Quelques heures à peine après avoir annoncé avec fracas la fin de son association avec Groupe Yvon Michel (GYM) et InterBox, Jean Pascal était prêt à rentrer au bercail. Sauf qu’il était seul dans son camp et les deux promoteurs ont décidé d’aller de l’avant sans l’ancien champion.

Des sources au fait de la situation ont indiqué au RDS.ca qu’Yvon Michel et Jean Bédard n’ont nullement l’intention de passer l’éponge et de refaire de Pascal la tête d’affiche de leur gala du 27 septembre au Centre Bell. Cette décision était mûrie depuis longtemps et donc irrévocable.

En l’espace de 24 heures, Pascal se retrouve ainsi le bec à l’eau après que son conseiller Greg Leon eut exigé 50 000 $ supplémentaires pour couvrir des dépenses d’entraînement en vue du combat contre Tavoris Cloud, sans quoi le boxeur lavallois mettait fin à son partenariat avec GYM et InterBox. Sauf qu’après avoir constaté l’ampleur que prenait l’affaire, il s’est vite ravisé.

« J’ai parlé avec mes conseillers et j’ai changé d’idée pour les partisans du Québec », avait avoué Pascal en primeur à RDS en début d’après-midi aujourd’hui. « La balle est dans leur camp. »

« Je veux boxer, la boxe est une passion. Le 50 000 $, qui n’est pas vraiment un 50 000 $, ça ne me dérange pas de l’absorber à 100 pour cent pour boxer le 27 septembre. Nous pourrions même faire la conférence de presse ce vendredi! »

Pascal-GYM : une histoire d'amour et de haine

Mais le mal était déjà fait. Irrité depuis plusieurs semaines par l’attitude de Pascal, GYM et InterBox ont entamé des pourparlers afin de le remplacer par Artur Beterbiev. L’offre a suscité énormément d’intérêt et surtout permis à Michel et Bédard de maintenir la ligne dure. Au final, l’arrivée d’InterBox dans le portrait a grandement affaibli le pouvoir de négociation de Pascal.

« Je n’étais pas au front dans les négociations, mais j’étais en copie dans toutes les communications », avait expliqué Michel à RDS en matinée. « Leon a lancé un ultimatum très clair et j’ai été impliqué dans le dossier à partir de ce moment-là. Jean Bédard et moi avons ensuite pris la décision (de ne pas acquiescer à sa demande), une décision dans nos intérêts. »

Dire que Pascal, GYM et InterBox avaient annoncé en grandes pompes en avril dernier un partenariat inédit dans l’histoire de la boxe québécoise. Le premier avait fondé sa propre compagnie, Jean Pascal Promotions, dans le but d’amener le marché à un autre niveau.

Une fin abrupte

Le plus ironique dans toute cette histoire, c’est que l’ex-détenteur du titre des mi-lourds du WBC avait d’abord véhément nié qu’il exigeait ladite somme sur le site de réseautage social Twitter en écrivant : « Bon Bon Bon on essaye encore de me faire passer pour LE mechant! Je n’ai jamais exigé plus d’argent. »

 


 

Pour l’heure, c’est la fin abrupte d’une association de près d’une décennie entre Pascal et Michel, sauf que ce dernier ne semblait pas trop s’en faire outre mesure. Il faut dire que son organisation compte sur quelques espoirs de premier plan.

« Ça va donner l’opportunité à des boxeurs de la relève de se faire valoir », a analysé Michel. « Dans la vie, au lieu de rester dans le problème, je préfère aller vers les solutions. C’est un automne qui s’annonce très intéressant avec les combats d’Adonis Stevenson, David Lemieux, Artur Beterbiev, Eleider Alvarez et compagnie. »

Cela dit, est-ce que Pascal sera en mesure de rebondir comme il l’a si souvent fait dans le passé ou est-ce la fin de son passage remarqué dans le monde de la boxe québécoise? À suivre.

« Ça n'a jamais été facile avec Jean »
« Pour l'amour de la boxe et des fans »