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Le CIO envisage la réinsertion des athlètes russes contre la guerre en Ukraine

Le drapeau des JO et celui de la Russie - PC
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GENÈVE, Suisse - Les athlètes russes qui n'ont pas appuyé l'invasion de l'Ukraine par les autorités de leur pays pourraient être réadmis dans le giron du sport international, a indiqué vendredi le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach.

« Il s'agit ici de réadmettre des athlètes possédant un passeport russe qui n'appuient pas la guerre, a déclaré Bach au quotidien italien Corriere della Sera. Nous devons penser à l'avenir. »

La plupart des sports ont suivi le conseil du CIO en février et ont interdit de compétition les équipes et athlètes de la Russie quelques jours après que ce pays eut lancé une invasion militaire de l'Ukraine.

Comme les athlètes russes commencent à manquer des compétitions servant de qualifications en vue des Jeux olympiques de Paris, en 2024, cette sanction, si elle devait se prolonger dans la prochaine année, pourrait dans les faits les empêcher de participer aux Jeux.

Dans cette entrevue menée à Rome, Bach a indiqué que des discussions ont permis d'obtenir différents points de vue au sujet du retour des athlètes russes.

« Soyons clair: il ne s'agit pas nécessairement d'accueillir de nouveau la Russie, a dit Bach. D'un autre côté, et c'est là notre dilemme, cette guerre n'a pas été lancée par les athlètes russes. »

Bach n'a pas indiqué de quelle façon les athlètes pourraient exprimer leur opposition à la guerre, alors que ceux qui le font risquent de se retrouver en prison.

Certains athlètes russes ont publiquement appuyé la guerre en mars dernier. Ils sont présentement suspendus par leurs fédérations internationales respectives.

Le médaillé d'or olympique en natation Evgeny Rylov a participé à un rassemblement pro-guerre auquel a aussi assisté Vladmir Poutine à Moscou. Le gymnaste Ivan Kuliak a affiché un « Z », symbole pro-militaire, sur son uniforme lors d'une compétition internationale.

Les ex-athlètes internationaux sont maintenant appelés sous les drapeaux tandis que la Russie a instauré une mobilisation générale, rapportent certains médias. La liste inclut l'ex-champion des lourds Nikolai Valuev et le footballeur Diniyar Bilyaletdinov.

Certains sports, notamment le tennis et le cyclisme, ont continué d'admettre les athlètes russes sans toutefois afficher leur drapeau ou jouer l'hymne national, même lorsque les équipes russes étaient interdites.

En athlétisme, les Russes ne peuvent participer aux compétitions internationales que comme athlètes neutres depuis 2015, en raison de la sanction imposée à la Russie pour le dopage systémique qui a entaché les Jeux olympiques d'hiver de 2014, à Sotchi.

Bach et le CIO ont essuyé des critiques après ce scandale pour ne pas avoir été suffisamment stricts avec les athlètes russes, qui ont pris part à tous les Jeux olympiques comme athlètes neutres depuis.

Bach a déclaré au Corriere della Sera que la mission du CIO était d'être neutre politiquement et que les « Jeux olympiques, comme le sport en général, doivent servir à unifier les peuples ».

« Pour toutes ces raisons, nous nous retrouvons devant un réel dilemme en ce qui a trait à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a-t-il ajouté. C'est pourquoi nous devons étudier comment et quand nous devons reprendre notre mission et dans quel format ce doit être fait. »

 

 La fédération de boxe veut ramener Russes et Bélarusses dans le sport mondial
            
 La Fédération internationale de boxe (IBA) a réclamé la réintégration dans les compétitions internationales des sportifs russes et bélarusses, bannis par la plupart des fédérations sur recommandation du Comité international olympique (CIO) depuis l'invasion de l'Ukraine.

Première instance à lancer un tel appel, l'IBA occupe une place à part dans le monde sportif: suspendue par le CIO depuis 2019 pour de multiples défaillances, elle est présidée depuis 2020 par le Russe Umar Kremlev, n'a pas écarté Russes et Bélarusses de ses tournois, et risque de disparaître des JO après 2024.

« Le sport est en dehors de la politique: là où il commence, la politique s'arrête. L'IBA est là pour protéger chaque boxeur, quelle que soit la situation politique dans son pays », argumente vendredi Umar Kremlev dans un communiqué.

Au-delà de la boxe, a-t-il estimé, « le temps est venu de permettre à tous les autres athlètes russes et bélarusses de participer à toutes les compétitions officielles de leurs sports en représentant leurs pays ».

« A la fois le CIO et les fédérations internationales doivent protéger tous les athlètes, et il ne devrait y avoir aucune discrimination basée sur la nationalité », poursuit-il, se disant prêt à « suivre une initiative commune » pour « séparer le sport et les athlètes de la politique ».

L'IBA avance, comme gage de sa neutralité politique, sa décision de laisser les boxeurs ukrainiens participer aux championnats d'Europe junior jusqu'au 5 octobre à Montesilvano (Italie), alors qu'elle a suspendu dimanche la Fédération ukrainienne de boxe pour des motifs controversés.

Régulièrement interrogé sur un retour des sportifs russes et bélarusses, le président du CIO Thomas Bach a redit vendredi que les recommandations prises fin février « demeuraient les mêmes pour le moment », dans une interview au journal italien Corriere della Serra.

Il a néanmoins reconnu que la guerre en Ukraine « n'avait pas été déclenchée par les athlètes russes », expliquant une nouvelle fois que leur exclusion avait été prise « pour leur sécurité » et pour préserver « l'autonomie du sport » face aux gouvernements refusant de leur accorder un visa.

Depuis le printemps, le CIO indique qu'il réévaluera « étape par étape » ses recommandations contre les Russes et Bélarusses, alors que la question se pose déjà de leur future participation aux JO-2024 de Paris.

Côté football, où Fifa et UEFA ont exclu les sélections et clubs russes de leurs compétitions, l'équipe nationale est d'ores et déjà bannie du Mondial-2022 au Qatar et des qualifications de l'Euro-2024 en Allemagne, dont le tirage au sort aura lieu le 9 octobre.