Vendredi midi, j‘arrive à Québec. Arrêt obligatoire au Ashton de la rue Ste-Foy avant de me rendre au Chateau Bonne-Entente pour la pesée. Parce que je ne veux pas manger dans la face des boxeurs avant leur pesée, je mange ma galvaude extra-fromage sur place. Et bang! Adonis Stevenson, en première page du journal de Québec, non pas pour parler de son combat de samedi, mais pour parler de ses crimes survenus il y a plus d‘une dizaine d‘années. Autour de moi, plusieurs personnes qui, je suppose, ne s‘intéressent pas à la boxe, lisent l‘article de la page 5, et qui se forgent ainsi une opinion sur le fleuron actuel de la boxe canadienne.

Bref, la semaine précédant ce combat "facile" du champion québécois contre l'aspirant Tony Bellew n‘aura pas été de tout repos pour Stevenson. Son arrivée dans la pièce s‘est déroulée sous les applaudissements de ses supporteurs, mais aussi à travers les cris des partisans de Bellew, des Britanniques qui criaient “Woman beater“. Vous avez vu les images de la bousculade survenue lors de la pesée. Eh bien, Stevenson était enragé. Je suis convaincu que Stevenson saura retrouver son calme et sa concentration dès le début du combat. En tout cas Yvon Michel le souhaite. “Adonis doit absolument visualiser son combat en compagnie de son entraineur et se concentre sur la tâche à accomplir”.

Même si la semaine de Stevenson a été difficile, depuis la parution samedi de l'article de La Presse, il serait surprenant que le champion soit détrôné. "Bellew est la cible parfaite pour Stevenson puisqu'il ne se déplace pas" estime mon collègue Daniel Cloutier de Pound 4 Pound. Toutes les personnes rencontrées abondent dans le sens d'une victoire de Stevenson. Lucian Bute a été le seul a parler d‘une victoire possible par décision.

La bousculade a malheureusement fait que j'ai tout raté du face-à-face entre Sergey Kovalev et Ismayl Sillakh. Je vous promet toutefois que je ne raterai rien de ce combat de demi-finale qui débutera à… 23h30!

D'ailleurs, presque tous les combats seront intéressants. Yvon Michel appréhende "un peu" le duel entre Jo Jo Dan et son protégé Kevin Bizier. Les deux combattants avaient des attitudes tout en contraste à la veille de ce duel déterminant. Alors que Dan, entraîné par Pierre Bouchard et Jean-François Bergeron était souriant et visiblement très heureux de se battre de nouveau dans sa province d‘adoption, Bizier paraissait tourmenté. Toutefois, le boxeur de St-Émile est très motivé, et il l‘a été tout au long de son entraînement avec son entraîneur Marc Ramsay. Dan et Bizier savent qu‘ils devront probablement se livrer un dur et long combat.

L'autre protégé de Marc Ramsay, David Lemieux affrontera Jose Miguel Torres, qui a gagné ses 5 derniers combats, par k.-o.. Toutefois ses 4 derniers adversaires présentent selon boxrec.com, une fiche combinée de 31–53.

Les amateurs de boxe du Québec pourront enfin revoir un autre boxeur prometteur en Mikael Zewski, qui entend faire une belle démonstration de sa progression et de sa vitesse contre Ryan Davis. “C‘est un gars qui a une technique régulière“ explique Zewski, “il a de bonnes mains et je vais devoir travailler pour obtenir la victoire”.

Le combat entre Didier Bence et Eric Martel Baholi soulève aussi beaucoup d‘intérêt. On parle de deux poids lourds québécois, l‘un de Montréal, l‘autre de Québec. Bence tentera d‘obtenir sa 10e victoire chez les professionnels. Martel voit ce combat comme un duel “pour l‘honneur“. “Didier a l‘air prêt, je le suis, et ce sera explosif”.

Tous les boxeurs ont réussi la pesée. Le gala débutera à 19 heures. Il s‘agit d‘une très grosse carte de boxe, pour la Régie des Sports de combat. Il y aura 3 combats de championnats, de 3 fédérations différentes, dont 2 combats pour des titres mondiaux. Au total, si les 8 combats atteignent tous la limite, les spectateurs pourraient assister à 74 rounds de boxe. L‘arbitre de la finale sera Michael Griffin.

En passant, Lucian Bute a regardé le combat de Carl Froch. Il dit avoir apprécié la manière dont son ancien bourreau est revenu dans le combat contre George Groves. Selon lui, le cobra n‘avait pas pris son adversaire au sérieux.