MONTRÉAL - Après avoir surpris la planète boxe en battant David Lemieux au mois de décembre 2011, Joachim Alcine a rapidement été ramené sur terre à son combat suivant en se faisant passer le knock-out par Matthew Macklin dès le premier round.

C’était la troisième fois depuis le début de sa carrière qu’Alcine était humilié de la sorte. Avant Macklin, Daniel Santos et Alfredo Angulo avaient également signé de percutantes victoires aux dépens du boxeur québécois d’origine haïtienne. Mais encore une fois, il refuse de jeter l’éponge et rêve encore de revenir au sommet.

« C’est un combat de retour, mais c’est un combat que je prends très au sérieux », a indiqué Alcine, qui affrontera le Dominicain David Toribio vendredi soir au Centre Bell. « Je ne peux plus me permettre de perdre maintenant, si je veux redevenir champion du monde. »

Même s’il vit maintenant en Californie, c’est à Montréal et nulle part ailleurs que l’ancien détenteur du titre des poids super-mi-moyens de la WBA voulait effectuer son retour. Dans le meilleur des mondes, c’est aussi à Montréal qu’il disputerait tous ses combats.

« De penser à l’hiver et à la belle ville qu’est Montréal, ça me manque des fois un peu », a reconnu Alcine. « C’est un plaisir de venir me battre ici. J’ai toujours plus de force et d’énergie devant mes partisans. C’est incroyable ce que ces derniers m’amènent. »

« Chaque fois que je me suis battu à l’extérieur, il me manquait un petit quelque chose. Je n’étais pas du tout le même. Devant les miens, il y a un monde de possibilités. »

Le retour aux sources d’Alcine n’est pas qu’au propre, mais également au figuré. Reconnu pour son approche non conformiste, il n’a pas travaillé aux côtés de son entraîneur Anthony « Chill » Wilson en vue de son duel contre Toribio. Wilson étant retenu en Floride, les deux hommes se sont rencontrés pour la première fois mardi soir seulement.

« Je me suis arrangé pour avoir de gros partenaires d’entraînement, parce que c’est ce que j’avais avant de devenir champion du monde », a expliqué Alcine. « M’entraîner avec des gars plus gros que moi me permet d’augmenter ma force physique et mon endurance. »

« L’absence de mon entraîneur m’a également obligée à énormément réfléchir. Je me demandais continuellement comment j’allais faire telle ou telle chose. J’ai corrigé plusieurs erreurs que je commettais dans le passé. J’ai d’ailleurs eu du plaisir à m’entraîner de cette façon. »

« Il faut savoir que les entraîneurs ont souvent tendance à pousser les boxeurs jusqu’à l’épuisement et il ne reste plus rien le soir du combat. Aujourd’hui, je peux affirmer que je suis en très grande forme. »

Alcine est convaincu qu’il a tout ce qu’il faut pour revivre les succès du passé et entend surtout faire mentir tous ceux qui le regardent de haut.

« Les gens ont peut-être vu mon dernier combat et porté un jugement, mais il faut savoir que ce n’était pas dans ma vraie catégorie de poids », a-t-il conclu. « J’ai payé le prix, et je me sens même mieux qu’avant de devenir champion. »

« Les gens m’ont toujours sous-estimé et je suis toujours parvenu à les surprendre. Je veux montrer à tout le monde que je ne suis pas fini. »

Reste qu’à l’âge de 36 ans, le premier champion de l’histoire du Groupe Yvon Michel n’a plus droit à l’erreur et ce troisième retour sera vraisemblablement son dernier.