Considéré comme le meilleur boxeur amateur canadien de sa génération, Custio Clayton était promis à un bel avenir lors de son embauche par Groupe Yvon Michel (GYM) en novembre 2014.

Le Néo-Écossais était comparé à l’ex-champion unifié des poids super-légers Timothy Bradley et un combat de championnat du monde était même envisagé en l’espace de deux ans seulement.

Mais deux années et demie après son passage chez les professionnels, Clayton ne compte que onze duels au compteur et son nom ne figure toujours pas dans les différents classements des quatre grandes organisations mondiales. Sans dire que le torchon brûle entre le boxeur et son promoteur, il est devenu évident que l’union n’a pas été couronnée de succès jusqu’à présent.

« Les objectifs n’ont pas été atteints, a reconnu son gérant Douggy Berneche en entrevue téléphonique à RDS.ca plus tôt cette semaine. Prétendre que Custio est malheureux serait nettement exagéré, mais je peux affirmer que nous ne sommes pas satisfaits présentement. »

Après avoir disputé ses quatre premiers combats professionnels dans les délais prévus, Clayton est ensuite devenu la tête d’affiche de la nouvelle mouture de la série de galas présentés au Casino de Montréal, où il a rapidement réussi à démontrer toute l’étendue de son potentiel.

Sauf que six mois se sont finalement écoulés entre son dernier duel contre Ramses Agaton au Casino de Montréal en octobre 2016 et le plus récent face à Alfredo Chavez qu’il a disputé il y a environ deux semaines à Cornwall en Ontario dans un événement d’un promoteur mineur.

Normalement, Clayton aurait dû se battre sur des cartes de GYM le 23 décembre au Casino du Lac-Leamy et le 24 février au Centre Vidéotron, mais les deux parties avaient été incapables d’en venir à une entente. À l’origine, une suspension à son adversaire Lanardo Tyner avait pourtant été prétextée pour justifier l’absence du père de quatre enfants de ces deux événements.

« Les négociations ont été difficiles. Yvon et moi n’avions pas la même valeur de ce que Custio devait recevoir, a expliqué Berneche. Le contrat de Custio lui assure une bourse minimum pour chaque combat, mais nous croyions qu’il méritait plus. Ce n’était pas l’évaluation d’Yvon... »

« C’est assurément deux combats qu’ils auraient dû prendre, a répondu Michel aux doléances de Berneche. Le plus important pour Custio en ce moment, c’est de réussir à augmenter sa notoriété et d’être actif le plus souvent possible. Être inactif pendant six mois, c’est trop. »

Ce n’est pas la première fois que le clan Clayton exprime son insatisfaction quant à la manière dont la carrière de l’ancien participant aux Jeux olympiques de Londres en 2012 est menée.

Avant son huitième combat professionnel contre Jose Emilio Perea en mai dernier au Casino de Montréal, Berneche avait mentionné à RDS.ca qu’« à ce stade-ci, nous voulions être dans le top-10 mondial et nous sommes encore loin de cela. C’est plus long que nous l’espérions ».

« Son équipe piaffe un peu d’impatience : elle voudrait que les choses aillent plus rapidement, mais elle doit comprendre que tout doit se mettre en place en même temps, avait alors relativisé Michel. Custio doit faire des finales et passer à la télévision, tout en s’assurant d’augmenter son niveau de notoriété en même temps que son niveau de qualité. »

Un an plus tard, la carrière de Clayton en est pratiquement au même point, lui qui n’a toujours pas eu l’occasion d’être impliqué dans un duel d’envergure. Michel a précisé en entrevue à RDS.ca que le Néo-Écossais devrait être de la carte du 3 juin au Centre Bell et que tout sera mis en œuvre afin qu’il puisse mettre la main sur une première ceinture mineure en carrière.

Il reste encore deux combats et six mois au contrat qui lie Clayton à GYM et il sera renouvelé automatiquement si certains objectifs de performance sont atteints. Déjà, le promoteur a dit souhaiter poursuivre l’aventure avec l’un des plus beaux espoirs de son organisation. Il est cependant extrêmement facile de penser que cet enthousiasme n’est pas vraiment partagé.