Joe Frazier : une idole, un ami
Boxe jeudi, 10 nov. 2011. 16:58 samedi, 14 déc. 2024. 14:50
Pour ceux de ma génération, il a probablement été sous le feu des projecteurs en compagnie du meilleur poids lourds de tous les temps.
En fait, ses assauts fulgurants contre Muhammad Ali l'ont porté parmi les meilleurs poids lourds de l'histoire de la boxe. Au cours de la dernière semaine, la boxe, ainsi que le monde, ont perdu un grand homme lorsque Smokin' Joe Frazier est décédé trop tôt, à l'âge de 67 ans.
Mes souvenirs de Joe ne sont pas seulement importants à mes yeux en tant que fan, mais aussi en tant qu'ami. Depuis l'âge de 19 ans, j'ai eu le plaisir de rencontrer Joe et son fils Marvis à plusieurs reprises. En fait, il y a quelques années de cela seulement, j'ai eu le grand privilège d'être le maître de cérémonie au 40e dîner de gala anniversaire en hommage au combat de Joe Frazier c. George Chuvalo. Auparavant, j'ai aussi eu la chance de passer des heures à m'entretenir avec Joe et son fils à l'occasion d'une entrevue à TSN.
Nous avons parlé de ses débuts comme amateur, de sa conquête de la médaille d'or aux Jeux de Tokyo en 1964, nous avons parlé de son ascension dans les rangs professionnels et des raisons qui ont poussé son entraîneur de longue date, Yancy Durham, à lui donner le nom de « Smokin' » en quelque sorte par accident.
Et lorsque les caméras se sont éteintes, nous avons parlé de boxe et de nos vies respectives dans cet univers.
Marvis, un ancien champion au niveau amateur et un aspirant poids lourds chez les pros, aujourd'hui un prêcheur chrétien, a lui aussi participé à la conversation et avait le visage rayonnant tandis que nous parlions des exploits de son père. Joe, toujours fier, a manifesté la fierté et l'honneur qu'il ressent d'avoir son fils à ses côtés.
En tant que fan, je me souviens de Joe tout simplement comme d'un infatigable guerrier avec plus de cœur et de courage que tout autre boxeur qui a monté dans un ring. Son puissant crochet de la gauche et ses implacables attaques au corps ont fait possiblement de lui l'un des plus excitants poids lourds de son époque. Pour ma génération, c'était Tyson avant même qu'il n'y ait de Tyson.
En tant qu'entraîneur, je me souviens de la confiance de l'homme, de l'attitude de celui qui ne veut jamais mourir et du respect qu'il démontrait envers tous ceux qu'il affrontait. Je me souviens de son mantra, lorsqu'il a répondu à Ali en 1971 alors que ce dernier lui a demandé comment il prévoyait le battre après qu'il ait lui-même vaincu des grands comme Liston, Foley et Bonevena. Joe, toujours sûr de lui et affirmé, lui a répondu de la meilleure façon qui soit : « tu ne te bats pas contre Sonny Liston, tu ne te bats pas contre Zora Foley, tu ne te bats pas contre Oscar Bonevena!! TU TE BATS CONTRE JOE FRAZIER, TU TE BATS CONTRE JOE FRAZIER. Et Joe Frazier sait se battre!!!!
Lors du plus important évènement de boxe depuis que Louis s'est mesuré à Schmeling en 1938, et lors d'un duel simplement connu sous le nom de « The Fight », le crochet de gauche dévastateur de Joe Frazier a envoyé Ali au plancher au 15e et dernier round pour mettre la touche finale au point culminant de sa carrière. Sous le regard du monde entier, témoin de l'un des plus grands évènements sportifs du 20e siècle, Joe Frazier a mis la main sur le plus prestigieux titre dans le sport en battant « The Greatest ».
Enfin, en tant qu'homme et encore plus en tant qu'ami, je me souviens de sa douleur. Non pas la douleur causée par les coups encaissés dans le ring, mais la douleur de blessures profondes que personne ne pouvait entrevoir. La douleur ressentie tandis que sa famille et ses enfants subissaient les supplices et les abus d'autrui, à cause de la cruauté dont Ali a fait preuve envers lui. Joe était un humble et fier homme qui ne reculerait jamais devant quiconque et qui n'a jamais manqué de respect à qui que ce soit. Il a remporté une médaille d'or pour son pays et il s'est toujours conduit comme un parfait gentleman et un homme de classe. Il a mérité le respect d'autrui en étant lui-même respectueux envers les autres et en acceptant les coups sans jamais se plaindre. En fait, il incarnait un champion du monde à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du ring.
Tristement, il nous a quitté aujourd'hui, le champion de mon enfance, le champion dont la démonstration de courage donnait une leçon à tous ceux qui en ont été témoin. Son courage sera toujours un exemple pour moi et un rappel de la grandeur qu'il personnifiait.
Je me souviens de Smokin' Joe et je sais qu'il n'y en aura jamais un autre comme lui.
Pour répéter les paroles d'Eddie Futch, je ne peux qu'ajouter ceci : « Joe, le monde ne t'oublieras jamais! »
Repose en paix mon ami, ce fut un grand honneur de t'avoir connu.
Bute a été dominant
Samedi dernier, Lucian Bute a défendu avec succès sa ceinture IBF des super mi-moyens contre le vétéran challenger Glen Johnson grâce à une domination sur 12 rounds qui a mené à une décision unanime des juges. Bute a pratiquement blanchi son adversaire en remportant les 12 rounds selon deux des trois juges, et 11 des 12 rounds selon le troisième. Il vaut la peine de noter que l'un d'entre eux était l'expérimenté juge à Las Vegas, Jerry Roth, et qu'il a lui aussi attribué un « blanchissage » au champion invaincu.
Cette domination de Bute a été la performance à sens unique la plus évidente contre l'homme connu comme le « Road Warrior » depuis 14 ans. Johnson, un battant tenace, s'est mesuré aux Clinton Woods, Roy Jones fils, Antonio Tarver, Chad Dawson, Carl Froch et Tavoris Cloud, pour n'en nommer que quelques-uns. Toutefois, parmi cette liste, personne n'a jamais dominé Johnson de la sorte. Il faudrait remonter à l'année 1997 lorsque le jeune Bernard Hopkins a eu le dessus sur Johnson au 11e round suite à un K.-O. technique. C'était il y a 14 ans, et depuis, Johnson a été un cauchemar pour chacun des adversaires qu'il a affronté.
Avec cette victoire, Bute, qui avait initialement été exclut du Super Six, a vaincu le champion de l'évènement en question, et il attend maintenant le vainqueur du duel qui opposera Carl Froch et Andre Ward en décembre.
Pour vous donner une idée de l'ampleur de la promotion faite à Québec, voici quelques faits qui démontreront le niveau d'excitation qui régnait au Colisée, samedi soir.
1 - Près de 2000 personnes ont assisté à la pesée officielle vendredi.
2 - Plus de 15 000 personnes ont assisté au combat samedi. À l'exception du hockey de la LNH et de deux matchs de la LCF disputés le même soir, on peut affirmer que le combat de Bute état parmi les événements sportifs les plus populaires au pays.
3 - Bien que les données ne soient pas officielles, on peut dire sans se tromper que plus d'un million de téléspectateurs ont regardé l'évènement en direct sur Showtime aux États-Unis.
4 - Il s'agissait de la 9e défense de son titre pour Bute, ce qui le place parmi les champions les plus dominants dans le sport.
5 - Le combat de Bute suivait une superbe sous-carte qui mettant en vedette l'ancien double champion du monde Steve Molitor, de Toronto, contre le Québécois Sébastien Gauthier dans ce qui a été un festival de coups de poings en 10 rounds et un candidat au titre de combat de l'année au Canada.
6 - Un autre combat diffusé sur les ondes de Showtime a été l'explosif K.-O. en deux rounds de Pier-Olivier Côté aux dépens du prospect américain Jorge Luis Teron. La victoire a propulsé Côté, toujours invaincu, dans le top 15 mondial des 140 livres.
Pour conclure, vous ne voulez pas rater un excellent week-end de boxe.
Tout d'abord, ce samedi, le champion canadien des poids lourds Nevan Pajkic aspire à de grandes choses alors qu'il affrontera le champion britannique Tyson Fury pour le titre vacant des poids lourds du Commonwealth. Les deux boxeurs viseront de plus importants combats et de plus gros chèques de paie durant la nouvelle année grâce à une victoire.
À 6' 9, Fury détient un avantage considérable sur son opposant de 6'3. Pour Pajkic, âgé de 34 ans, le temps presse contre son rival de 23 ans.
Le dernier mais non le moindre, un combat revanche que les amateurs attendaient avec impatience. Après trois ans d'attente, Manny Pacquiao se mesurera à Juan Manuel Marquez.
Il s'agira du troisième affrontement entre ces deux grands. Pacquiao l'a emporté par décision partagée à leur dernier rendez-vous, en 2008, tandis que Marquez s'en était tiré avec un verdict nul en 2004.
Un autre excellent duel entre deux des plus grandes et éclatantes vedettes.
Profitez bien de ce beau week-end de boxe les amis!
En fait, ses assauts fulgurants contre Muhammad Ali l'ont porté parmi les meilleurs poids lourds de l'histoire de la boxe. Au cours de la dernière semaine, la boxe, ainsi que le monde, ont perdu un grand homme lorsque Smokin' Joe Frazier est décédé trop tôt, à l'âge de 67 ans.
Mes souvenirs de Joe ne sont pas seulement importants à mes yeux en tant que fan, mais aussi en tant qu'ami. Depuis l'âge de 19 ans, j'ai eu le plaisir de rencontrer Joe et son fils Marvis à plusieurs reprises. En fait, il y a quelques années de cela seulement, j'ai eu le grand privilège d'être le maître de cérémonie au 40e dîner de gala anniversaire en hommage au combat de Joe Frazier c. George Chuvalo. Auparavant, j'ai aussi eu la chance de passer des heures à m'entretenir avec Joe et son fils à l'occasion d'une entrevue à TSN.
Nous avons parlé de ses débuts comme amateur, de sa conquête de la médaille d'or aux Jeux de Tokyo en 1964, nous avons parlé de son ascension dans les rangs professionnels et des raisons qui ont poussé son entraîneur de longue date, Yancy Durham, à lui donner le nom de « Smokin' » en quelque sorte par accident.
Et lorsque les caméras se sont éteintes, nous avons parlé de boxe et de nos vies respectives dans cet univers.
Marvis, un ancien champion au niveau amateur et un aspirant poids lourds chez les pros, aujourd'hui un prêcheur chrétien, a lui aussi participé à la conversation et avait le visage rayonnant tandis que nous parlions des exploits de son père. Joe, toujours fier, a manifesté la fierté et l'honneur qu'il ressent d'avoir son fils à ses côtés.
En tant que fan, je me souviens de Joe tout simplement comme d'un infatigable guerrier avec plus de cœur et de courage que tout autre boxeur qui a monté dans un ring. Son puissant crochet de la gauche et ses implacables attaques au corps ont fait possiblement de lui l'un des plus excitants poids lourds de son époque. Pour ma génération, c'était Tyson avant même qu'il n'y ait de Tyson.
En tant qu'entraîneur, je me souviens de la confiance de l'homme, de l'attitude de celui qui ne veut jamais mourir et du respect qu'il démontrait envers tous ceux qu'il affrontait. Je me souviens de son mantra, lorsqu'il a répondu à Ali en 1971 alors que ce dernier lui a demandé comment il prévoyait le battre après qu'il ait lui-même vaincu des grands comme Liston, Foley et Bonevena. Joe, toujours sûr de lui et affirmé, lui a répondu de la meilleure façon qui soit : « tu ne te bats pas contre Sonny Liston, tu ne te bats pas contre Zora Foley, tu ne te bats pas contre Oscar Bonevena!! TU TE BATS CONTRE JOE FRAZIER, TU TE BATS CONTRE JOE FRAZIER. Et Joe Frazier sait se battre!!!!
Lors du plus important évènement de boxe depuis que Louis s'est mesuré à Schmeling en 1938, et lors d'un duel simplement connu sous le nom de « The Fight », le crochet de gauche dévastateur de Joe Frazier a envoyé Ali au plancher au 15e et dernier round pour mettre la touche finale au point culminant de sa carrière. Sous le regard du monde entier, témoin de l'un des plus grands évènements sportifs du 20e siècle, Joe Frazier a mis la main sur le plus prestigieux titre dans le sport en battant « The Greatest ».
Enfin, en tant qu'homme et encore plus en tant qu'ami, je me souviens de sa douleur. Non pas la douleur causée par les coups encaissés dans le ring, mais la douleur de blessures profondes que personne ne pouvait entrevoir. La douleur ressentie tandis que sa famille et ses enfants subissaient les supplices et les abus d'autrui, à cause de la cruauté dont Ali a fait preuve envers lui. Joe était un humble et fier homme qui ne reculerait jamais devant quiconque et qui n'a jamais manqué de respect à qui que ce soit. Il a remporté une médaille d'or pour son pays et il s'est toujours conduit comme un parfait gentleman et un homme de classe. Il a mérité le respect d'autrui en étant lui-même respectueux envers les autres et en acceptant les coups sans jamais se plaindre. En fait, il incarnait un champion du monde à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du ring.
Tristement, il nous a quitté aujourd'hui, le champion de mon enfance, le champion dont la démonstration de courage donnait une leçon à tous ceux qui en ont été témoin. Son courage sera toujours un exemple pour moi et un rappel de la grandeur qu'il personnifiait.
Je me souviens de Smokin' Joe et je sais qu'il n'y en aura jamais un autre comme lui.
Pour répéter les paroles d'Eddie Futch, je ne peux qu'ajouter ceci : « Joe, le monde ne t'oublieras jamais! »
Repose en paix mon ami, ce fut un grand honneur de t'avoir connu.
Bute a été dominant
Samedi dernier, Lucian Bute a défendu avec succès sa ceinture IBF des super mi-moyens contre le vétéran challenger Glen Johnson grâce à une domination sur 12 rounds qui a mené à une décision unanime des juges. Bute a pratiquement blanchi son adversaire en remportant les 12 rounds selon deux des trois juges, et 11 des 12 rounds selon le troisième. Il vaut la peine de noter que l'un d'entre eux était l'expérimenté juge à Las Vegas, Jerry Roth, et qu'il a lui aussi attribué un « blanchissage » au champion invaincu.
Cette domination de Bute a été la performance à sens unique la plus évidente contre l'homme connu comme le « Road Warrior » depuis 14 ans. Johnson, un battant tenace, s'est mesuré aux Clinton Woods, Roy Jones fils, Antonio Tarver, Chad Dawson, Carl Froch et Tavoris Cloud, pour n'en nommer que quelques-uns. Toutefois, parmi cette liste, personne n'a jamais dominé Johnson de la sorte. Il faudrait remonter à l'année 1997 lorsque le jeune Bernard Hopkins a eu le dessus sur Johnson au 11e round suite à un K.-O. technique. C'était il y a 14 ans, et depuis, Johnson a été un cauchemar pour chacun des adversaires qu'il a affronté.
Avec cette victoire, Bute, qui avait initialement été exclut du Super Six, a vaincu le champion de l'évènement en question, et il attend maintenant le vainqueur du duel qui opposera Carl Froch et Andre Ward en décembre.
Pour vous donner une idée de l'ampleur de la promotion faite à Québec, voici quelques faits qui démontreront le niveau d'excitation qui régnait au Colisée, samedi soir.
1 - Près de 2000 personnes ont assisté à la pesée officielle vendredi.
2 - Plus de 15 000 personnes ont assisté au combat samedi. À l'exception du hockey de la LNH et de deux matchs de la LCF disputés le même soir, on peut affirmer que le combat de Bute état parmi les événements sportifs les plus populaires au pays.
3 - Bien que les données ne soient pas officielles, on peut dire sans se tromper que plus d'un million de téléspectateurs ont regardé l'évènement en direct sur Showtime aux États-Unis.
4 - Il s'agissait de la 9e défense de son titre pour Bute, ce qui le place parmi les champions les plus dominants dans le sport.
5 - Le combat de Bute suivait une superbe sous-carte qui mettant en vedette l'ancien double champion du monde Steve Molitor, de Toronto, contre le Québécois Sébastien Gauthier dans ce qui a été un festival de coups de poings en 10 rounds et un candidat au titre de combat de l'année au Canada.
6 - Un autre combat diffusé sur les ondes de Showtime a été l'explosif K.-O. en deux rounds de Pier-Olivier Côté aux dépens du prospect américain Jorge Luis Teron. La victoire a propulsé Côté, toujours invaincu, dans le top 15 mondial des 140 livres.
Pour conclure, vous ne voulez pas rater un excellent week-end de boxe.
Tout d'abord, ce samedi, le champion canadien des poids lourds Nevan Pajkic aspire à de grandes choses alors qu'il affrontera le champion britannique Tyson Fury pour le titre vacant des poids lourds du Commonwealth. Les deux boxeurs viseront de plus importants combats et de plus gros chèques de paie durant la nouvelle année grâce à une victoire.
À 6' 9, Fury détient un avantage considérable sur son opposant de 6'3. Pour Pajkic, âgé de 34 ans, le temps presse contre son rival de 23 ans.
Le dernier mais non le moindre, un combat revanche que les amateurs attendaient avec impatience. Après trois ans d'attente, Manny Pacquiao se mesurera à Juan Manuel Marquez.
Il s'agira du troisième affrontement entre ces deux grands. Pacquiao l'a emporté par décision partagée à leur dernier rendez-vous, en 2008, tandis que Marquez s'en était tiré avec un verdict nul en 2004.
Un autre excellent duel entre deux des plus grandes et éclatantes vedettes.
Profitez bien de ce beau week-end de boxe les amis!