La recette Beterbiev
Boxe vendredi, 28 nov. 2014. 13:11 jeudi, 12 déc. 2024. 20:08L'ancien olympien Custio Clayton disputera son 1er combat de boxe professionnelle le 19 décembre au Colisée Pepsi de Québec, en sous-carte du combat entre Adonis Stevenson et Dmitri Sukhotsky. Le boxeur de 27 ans vivra alors un moment qu'il attend depuis longtemps. «Il voulait devenir professionnel avant les Jeux de Londres en 2012» précise son gérant Douggy Berneche. «Je suis tellement content que ça devienne réalité» a expliqué Clayton. «Mais je ne regrette pas d'avoir attendu. Tout arrive pour une raison. Maintenant le bon moment est arrivé.»
Vendredi matin, les dirigeants du Groupe Yvon Michel nous ont présenté leur nouvelle acquisition en parlant de Clayton comme du meilleur boxeur amateur canadien des 10 dernières années. Son nom figurait sur la courte liste de boxeurs souhaités par Bernard Barré. Avant de lui accorder un contrat, l'équipe de GYM avait une opinion très favorable du boxeur qui évoluera chez les super-moyens (154 livres). «Je l'ai vu mettre les gants à l'entraînement avec David Lemieux, Kevin Bizier et Antonin Décarie parce que Marc Ramsay l'aimait beaucoup », explique Yvon Michel. «Peu de boxeurs amateurs peuvent contenir David Lemieux à l'entraînement et Clayton était capable de lui soutirer des bons rounds. Quand son gérant nous a sollicités, j'ai demandé à Bernard Barré et Marc Ramsay de me comparer le Custio qu'il sera lorsqu'il atteindra son apogée à un autre boxeur, et ils ont immédiatement mentionné Timothy Bradley, par son style, sa maturité, son imagination et son intelligence du ring. Quand tu es comparé à Bradley, ça donne une indication qu'on peut faire de belles choses avec lui.»
Monsieur Berneche estime que les vrais connaisseurs de boxe seront en admiration avec son protégé. «Il va apporter une perfection, il est au summum de ce qu'un boxeur amateur peut être. On va voir dans sa boxe tous les petits détails que les vrais connaisseurs sauront apprécier.»
L'athlète originaire de la Nouvelle-Écosse est établi officiellement à Montréal depuis un mois. Comme ce fut le cas chez les amateurs, il continuera de s'entraîner avec Daniel Trépanier, qui est à la tête du programme de boxe amateur canadien. Sauf qu'en raison de son statut d'entraîneur de boxe amateur, Monsieur Trépanier ne pourra accompagner Clayton dans le ring chez les pros. Ce sera donc Éric Bélanger qui sera dans son coin le 19 décembre. «Je connais les deux entraîneurs depuis longtemps, et c'est bien de les avoir dans mon équipe.»
Comme Beterbiev...
L'objectif est d'aller rapidement avec Custio Clayton. Si tout va bien, il devrait se débarrasser de ses 4 premiers combats obligatoires de moins de 6 rounds d'ici la fin du printemps 2015. « Je veux disputer le plus de combats rapidement et ensuite tenter d'obtenir un combat de championnat du monde », précise Clayton. Bernard Barré parle d'un combat pour un titre mondial d'ici 2 ans.
Le cheminement rapide se compare avec celui emprunté par Artur Beterbiev, et qui fonctionne à merveille, jusqu'à présent. «La recette du succès, explique Yvon Michel, est de calibrer sa progression avec la qualité des adversaires qu'il affrontera. Si la qualité est trop basse, il se créera une fausse confiance et à l'inverse, s'ils sont trop difficiles, il n'aura pas l'apprentissage requis.»
... mais à l'inverse de Lemieux!
Clayton disputera donc son 1er combat professionnel à 27 ans, alors qu'un autre boxeur de l'organisation disputera à 25 ans son 35e combat pro. David Lemieux affrontera Gabriel Rosado à New York, en finale en direct le 6 décembre sur HBO et RDS. Le moins que l'on puisse dire c'est que le cheminement de Clayton et Lemieux est diamétralement opposé.
Si Lemieux a pu souffrir d'un manque d'expérience en début de carrière, Yvon Michel affirme que cette lacune est maintenant comblée. «Lemieux a commis des erreurs chez les pros dans ses préparations et combats contre Rubio et Alcine. Normalement ces erreurs auraient dû se produire chez les amateurs. Il a réussi à pallier ces lacunes. Il a connu les difficultés dans un gym où l'on trouvait Eleider Alvarez, Jean Pascal, Kevin Bizier et Beterbiev. Il a maintenant les outils pour performer et à mon avis actuellement, c'est le meilleur David Lemieux qu'il est possible d'avoir.»
«J'ai eu une évolution différente des autres» concède Lemieux. «À 25 ans, j'ai déjà appris beaucoup lors de mes 34 combats pros. C'était beaucoup d'apprentissage. Les meilleurs dans ma catégorie, les Golovkin, Pirog et compagnie ont disputé entre 350 et 400 combats amateurs. J'ai travaillé d'une manière différente. Avec Marc Ramsay, nous avons bâti une bonne fondation et nous pouvons rivaliser avec les gars de l'élite.»
J'ai rencontré Lemieux vendredi matin à l'entraînement au complexe sportif Claude-Robillard en vue d'un reportage qui sera présenté lundi à Sports 30.