Le boxeur de l'année?
Boxe mardi, 16 juil. 2013. 14:29 samedi, 14 déc. 2024. 04:57Le boxeur de l’année sera déterminé à la fin de l’année, mais pour le moment, le champion des poids moyens Gennady Golovkin a d’après moi une longueur d’avance puisqu’il a démoli la compétition.
GGG a accumulé les K.-O., mais aussi les combats, et il gagne beaucoup de points à cause de ça. Il s’est déjà battu à trois reprises en six mois jusqu’à maintenant, ce qui est beaucoup pour un boxeur élite. Ses trois défenses de titre se sont soldées par des victoires par K.-O. En fait, Golovkin (27-0, 24 K.-O.) a le meilleur taux de réussite à ce chapitre (88,9 %) parmi tous les détenteurs de titre toujours actifs.
Golovkin a amorcé l’année le 19 janvier au Madison Square Garden Theater, où il a affronté le pugnace Gabriel Rosado dans une lutte sanglante qui a pris fin au 7e round. Même si Golovkin n’a pas été aussi exceptionnel que lors des joutes précédentes, il ne faut pas oublier qu’il a été aux prises avec la grippe dans les jours menant au combat et il avait même failli devoir annuler.
Le 30 mars, il a affronté Nobuhiro Ishida à Monaco. Il est vrai qu’Ishida n’était pas un aspirant très redoutable, mais l’ancien champion junior par intérim des poids moyens n’avait encore jamais été mis hors de combat et il a pourtant affronté des adversaires de qualité par le passé. Golovkin l’a finalement mis au plancher au troisième engagement. C’était franchement épeurant.
Golovkin est ensuite remonté dans le ring le 29 juin à l’occasion de sa victoire la plus notable alors qu’il a battu facilement Matthew Macklin dans ce qui devait être son plus gros test en carrière. Golovkin l’a battu sur un simple crochet de la gauche au corps au 3e round, laissant Macklin en agonie.
Ce furent donc trois gains et trois K.-O. dominants contre trois solides opposants.
Mentions honorables
Adonis Stevenson
Ceux qui ont suivi le parcours du Québécois lors des dernières années savent qu’il est l’un des plus puissants cogneurs que nous ayons vu depuis des lustres. Il est un véritable virtuose du knock-out. Au début de 2013, Stevenson (21-1, 18 K.-O.) était l’aspirant obligatoire au titre des super moyens détenu par Carl Froch, mais ce dernier a préféré se tourner vers Mikkel Kessler en vue d’un combat d’unification. Stevenson ne s’y est pas opposé pourvu que le champion promette de laisser vacante l’une de ses ceintures afin qu’il se batte pour celle-ci en juin.
Afin de se préparer à cette éventualité, il s’en est pris à Darnell Boone au Centre Bell, à Montréal. Ce n’était qu’une joute d’entraînement, certes, mais cela avait de l’importance pour Stevenson parce que Boone est responsable de sa seule défaite en carrière (un K.-O. au 2e round en 2010). Superman a donc obtenu sa revanche en coupant court à l’affrontement au 6e engagement.
Mais la présence de Stevenson sur cette liste s’explique davantage par ce qui est survenu ensuite. Au lieu de s’en tenir à la division des super moyens où il aurait pu se battre pour le titre vacant, il est grimpé chez les mi-lourds pour y défier le champion Chad Dawson. Ce dernier revenait d’une défaite par K.-O. face au champion des super moyens Andre Ward en septembre 2012, mais comme le combat avait lieu à 168 livres, Dawson a prétexté qu’il était physiquement diminué et son explication tenait la route. Sauf que Stevenson, lui, a rencontré Dawson à 175 livres, où ce dernier aurait dû être à son meilleur. En fin de compte, il n’a fallu que 76 secondes pour que le champion soit détrôné, ce qui a donné lieu à l’une des plus amusantes célébrations d’après-victoire jamais vues.
Canelo Alvarez
Plusieurs croyaient qu’Alvarez, le pugiliste encore actif le plus populaire au Mexique, avait pris une mauvaise décision en affrontant le poids moyen junior Austin Trout lors d’un combat d’unification le 20 avril.
Même certains membres de son équipe doutaient puisqu’ils considéraient Trout un défi trop imposant de par son talent. Alvarez (42-0-1. 30 K.-O.) a tout de même insisté pour que le combat ait lieu et il a confondu les sceptiques, qui voyaient en lui davantage de style que de matière. Non seulement il a démontré qu’il était un bon vendeur – les 40 000 sièges de l’Alamodome de San Antonio étaient occupés –, mais il a aussi démontré qu’il savait vraiment se battre. Il a envoyé Trout au tapis au 7e round, pour ultimement l’emporter par décision unanime, la victoire la plus importante de sa carrière jusqu’à maintenant. Cette victoire a pavé la voie à l’un des plus excitants combats de l’année puisque le 14 septembre, Alvarez en viendra aux poings contre le champion Floyd Mayweather fils.
Lucas Matthysse
L’Argentin fait honneur à son surnom « The Machine ». Il a écrasé ses deux adversaires cette année, et ce, de façon spectaculaire, au point que ses potentiels adversaires risquent d’avoir des cauchemars à l’idée de l’affronter.
Le 26 janvier, Matthysse (34-2, 32 K.-O.) s’est mesuré au pauvre Michael Dallas fils, qui doit encore se demander ce qui s’est passé après que Matthysse lui eût passé le K.-O. au premier round afin de conserver sa ceinture par intérim.
Le 18 mai, il a été totalement sensationnel lorsqu’il a stoppé Lamont Peterson dès le 3e round, une victoire bien plus facile qu’anticipé, surtout étant donné que Matthysse n’a atterri aux États-Unis que trois jours avant l’évènement en raison de problèmes de passeport. Matthysse l’a terrassé d’un solide crochet de la gauche au 2e engagement, puis son adversaire a chuté à deux autres reprises au troisième. L’analyste de Showtime Paulie Malignaggi a bien résumé l’action : « Chaque fois qu’il touche la cible, c’est comme une bombe qui explose.