Je me suis payé la traite samedi dernier. Pour la première fois j’ai  vu un gala complet de combats à poings nus, mettant en vedettes le boxeur Paulie Malignaggi (36-8-0, 7 K.-O.) et l’artiste des arts martiaux et ami de Connor McGregor, Artem Lobov (13-15-1).

 

Je voulais voir si vraiment le spectacle était aussi dégueulasse que certaines gens le prétendent.  Et bien détrompez-vous. J’ai vu  un gala bien ordinaire. Sanguinaire, mais presque comparable à un gala de boxe ou d’arts martiaux deuxième qualité. Cette fois, il m’en a coûté 39,95 $ US.


Pour ceux et celles qui ignorent comment se déroulent les combats à poings nus, voici quelques observations...

  • Tout d’abord, les pugilistes s’affrontent sur un ring circulaire.
      
  • Les règlements sont pratiquement identiques à ceux de la boxe.
     
  • Les pugilistes peuvent porter des bandages aux deux mains mais les jointures doivent être totalement dégagées.
     
  • La durée des combats est de cinq rounds de deux minutes chacun.
     
  • Un compte de dix est accordé par les juges au gagnant du round.  Le perdant recevra une note de neuf.  Un point peut être déduit pour chaque chute au tapis, tout comme à la boxe.
     
  • Présentement, la plupart des participants sont d’ex-combattants des arts martiaux et des boxeurs.
     
  • C’est le 2 juin 2018 que l’état du Wyoming a été le premier état à permettre  la présentation légale d’un affrontement à poings nus. C’était à Cheyenne, et pas moins de 2000 personnes avaient vu Arnold Adams l’emporter sur D.J. Linderman.

 

Samedi soir au Florida State Fairgrounds Hall, de Tampa, il y avait plus de 9000 personnes, une salle comble, pour assister à la défaite du vieillot de 38 ans Paulie Malignaggi (36-8-0, 7 K.-O.) champion dans deux divisions de poids alors qu’il était boxeur à temps plein.

Il prétend que les juges étaient de piètre qualité et qu’il se croyait vainqueur de son affrontement.

 

Et bien il a totalement tort. Il a bel et bien été battu par un meilleur homme que lui.


Ce fut le moins bon match de la soirée. Il n’y a pratiquement pas eu de coups. D’ailleurs, après l’affrontement,  Malignaggi a admis lui-même qu’il n’avait pas senti plus de deux coups l’atteindre au visage pendant les dix minutes et pourtant il montrait quelques entailles autour des yeux, tout comme son rival.


Lobov a saigné lui aussi, mais il s’est montré beaucoup plus belliqueux que son rival. En somme, Malignaggi a fait comme le font tous les boxeurs, c’est-à-dire lancer un jab et tenter d’enchaîner avec des crochets. Mais ils ne sont jamais venus ces crochets. C’est comme si l’ex-champion boxeur avait été totalement dépaysé dans cette arène circulaire.
 

Remarquez qu’en boxe, il était reconnu beaucoup plus pour sa science que pour sa force de frappe pratiquement inexistante.

 

Pour ceux qui croient que ces combats sont des batailles de rues où tout est permis, détrompez-vous...

 

Dans une bataille de rue, tout est permis. Coups de pieds au visage aux parties génitales. Coups de genoux au menton ou à l’abdomen. Morsures et avec tout objet à la portée de l’un ou l’autre des combattants.

 

Si vous entendez les descripteurs de boxe, de combats ultimes ou de matchs à poings nus dire que les deux se battent comme dans une bataille de rue, ils veulent dire que les deux se frappent  à qui mieux mieux presque sans égard pour leur défense. Ce sont ces duels qui souvent soulèvent la foule, qui se met à crier, à acclamer les deux duellistes, si bien qu’à la fin de l’année, plus souvent qu’autrement ce sont ces matchs qui sont choisis comme combats de l’année.
 

Ce sont les médecins qui prétendent que la boxe est dangereuse qui doivent être heureux de voir un sport de combat diminuer le nombre de coups de poings à la tête.

 

Il semblerait que ce sont ces nombreux coups à la tête qui causent des problèmes majeurs en vieillissant comme la maladie de Parkinson, la démence pugilistique et quoi d’autre?
 

Donc pour Paulie Malignaggi, c’est fini les combats à poings nus. Il a a tenté l’expérience et il n’a pas réussi. Il retourne donc à sa retraite et peut-être le reverrons-nous à la télé comme analyste.
 

Jermell Charlo en forme
 

C’est aux dépens de Jorge Cota (28-4-0, 25 K.-O.)  que Jermell Charlo (32-1-0, 16 K.-O.) a passé sa frustration dimanche soir, au Mandalay Bay de Las Vegas. En moins de six minutes, il a réglé le cas de Cota qu’il a assommé au troisième round. Et il a réussi l’exploit devant celui qui lui a ravi sa couronne de façon douteuse, Tony Harrison, le 22 décembre dernier.
 

La victoire de Charlo est loin d’avoir été une surprise puisqu’avant le match, les preneurs aux livres l’avaient favorisé par 50 contre un.
 

Cota est un boxeur de deuxième ordre qui avait déjà été mis K.-O. par Marco Antonio Rubio et Erickson Lubin.

 

Charlo reprend donc le chemin de la victoire et attend maintenant que Harrison soit en mesure de revenir à la compétition pour reprendre son titre.
 

Au fond, il n’aurait jamais dû perdre cet affrontement contre Harrison. Les juges ont remis des cartes de pointages de 115-113, 115-113 et 115-112 en faveur du nouveau champion. Pourtant, le pointeur du réseau FOX, Larry Hazard, donnait la victoire à Charlo par 117-111. Pire encore, les trois descripteurs et analystes du gala, Ray Mancini, Lennox Lewis et Keith Thurman, n’en revenaient tout simplement pas de la décision des juges. Personnellement, j’avais Charlo vainqueur par 116-112.
 

Après sa victoire, Charlo a louangé Cota pour avoir accepté le combat après seulement neuf semaines d’inactivité. Tout cela devant Harrison qui était présent au Mandalay Bay.
 

 Cota est venu en relève à Harrison, blessé à une cheville au cours de son entraînement.


Selon Charlo, Harrison a été mis K.-O. lors d’un « sparring » avec son partenaire et il a feint cette blessure à une cheville.

On croit que les deux hommes s’affronteront l’automne prochain et déjà Charlo est établi favori pour reprendre sa couronne WBC des super-mi-moyens.

 

Rigondeaux victorieux

 

Maintenant âgé de 38 ans, Guillermo Rigondeaux (19-1-0, 13 K.-O.) est revenu de l’arrière sur cartes des trois juges pour finalement passer le K.-O. au huitième round à son rival, Julio Ceja (32-4-0, 28 K.-O.).
 

Après sept rounds, Rigondeaux tirait de l’arrière par 68-65, 68-65 et 67-66 lorsqu’il a soudainement laissé partir quelques solides gauches qui ont envoyé Ceja au tapis. Il s’est relevé avant le compte mais l’arbitre Russell Mora a décidé que Ceja n’était pas en mesure de continuer et mis un terme à l’affrontement parfois violent avec des coups bas obligeant obligé l’officiel à intervenir et même à déduire des points.
 

Rigondeaux, l’ex-champion WBA et WBO des super-coqs, aura 39 ans le 30 septembre prochain mais il n’a pas l’intention de mettre un terme à sa carrière. 
 

Quant à Ceja, il a encaissé sa quatrième défaite en carrière. Il a perdu par K.-O. à trois occasions, contre Hugo Ruiz, Franklin Manzanilla et finalement Rigondeaux.
 

À sa défense, il faut comprendre qu’il n’avait pas boxé depuis 13 mois et pourtant, il était classé comme premier aspirant des super-coqs de la WBC. Quant à Rigondeaux, il venait au troisième rang avant sa victoire.