MONTRÉAL – Eleider Alvarez aurait eu mille raisons de jeter l’éponge depuis qu’il a décidé de tenter l’aventure de la boxe professionnelle en sol québécois. Sauf qu’il ne l’a jamais fait...

De ses problèmes de visas qui lui ont fait rater un an d’activités en 2010 à ses deux années et demie d’attente dans l’espoir qu’Adonis Stevenson lui offre un combat de championnat même s’il était pourtant aspirant obligatoire, le Montréalais d’origine colombienne a toujours eu la foi.

Alvarez a toujours eu foi en sa garde rapprochée et sa loyauté a été amplement récompensée, alors que la signature d’une entente de plusieurs combats sur deux ans avec le promoteur américain Top Rank a été officialisée dans les locaux de Groupe Yvon Michel (GYM) jeudi midi.

Selon les termes du pacte qui s’est conclu il y a une dizaine de jours environ, Alvarez est assuré d’effectuer un minimum de 7 sorties au cours des 24 prochains mois. Cela dit, il est évidemment condamné à remporter sa revanche contre Sergey Kovalev prévue le 2 février à Frisco, au Texas.

En plus d’un montant garanti d’un million de dollars pour chacun des combats qu’il disputera, Alvarez touchera un pourcentage provenant des revenus de la vente à la télévision à la carte, de la billetterie et des commanditaires. Tous et toutes auront compris que son avenir est scellé.

« J’ai toujours pensé que les derniers seront les premiers », a lancé Alvarez en citant sûrement involontairement les mots de Céline Dion écrits par Jean-Jacques Goldman. Mais j’ai surtout toujours pensé qu’en faisant mon travail dans le gymnase, je finirais par obtenir ma chance. »

Au cours des dernières années, cela n’a pas empêché des personnes de tenter de le convaincre de changer de promoteur, de gérant et même d’entraîneur, mais la réponse a toujours été non. À une certaine époque, le travail de son gérant Stéphane Lépine a grandement été contesté, puisqu’il semblait bien impuissant devant les requins impitoyables de la boxe professionnelle.

« Stéphane a eu sa part de problèmes personnels (sa fille âgée de 10 ans a subi une greffe de moelle osseuse en juillet dernier, NDLR) et je ne pouvais pas l’abandonner, car quand j’ai eu mes problèmes, il ne m’a pas abandonné, a indiqué Alvarez en rappelant que Lépine n’a jamais cessé de lui faire parvenir de l’argent lorsqu’il était retenu en Colombie au début de la décennie.

« L’argent, c’est très important, mais ce n’est pas tout. Si tu mises tout sur l’argent, c’est évident que tu vas changer. Je ne me suis jamais concentré sur l’argent, mais plutôt sur les gens qui m’entourent et c’est pourquoi je suis devenu champion du monde comme je le souhaitais. J’ai toujours conservé une très bonne attitude et j’ai maintenant d’autres raisons de me battre. »

Après Kovalev, David Benavidez?

Comme cela avait été le cas pour Alvarez lorsque Stevenson est devenu champion du monde en juin 2013 avant de s’associer avec l’influent conseiller Al Haymon, les autres boxeurs de GYM profiteront grandement de l’entente paraphée par le Montréalais d’origine colombienne et qualifiée « de meilleur contrat de l’histoire de la boxe au Québec » par le vétéran Yvon Michel.

Alvarez est ainsi assuré de disputer un combat par année au Québec, le prochain en mai ou juin au Centre Vidéotron, et au moins un autre membre de l’organisation aura la chance de se battre en sous-carte des événements qui seront quant à eux présentés sur le territoire américain.

« Quand Eleider l’a emporté [contre Kovalev pour s’emparer de la ceinture des poids mi-lourds de la WBO] le 4 août dernier, je savais qu’il venait de se passer quelque chose d’important, mais jamais je n’aurais pensé que ç’aurait été de cette importance, s’est réjoui Michel. Et ça se fait en collégialité avec Top Rank : il y aura la possibilité de présenter plus d’événements au Québec si la popularité d’Eleider et les revenus sont plus importants ici. Ils veulent travailler avec nous.

« Eleider a vraiment reçu une offre à laquelle seules les stars de la boxe ont droit. Eleider a le talent, la vitesse, les habiletés athlétiques, le charisme, l’intelligence et la personnalité pour transcender son titre et devenir une véritable vedette de la boxe. C’est ce que j’ambitionne. »

Chose certaine, tous les éléments sont en place pour que le début de règne d’Alvarez soit très explosif, à commencer par sa revanche face à Kovalev. L’ancien champion des super-moyens du WBC David Benavidez est ensuite pressenti pour sa deuxième défense en mai ou juin. Une unification avec le détenteur du titre du WBC Oleksandr Gvozdyk serait également dans l’air.

Dicaire de retour en mars?

ContentId(3.1302354):Marie-Ève Dicaire : « Une année haute en émotion » (boxe)
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Marie-Ève Dicaire devrait effectuer la première défense de son titre des super-mi-moyennes de l’IBF en mars contre « une des meilleures aspirantes de la catégorie », a annoncé Michel après lui avoir officiellement présenté la ceinture qu’elle a gagnée le 1er décembre dernier à Québec.

Le promoteur a aussi mentionné qu’il aimerait que l’ex-détentrice du titre, l’Argentine Chris Namus, puisse se battre en sous-carte pour obtenir l’occasion de mettre la main sur une autre ceinture mondiale et qui sait, mousser une éventuelle revanche entre les deux boxeuses.

Par ailleurs, GYM a annoncé la mise sous contrat de l’Olympien Camerounais Wilfried Seyi, qui s’est battu en sous-carte du gala du 1er décembre à Québec. Seyi a notamment servi de partenaire d’entraînement à Jean Pascal pour la préparation de son combat contre Dmitry Bivol.

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