La 13e cloche a-t-elle sonné pour Jean Pascal?
COLLABORATION SPÉCIALE
Yvon Michel et Bernard Barré nous avaient prévenus. À 40 ans, le tapis peut partir sous les pieds à tout moment si vous pratiquez le métier de boxeur.
C'est dommage, car les quelque 4 000 spectateurs ont tout fait pour l'encourager. Ils ont chanté, ils l'ont salué, applaudis, pour chaque geste positif, mais ce ne fut pas suffisant.
Le vouloir était au rendez-vous, mais les poings ne voulaient pas suivre les commandements du cerveau.
Cela faisait cinq ans que je n'avais pas vu Jean Pascal dans son milieu, parmi ses amis, ses admirateurs. Il avait alors 35 ans et il célébrait sa victoire sur le dur à cuire des arts martiaux mixtes, Steve Bossé.
Le Jean Pascal que j'ai vu à l'œuvre jeudi soir ressemblait physiquement à celui d'il y a cinq ans. Mais là s'arrête la comparaison.
Contre Michael Eifert, Jean paraissait lent dans ses mouvements. Son équilibre sur ses deux jambes était déficient. Il était large dans ses coups et manquait de précision.
Après sa défaite, il a déclaré qu'il ne comprenait pas pourquoi il avait perdu ce match pourtant si important pour le gagnant.
Heureusement que ce n'était pas Beterbiev
À un moment, j'ai même dit à Bernard Barré, qui agissait comme analyste du match. « Heureusement que c'est Eifert qui est devant lui et non pas Artur Beterbiev. »
Imaginez pour un instant s'il avait fallu qu'il soit devant Beterbiev. Il y a de bonnes chances qu'il serait encore étourdi par les nombreux coups de puissance du meilleur mi-lourds sur la planète.
Est-ce la vieillesse, la quarantaine qui a perdu Jean Pascal?
Pourtant, il y a une semaine à peine, Carlos Takam, âgé de 42 ans a vaincu le médaillé d'or olympique de 2016, Tony Yoka, en France. Il y en a donc qui passe au travers.
Tempus fugit
En latin on dit : Tempus fugit memento mori… En bon Québécois cela veut dire : « le temps fuit tu dois mourir ». Le trouble dans tout cela, c'est qu'avant de mourir il faut passer par le processus du vieillissement. C'est parfois difficile à accepter pour certains, mais c'est la marche à suivre pour chacun de nous.
J'ai suivi Jean depuis ses tout débuts quand il boxait amateur. C'est grâce à lui si les plus grands boxeurs professionnels sont venus boxer à Montréal.
Il a toujours boxé selon son style à lui, c'est-à-dire les bras bien ouverts. Mais contre les Fanlong Meng, Badou Jack et Marcus Brown, pour ne nommer que ceux-là, il parvenait à atteindre la cible assez souvent pour se sauver avec la victoire. Jeudi soir, il n'y parvenait pas, exception faite des sixième et septième rounds. Et encore là, ses coups n'avaient pratiquement pas de force. En tout cas, pas assez de force pour déséquilibrer son jeune rival.
Est-ce le signe avant-coureur de la fin?
J'ignore ce que Jean fera à l'avenir. Il avait déclaré au cours des jours précédents le match que, gagne ou perde, il continuerait à boxer.
C'est son choix, Jean est comme un Phénix. Il peut toujours renaitre de ses cendres. Sauf qu'à quarante ans, les gestes ne sont plus aussi rapides qu'à vingt ou trente ans. Et cette défaite va lui couter une petite fortune.
S'il continue à boxer, ses bourses ne seront plus les mêmes qu'avant cette défaite.
Eifert c. Beterbiev
Maintenant, la balle est dans le camp de Micheal Eifert. Il retourne chez lui en Allemagne avec le titre IBF de l'aspirant numéro un à la couronne d'Artur Beterbiev.
Eifert est un jeune homme rempli de talent. Mais je ne crois pas qu'il ferait long feu devant Beterbiev. Si jamais, il parvient à l'affronter…
Je lui souhaite bonne chance.
La même chose pour Jean Pascal.
Bonne chance, quelle que soit sa décision.
Une victoire et Jarrell Miller redevient un homme à battre
Il n'y a pas si longtemps, il devait affronter Anthony Joshua. Mais le combat est tombé à l'eau à cause de sa consommation de produits dopants. Maintenant, il doit tout recommencer.
On commence notre fin de semaine de boxe à Dubai, en Arabie Saoudite, où deux poids lourds déjà condamnés pour usage de produits stimulants tentent un retour parmi les meilleurs au monde.
Il s'agit de deux puissants cogneurs : Jarrell Miller (25-0-1—21/K.-O.) et Lucas Brown (31-3-0—27/K.-O.).
Les deux sont des aspirants à la couronne d'Oleksandr Usyk. Brown est 10e/WBA et Miller 11e/WBA.
Pour Box Rec, Brown vient au 34e rang des meilleurs poids lourds tandis que Miller se place au 46e rang.
Une victoire permettra au vainqueur d'augmenter son prestige. Miller est le plus jeune des deux à 26 ans tandis que Brown est âgé de 43 ans.
Miller n'a jamais subi la défaite, ni avant ni après ses suspensions. Quant à Lucas Brown, c'est un pugiliste qui vient pour se battre. Il perdu trois fois en carrière, chaque fois par K.-O.
Brown est certes le meilleur adversaire pour affronter Miller depuis son retour sur le ring en juin 2022.
Prédiction : Miller par K.-O. avant le 8e round
Revanche possible pour Zurdo
Zurdo Ramirez (44-1-0—30/K.-O.) croit toujours en ses chances de devenir champion mondial des mi-lourds. Si bien qu'il accepterait volontiers un combat revanche contre son seul tombeur en carrière, Dmitry Bivol.
Pour conserver sa forme au cas où, il croise le fer avec le vétéran Gabriel Rosado (26-16-1—15/K.-O.) ce samedi à Long Beach en Californie.
Rosado ne gagnera jamais ce combat à moins d'un miracle. Il n'est tout simplement pas dans la même classe que Ramirez.
Même s'il a été battu par Bivol, Ramirez est toujours installé au 3e rang des aspirants de la WBA et 12e rang de la WBO.
Jusqu'ici, Rosado a été mis K.-O. quatre fois en carrière. Il en sera à son cinquième samedi soir.
Prédiction : Ramirez par K.-O. avant le 7e round
Vite...Vite...Vite...
Barrière en action
Le jeune poids lourds de 21 ans Alexis Barrière (8-0-0—7/K.-O.) affronte son plus sérieux rival à date, le Russe, Zamig Atakishiyev (8-0-1—6/K.-O.) samedi soir au Complexe sportif Beau Château, à Châteauguay au cours d'un gala organisé par Ian Pellerin.
Les deux sont invaincus et cognent comme des mules.
Selon Yvon Michel, Barrière doit se rendre en Angleterre pour servir de partenaire d'entrainement à Tyson Fury en prévision de son match contre Oleksandr Usyk, le 29 avril prochain.
L'enfant problème a un père
Qui s'assemble se ressemble. On ne peut trouver meilleure phrase pour signifier la signature de contrat d'Adrien Broner avec Don King.
L'enfant problème n'a pas boxé depuis le 20 février 2021 alors qu'il avait remporté la décision unanime sur Jovanie Santiago (I14-0-1) lui faisant subir son premier revers en carrière.
Broner, âgé de 33 ans, a quitté BLK Prime pour se joindre à l'écurie de King où les vedettes se font de plus en plus rares. Il a aussi fait partie de PBC, mais là non plus ça n'a pas fonctionné.
Après deux ans d'attente
Après une attente de 22 mois, Lukasz Rosanski (14-0-0—13/K.-O.) tentera de rafler la couronne des (Bridger) aux mains d'Alen Babich (11-0-0—10/K.-O.). Le match aura lieu en Pologne le 22 avril prochain.
Rozanski n'a pas livré combat depuis le 20 mai 2021. Il attendait le champion Oscar Rivas, mais ce dernier a été blessé plus souvent qu'à son tour. Si bien que maintenant il est à la retraite, soignant une blessure à un œil.
Bakole est-il aussi bon?
Selon le poids lourds Martin Bakole (18-1-0--/3/K.-O.) il aurait obligé Oleksandr Usyk et Daniel Dubois à se retirer d'une séance d'entrainement, après les avoir terrassés tous les deux.
C'est possible, car Bakole a été le premier à faire subir la défaite au médaillé d'or Tony Yoka, l'envoyant au tapis au premier round et lui faisant subir une coupure à un œil au quatrième engagement. Il est reconnu comme un bon cogneur.
Pour le moment, il n'a pas de combat en vue. Il a remporté la victoire à ses six dernières sorties et son nom est inscrit dans les quatre associations.
Box Rec le place au 90e rang des meilleurs poids lourds au monde.
Sa seule défaite a été enregistrée en octobre 2018 contre Michael Hunter. Il avait alors subi une blessure à une épaule durant l'engagement.
Quand ça va mal, ça va mal…
Non seulement Anthony Joshua n'est plus champion, il a aussi perdu de sa popularité auprès des amateurs de boxe de Londres.
Cela se comprend. Il a perdu ses deux derniers combats et présentement, il peine à vendre des billets pour son match contre Jermain Franklin à l'aréna 02 de Londres le 1er avril prochain.
Seulement 14 000 billets ont trouvé preneurs dans une salle pouvant attirer 20 000 personnes.
Ça va tellement mal qu'on peut se procurer des billets à prix d'aubaine.
Ah comme les temps sont durs.
Connor Benn, 7e aspirant
La WBC vient de réinstaller le boxeur britannique Connor Benn au 7e rang des aspirants à la couronne d'Erroll Spence, exactement au même rang qu'il était quand il a été mis sous enquête pour avoir fait usage de produit défendu.
Benn s'en est tiré en prétendant que c'est sa trop grande ingestion d'œufs qui a causé son dérèglement hormonal dans son système.
Bravo et merci. Depuis ce jour, je ne mange plus de sandwich aux œufs ni d'omelette et je chante le Coq tous les matins.
De Matchroom à Boxxer
Joshua Buatsi (16-0-0—13/K.-O.) ne fait plus partie de Matchroom Boxing. Il vient de quitter cette compagnie de promotion pour s'associer à celle de Boxxer, présidée par Ben Shalom.
Buatsi vient au premier rang des aspirants à la WBA et deuxième à la WBC et la WBO des mi-lourds. Il est inactif depuis mai dernier. Il est reconnu comme un excellent cogneur, ayant passé le K.-O. à ses onze derniers adversaires.
Il est question qu'il affronte Artur Beterbiev un de ce ces jours, mais Artur doit présentement songer à se mesurer à Callum Smith (29-1-0—21/K.-O., son premier aspirant à la WBC et à la WBO. Les deux ont jusqu'au 11 avril pour en venir à une entente sinon on ira en appel d'offres.
Bonne boxe!