MONTRÉAL - Il a été attendu jusqu’au dernier instant, mais le coup d’éclat de Jean Pascal n’est jamais venu. Comme cela avait été le cas depuis l’annonce de son choc contre Eleider Alvarez, le Lavallois a joué la carte de la sobriété pendant la dernière conférence de presse faisant la promotion du gala de Groupe Yvon Michel qui sera tenu samedi soir prochain au Centre Bell.

Sur le podium, Pascal (31-4-1, 18 K.-O.) a encore une fois salué la décision d’Alvarez (22-0, 11 K.-O.) de l’affronter, car le Montréalais d’origine colombienne n’est aucunement obligé de mettre sa position d’aspirant obligatoire à au champion des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson en jeu. En mêlée de presse, il a ensuite expliqué qu’il n’avait plus besoin d’attirer l’attention.

« Je n’ai absolument plus rien à prouver. Je suis bien dans ma peau et je sais ce que j’ai accompli dans le monde de la boxe, a déclaré Pascal aux journalistes réunis mardi après-midi au Casino de Montréal. Mais c’est le passé. Je regarde devant et je sais que j’ai encore beaucoup à faire. »

« Tu peux dire ce que tu veux dans une conférence de presse, c’est tellement facile, a ajouté son entraîneur Stéphan Larouche. Ce que je veux, c’est qu’il parle avec ses poings dans le ring.

« Il y a des fois où il avait donné de super spectacles en conférence de presse, mais il y avait peut-être trop mis d’énergie. Jean s’arrête à beaucoup de détails, il est extrêmement intelligent. Il analyse les points et virgules, mais cette fois-ci, je voulais qu’il se concentre sur le combat. »

Et il faut croire que les conseils de Larouche ont porté des fruits. À leur premier camp d’entraînement majeur, Pascal a avoué avoir retrouvé des similitudes avec le camp qu’il avait connu avant de se mesurer à Lucian Bute. Rappelons qu’il avait complètement dominé le Québécois d’origine roumaine avant de gagner par décision unanime des juges en janvier 2014.

Il s’agit de signes assurément encourageants pour le clan et les partisans de l’ancien détenteur du titre des mi-lourds du WBC, puisqu’il a n’a jamais été capable de retrouver ce niveau d’excellence, s’inclinant notamment deux fois devant l’ex-champion unifié Sergey Kovalev.

« La performance avait été parfaite, parce que l’entraînement avait été parfait, a précisé Pascal. C’est la répétition de certaines choses. Je suis vraiment dû pour une bonne performance... »

« Jean est un performer, a renchéri Larouche. Pendant un round très serré à l’entraînement, il partait et le partenaire ne voyait pas arriver les coups. Il est encore capable de surprendre.

« Ça n’a peut-être pas été le cas contre Kovalev, mais il ne faut surtout pas oublier que Kovalev est tout un boxeur. Je considère que Kovalev est un boxeur de beaucoup supérieur à Alvarez. »

Et c’est vraisemblablement pour recréer cette atmosphère propice à la réussite que Roy Jones fils a été réintégré à l’équipe de Pascal, la légende vivante ayant été exclue par l’ancien entraîneur de Pascal, Freddie Roach, pour le deuxième duel contre Kovalev en janvier 2016.

« À notre niveau, tous les boxeurs sont bons et ce sont vraiment les petits détails qui font la différence, a expliqué Pascal. Avec son expérience, Roy peut apporter de légers correctifs, étant donné qu’il a vécu tout ce qu’il est possible de vivre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du ring.

« À partir de ce moment-là, c’est peut-être plus facile pour moi d’assimiler ce que je dois corriger, puisque Roy est déjà passé par là. Chaque fois, ce sont de très légers détails, mais ils peuvent éventuellement faire une énorme différence à l’entraînement et pendant le combat. »

Si Pascal dit regarder vers l’avenir, il sait aussi pertinemment qu’à bientôt 35 ans, l’heure de la retraite pointe tranquillement à l’horizon. Après avoir été impliqué dans de nombreuses guerres au fil des années, il sent que les amateurs reconnaissent enfin son impressionnant parcours.

« Après ma première victoire à mon premier combat au Club Soda, j’avais dit que c’était le commencement d’une belle histoire d’amour avec le public québécois, a conclu Pascal. Et comme dans n’importe quelle histoire, il y a eu des hauts et des bas, mais j’ai l’impression que nous avons récemment renoué. Ce sera très important de terminer sur une belle note. »

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