d'obtenir une victoire convaincante contre un adversaire qui est connu aux États-Unis. Je suis prêt! »

Peu de changements

La défaite contre Ponomarev est une erreur de parcours estime Zewski.

« Ce n'est pas moi qui était là! J'ai fait toutes les erreurs possibles dans ce combat. Je n'ai pas été capable de boxer à la moitié de mon potentiel. Les circonstances n'étaient pas idéales puisque ma conjointe allait accoucher 10 jours plus tard. »

Après le 10e round, Ponomarev obtenait des juges des cartes de pointage de 99-91, 98-92 et 97-93. Pour ma part, j'avais accordé 8 rounds au boxeur Russe.

« Il a mérité sa victoire. Je ne la conteste pas, il en a fait assez pour gagner la majorité des rounds, mais il ne m'a jamais dominé. Je ne te cache pas que j'aimerais bien obtenir ma revanche un jour. »

Pour l'instant, aucun changement majeur n'a eu lieu dans son entourage puisque la firme Top Rank demeure son promoteur et son père Jean demeure son entraîneur. Zewski continue aussi de s'entraîner à Trois-Rivières et Montréal. Il pourrait se rendre en Californie dans trois semaines au camp de Brandon Rios. Sinon, il effectuera des combats d'entraînement avec Dierry Jean.

L'un des seuls changements a été effectué avec l'embauche du préparateur physique Victor Conte, et les résultats seraient très bénéfiques à l'entraînement. Cette association peut faire sourciller puisque monsieur Conte est reconnu pour son implication dans le scandale de dopage du laboratoire BALCO.

« Il fait tout pour se racheter », explique Zewski. « Il n'y a personne de mieux placé que lui pour contrer le phénomène du dopage, puisqu'il connaît tous les rouages, et a collaboré avec les autorités américaines, il a vidé son sac. Il sait qu'il risque la prison s'il recommence. »

Zewski n'est pas le premier boxeur à travailler avec un préparateur physique au passé controversé; Jean Pascal et Lucian Bute font affaire avec Angel Herredia qui a lui aussi déjà été lié à une affaire de dopage.

On sent que s'il pouvait changer quelque chose au début de son parcours professionnel, Mikaël Zewski disputerait probablement des combats plus relevés. Avant de se mesurer à Ponomarev, ses 26 victoires ont été acquises contre des boxeurs qui ne présentaient pas la meilleure opposition.

« Chacun de mes adversaires m'a apporté quelque chose. Mais lors de mes 10 derniers combats, je n'arrêtais pas de dire que je voulais de plus grands défis. C'était toutefois difficile de trouver des adversaires qui acceptaient l'invitation, car pour eux, le risque n'en valait pas la peine. Les refus étaient nombreux et j'enchaînais les victoires faciles. J'ai dit à mon gérant que je ne veux plus être protégé. »

Le mois d'octobre s'annonce donc très excitant avec les combat relevés que devront livrer les Québécois Zewski, Dierry Jean et David Lemieux.