Le combat entre Jean Pascal et Lucian Bute a laissé plusieurs amateurs sur leur faim, tandis que les occasions manquées d’Adonis Stevenson ont davantage retenu l’attention que ses duels.

Cela dit, Bermane Stiverne est devenu champion des poids lourds du WBC et plusieurs autres boxeurs québécois ont ouvert bien des yeux en enregistrant des victoires significatives en 2014. Malgré les déceptions, ce n’est pas l’action qui a manqué. Revue de l’année en cinq temps.

Boxeur de l’année : Bermane Stiverne

Malgré l’immensité de l’exploit qu’il a accompli, la conquête du titre des poids lourds du WBC par Bermane Stiverne a été éclipsée par bien d’autres choses extrêmement futiles cette année.

En battant Chris Arreola par arrêt de l’arbitre au sixième round en mai à Los Angeles, Stiverne a succédé à Vitali Klitschko dont il était pourtant l’aspirant obligatoire depuis près de trois ans.

Stiverne a ainsi mis la main sur la plus prestigieuse ceinture dans le monde de la boxe qu’ont déjà eu autour de leur taille Joe Frazier, George Foreman, Muhammad Ali, Larry Holmes, Mike Tyson, Evander Holfyfield et Lennox Lewis pour ne nommer que ceux-là.

Il s’agit du seul combat qu’a disputé Stiverne cette année, mais il sera de retour dans le ring le 17 janvier pour affronter son aspirant obligatoire Deontay Wilder au MGM Grand de Las Vegas.

C’est à souhaiter que le règne du Québécois ne s’arrête pas là, car son gérant Camille Estephan ambitionne de présenter un jour de ses duels dans la Belle Province.

Combat de l’année : Jo Jo Dan contre Kevin Bizier II

Un peu plus d’un an après s’être affrontés pour la position de deuxième aspirant au titre des mi-moyens de la IBF, Jo Jo Dan et Kevin Bizier se sont retrouvés en décembre à Québec dans un combat pour devenir l’aspirant obligatoire au champion Kell Brook.

Et comme cela avait été le cas la première fois, Dan et Bizier ont offert un spectacle relevé qui s’est encore soldé par décision partagée (115-112, 114-113 et 113-114) et qui a encore été à l’avantage du Montréalais d’origine roumaine.

Bizier a frappé un grand coup au septième round en obligeant Dan à poser un genou au sol, mais il a ensuite perdu une grande quantité d’énergie en tentant de lui passer le knock-out. Le protégé de Pierre Bouchard a ensuite profité de la situation pour reprendre ses esprits et se diriger vers la victoire.

Dan espère évidemment avoir sa chance pour le titre l’année prochaine, mais il ne ferme pas non plus la porte à un troisième affrontement avec Bizier. Mais de l’aveu même de son promoteur Yvon Michel, le boxeur de Saint-Émile aura fort à faire pour remonter la pente.

Knock-out de l’année : David Lemieux sur Fernando Guerrero

Depuis qu’il s’était incliné devant Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine en 2011, David Lemieux avait rebâti peu à peu sa confiance contre des boxeurs qui n’étaient pas de son niveau.

Son combat face à Fernando Guerrero en mai s’avérait donc son premier véritable test et une formidable mesure du boulot réalisé en gymnase aux côtés de son entraîneur Marc Ramsay.

À l’image de Lemieux, Guerrero avait déjà été considéré comme une étoile montante de la division des moyens et possédait davantage d’expérience dans les duels significatifs.

Après avoir envoyé Guerrero au plancher aux premier et deuxième rounds, Lemieux a terminé le travail au troisième en obligeant son adversaire à reculer dans les câbles avant de l’achever avec un percutant uppercut de la main droite directement au menton.

Surprise de l’année : Verdict nul de Joachim Alcine contre Delvin Rodriguez

C’est visiblement devenu une habitude pour Joachim Alcine de sortir une performance digne de mention, alors qu’absolument plus personne ne l’attendait.

Après sa victoire-surprise sur David Lemieux en décembre 2011, Alcine avait été incapable de battre le fer pendant qu’il était chaud. Battu cinq fois en autant d’occasions à la suite de cet exploit, « Ti-Joa » s’est offert deux gains en début d’année contre des rivaux inexpérimentés.

L’occasion d’affronter l’ancien aspirant mondial Delvin Rodriguez au Stade olympique s’est présentée en mai, mais bien peu de gens donnaient la moindre chance à Alcine de bien paraître. Comme il l’avait fait deux ans et demi plus tôt, il a confondu les sceptiques dans un spectacle tantôt brouillon, tantôt relevé.

Malheureusement, Alcine n’est jamais remonté dans le ring depuis, étant notamment ralenti par une blessure à l’œil qui l’a empêché de se mesurer à Charles Hatley en septembre au Texas.

Retour de l’année : Stéphane Ouellet

Cela faisait près d’une décennie que Stéphane Ouellet n’avait pas disputé un combat de boxe professionnelle. La dernière fois, cela avait duré exactement 69 secondes contre Joachim Alcine.

Même si tout le monde savait que le retour d’Ouellet n’était qu’une histoire d’un soir, « Le Poète » a été en mesure de se retirer dignement, même s’il a visité le tapis avant de s’incliner par décision unanime devant le Belge Cédric Spera le 27 septembre au Centre Bell.

Étant donné tout ce qu’il a fait pour la boxe québécoise dans les années 1990, Ouellet méritait amplement le droit d’accrocher ses gants de la plus digne des façons devant les siens. Il méritait surtout le droit de terminer son dernier combat sur ses deux jambes plutôt qu’étendu au sol.