Il est celui qui rend le verdict, celui vers qui toute l‘attention est tournée à la fin d‘un combat où ni l‘un ni l‘autre des boxeurs n‘a pu faire de maître.

Sa voix résonne dans l‘amphithéâtre et la décision qu‘il rendra restera gravée dans la mémoire de chacun des combattants.

L‘annonceur de boxe fait partie intégrale d‘un gala. Il doit avoir le “look“ approprié, la prestance, l‘assurance, le sens du drame, du “timing”, et évidemment de bonnes connaissances de boxe.

Au Québec, deux personnes accomplissent ce rôle régulièrement. Il y a Christian Gauthier pour le Groupe Yvon Michel et Pierre Bernier lié aux événements du Groupe Interbox.

Un rêve pour Bernier

Contrairement à Christian Gauthier qui avait l‘expérience des micros avec sa carrière de présenteur sportif, Pierre Bernier s‘est retrouvé au centre du ring du jour au lendemain. «Je gravitais autour du monde de la boxe. J‘ai commencé au gym Tristar au comptoir à jus! Puis en février 2005, le propriétaire du gym Alexandre Choko m‘a demandé si j‘étais intéressé à présenter les boxeurs pour son gala qui se déroulerait quelques jours plus tard au Club Soda. Comme je connais toutes les personnes qui allaient se retrouver dans la salle, j‘ai accepté en me disant que je ne pouvais pas me planter!»

Soudainement, Pierre Bernier s‘est retrouvé à l‘avant-scène d‘un monde qui l‘a toujours fasciné. «J‘ai toujours aimé la boxe» affirme l‘homme de 48 ans. «J‘étais au Stade Olympique en juin 1980 lors du combat Leonard-Duran. Maintenant j‘ai la chance de participer aux galas et je me sens impliqué.»

Par la suite, les événements se sont enchaînés et Bernier s‘est peu à peu implanté comme la voix d‘Interbox. Pierre Bernier se considère choyé. Récemment, il a été appelé à travailler à Toronto et à Londres, au Wembley Hall, pour un combat de Tyson Fury.

Son plus grand moment sur le ring, il avoue l‘avoir vécu en octobre 2007 lorsqu‘il a annoncé que Lucian Bute devenait le nouveau champion du monde IBF des super-moyens. Ce père de 2 adolescents adore aussi se retrouver au centre du ring avant le combat, lorsque les boxeurs écoutent face-à-face les consignes de l‘arbitre. «On a alors l‘impression que les gens au centre du ring sont seuls au monde, qu‘on est au centre de l‘univers puisqu‘on n‘entend pas la foule. Je sens les boxeurs respirer et j‘ai aussi l‘impression, pour certains combats, qu‘une partie “de la game” se joue déjà à ce moment. Et dès que ça se termine, je me dépèche de sortir du ring pour regagner ma place car je ne veux rien rater du combat.»

Passionné par ce travail parallèle qui prend de plus en plus de place dans sa vie, l‘homme qui est parfaitement bilingue aimerait suivre les traces des Michael Buffer et Jimmy Lennon. «Ils sont venus au Québec et j‘ai pu travailler avec eux. Ils m‘ont expliqué des choses et m‘ont donné quelques conseils.»