MONTRÉAL - Si Jean Pascal s’est tenu relativement tranquille depuis l’annonce de son combat contre Eleider Alvarez, d’anciens membres de son équipe s’attendent néanmoins à toute éventualité avant que la première cloche ne se fasse entendre le 3 juin prochain au Centre Bell.

Dans le passé, le Lavallois n’a jamais hésité à frapper de grands coups afin de déstabiliser ses adversaires dans les jours précédant un affrontement. La dent de requin exhibée devant Adrian Diaconu, le ruban adhésif noir collé sur sa bouche à la veille du duel face à Lucian Bute ou encore les bananes offertes à Sergey Kovalev, les exemples - stratégiquement planifiés - fusent.

Cette fois, l’attention a jusqu’à maintenant été dirigée vers Adonis Stevenson, dont il pourrait devenir l’aspirant obligatoire s’il bat Alvarez. La rivalité entre les deux ennemis jurés s’est poursuivie sur les ondes de 91,9 Sports vendredi, alors qu’ils se sont échangé quelques frondes pendant une entrevue présentée en marge de la pesée obligatoire de sept jours du WBC.

« Nous avons commencé à voir le lapin sortir du chapeau, a lancé à la blague l’ex-entraîneur de Pascal, Marc Ramsay, samedi. Jean voulait probablement rester calme tout au long du camp d’entraînement. Le naturel est revenu hier (vendredi), mais Jean est un gars d’expérience. Il ne pense pas au combat d’après. Il possède assez d’expérience pour ne pas se faire jouer de tour.

« Tant pour la première conférence de presse que pour l’entrevue, j’avais tout expliqué à Eleider ce qui allait se passer et c’est exactement ce qui s’est produit. Je savais qu’en mettant les deux autres gars (Pascal et Stevenson) dans la même pièce, ç’allait dégénérer. C’était prévisible. À un certain point, j’ai décidé de retirer Eleider. Que les deux autres s’arrangent avec leurs affaires! »

« Je pense que Jean a décidé d’utiliser cette stratégie quand il a vu qu’Eleider avait réagi très fortement quand Lucian Bute avait été un peu plus agressif envers ce dernier, a de son côté opiné le promoteur Yvon Michel. Jean essaie de jouer buddy-buddy afin d’endormir Eleider. C’est une stratégie. Marc est conscient de ça et je suis certain qu’Eleider l’est également.

« Nous savons que Jean est bien entraîné et qu’il est bien concentré sur ce qu’il a à faire. Mais plus un boxeur arrive près de l’événement, plus il coupe sur ce qu’il mange et boit, plus il devient irritable. Il n’est pas impossible que nous voyions des sautes d’humeur cette semaine! »

Autant Ramsay se méfie de son ancien protégé qu’il a mené aux Jeux olympiques d’Athènes et à la conquête du titre des mi-lourds du WBC, autant il fait attention à l’effet Stéphan Larouche. Le vétéran entraîneur est reconnu comme l’un des plus brillants de la profession par ses pairs et est souvent parvenu à exploiter les faiblesses des adversaires de ses athlètes dans le passé.

« Jean est un boxeur difficile à cerner, mais il est évident que Stéphan a apporté ses propres choses, a expliqué Ramsay. J’ai vu des améliorations à son premier combat avec Stéphan, ce qu’il n’avait pas été possible de voir à son seul combat avec Freddie Roach. Stéphan est un très bon entraîneur de boxe. Dans chaque détail, il est possible de dire qu’il y a une épice Larouche.

Un Pascal plus expérimenté pour affronter Alvarez

« Cela dit, nous avons une bonne idée de ce que Jean va faire, même s’il y aura des nouveautés. Comme je l’ai mentionné, il faut s’attendre à ça. Eleider a ainsi connu un camp d’entraînement compliqué à plusieurs points de vue. La façon dont ses partenaires ont été utilisés notamment. »

Signe du respect qu’il voue toujours à son ancien boxeur, Ramsay n’hésite pas à qualifier le combat de « plus grand défi auquel Eleider aura fait face », même si la dernière victoire significative de Pascal remonte à celle enregistrée sur Bute il y a près de trois ans et demi déjà.

« Jean représente un grand défi, il s’agit du meilleur boxeur avec qui Eleider n’aura jamais boxé, a dit l’entraîneur. C’est un bon nom, un nom qui veut encore dire quelque chose dans la division. C’est évident qu’une victoire sonnerait des cloches aux niveaux local et international. »

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