Jean Pascal était arrivé à Atlanta en début de semaine dans une tenue de guérilla et sa petite armée aura finalement remporté la bataille de la Géorgie. Moins de six mois après son triomphe sur les terres hostiles de Brooklyn, le conquérant québécois ajoute à sa légende. Il n’est pas qu’un « road warrior », il est un « road winner » qui a prouvé envers et contre tous que sa défaite à Atlantic City l’an dernier contre Dmitry Bivol n’était pas son Waterloo.

Alors que Pascal était presque devenu une parodie de lui-même avec sa boxe échevelée, et ses prouesses de cirque comme le désormais célèbre « coup de la pince à cils », le Québécois et son entraîneur sont retournés à la table à dessin. Le Jean Pascal de samedi soir était un réel boxeur, qui a pu installer son attaque autour de son jab. D’ailleurs dans le vestiaire après le combat, le champion WBA mentionnait qu’il n’avait jamais autant utilisé cette arme de base depuis son passage en boxe professionnelle et accordait à ce sujet beaucoup de crédit à Stéphan Larouche de même qu’à Troy Amos Ross.

Il faudra commencer à considérer Jean Pascal comme un boxeur qui pourrait être éventuellement intronisé au temple de la renommée de la boxe internationale à Canastota à la fin de sa carrière. Qu’il gagne ou qu’il perde, le double champion du monde parvient toujours à donner un bon spectacle aux spectateurs et aux diffuseurs mondiaux. Et il faudra aussi accorder beaucoup de crédit à Stéphan Larouche, qui a amené Pascal sur le chemin de la maturité pour redonner au champion WBA des mi-lourds un second souffle à sa carrière.

Après ses heures de gloire aux côtés de Lucian Bute, Stéphan Larouche a été placé dans l’ombre de Marc Ramsay. Mais dans le cas de Pascal, Larouche a vu que son ancien protégé des Jeux olympiques d’Athènes avait encore du potentiel malgré ses deux défaites contre Sergey Kovalev sous les ordres de Ramsay et de Freddie Roach.

 Un combat égal 

Dans un geste d’une classe inouïe, Badou Jack est passé féliciter le vainqueur dans son vestiaire. Souriant et sans marques apparentes au visage, Badou Jack a félicité Pascal pour sa victoire et son menton en acier.

ContentId(3.1354694):WBA : Jean Pascal conserve sa ceinture (Boxe)
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Comme ce fut le cas plusieurs fois au cours de sa carrière, le protégé de Floyd Mayweather n’a pas été en mesure d’en faire suffisamment pour obtenir la faveur des juges.

En combinant les trois cartes de pointage (donc en les unissant pour déterminer majoritairement quel boxeur a gagné quel round), on constate que Pascal et Jack ont gagné chacun 6 rounds. Les juges ont donné à l’unanimité ou majoritairement à Pascal les rounds 1, 2, 3, 4, 5 et 7 alors que Jack a obtenu les 6 autres. Un résultat de combat nul n’aurait probablement et plus approprié, mais n’importe quel autre résultat de 114-112, pour l’un ou pour l’autre l’était tout autant. Sur ma carte j’accordais le 114-112 au boxeur américain, mais vous ne me trouverez pas déçu du dénouement final.

La porte est grande ouverte pour d’excellents lucratifs combats revanche contre Badou Jack ou Marcus Browne, au grand malheur de ceux qui rêveraient d’assister à un combat d’unification entièrement québécois avec Artur Beterbiev.

Un combat serré, mais une victoire méritée