MONTRÉAL – Plus de six mois se sont écoulés entre la défaite de Simon Kean et son retour dans le ring, samedi soir au Cabaret du Casino de Montréal, et même si le principal intéressé désirait exorciser ses démons au plus vite, son entourage s’est assuré que le temps fasse son œuvre.

 

« J’avais hâte de le revoir dans l’arène, mais c’est quand même moi qui l’ai retenu pour qu’il ne le fasse pas trop rapidement, a expliqué son entraîneur Jimmy Boisvert dans les minutes qui ont suivi la victoire par arrêt de l’arbitre au deuxième round de son protégé sur Rogelio Omar Rossi.

 

« J’avais fixé six mois au début, mais [Simon] voulait que ce soit moins que ça. J’avais hâte de le revoir motivé comme il l’avait été contre [Alexis] Santos, [Adam] Braidwood et compagnie. Ça me confirme qu’il est sur la bonne voie parce qu’il est motivé à travailler fort. Il m’a monté qu’il était capable d’être agressif et de faire mal à son rival. Il a acquiescé à toutes mes demandes...

 

« Ce que je voulais, c’est qu’il s’ennuie de la compétition, du gymnase et de l'entraînement. Six mois, c’est vite passé, mais dans la tête d’un athlète professionnel qui fait ça à temps plein, ça peut paraître long. Mais avec les Fêtes et le camp d’entraînement, ç’a passé assez rapidement. »

 

Maintenant que le premier combat suivant son premier revers en carrière est chose du passé, Kean et son équipe veulent définitivement tourner la page sur l’épisode Dillon Carman. Et pas question d’offrir d’autres duels préparatoires au Québécois avant qu’il retrouve l’Ontarien.

 

« Nous ne nous ferons pas d’accroire [Carman] n’est pas un top-10 ou un top-15 mondial, a mentionné Boisvert. [Simon] ne peut pas prendre deux ans pour battre un gars comme Carman. Nous allons être honnêtes, s’il ne le bat pas... il faut absolument qu’il batte ce type de gars là.

 

« Tout ce dont il a besoin, c’est d’une bonne préparation en gymnase et de bons partenaires d’entraînement. Il s’est enfargé et veut prouver que ce n’était que ça : une erreur de parcours. »

 

« Aucun boxeur n’aime avoir une défaite à son dossier, et s’il peut l’effacer, ça lui fait un grand bien, a ajouté le promoteur Camille Estephan. C’est ce que Simon veut vraiment : il n’arrête pas de m’en parler depuis le soir du combat. J’ai d’ailleurs très bon espoir de closer le deal bientôt.

 

« C’est un peu comme si quelqu’un regrettait certaines choses qu’il avait faites dans sa vie et qu’il avait maintenant la possibilité de les arranger. C’est un peu le sentiment qui nous habite. »

 

À l’image de Kean, Estephan a tiré des leçons de la défaite contre Carman et a préféré ne pas conclure d’entente avant le combat contre Rossi comme il le faisait auparavant. Assurément une sage décision, puisque le cours de « Big County » est à la baisse depuis sa défaite par knock-out au premier round le 22 février dernier en Russie. « Je veux payer un prix juste, a conclu Estephan. C’est un combat qui a de la valeur pour l’équipe, mais je ne veux pas me faire avoir. »

 

Si la revanche entre Kean et Carman est scellée, elle sera tenue le 15 juin prochain à Shawinigan. Elle marquera un temps particulièrement chargé pour Eye of the Tiger Management, car des galas sont également au menu le 17 mai – au Cabaret du Casino de Montréal – et le 29 juin.