Le gala de samedi sera le dernier de l’histoire du Colisée Pepsi. Depuis l’inauguration de l’amphithéâtre le 8 décembre 1949, 22 cartes de boxe y auront été présentées et plusieurs des grands noms de l’histoire de la boxe québécoise y ont laissé leur marque.

Il s’agira du septième événement de boxe que l’auteur de ces lignes aura le plaisir de couvrir pour le compte du RDS.ca et plusieurs souvenirs y sont rattachés. De Lucian Bute à Adonis Stevenson en passant par Jean Pascal, portrait de ces soirées en cinq temps.

1. Lucian Bute c. Librado Andrade II, le 28 novembre 2009

Un peu plus d’un an après un 12e round qui avait laissé planer plusieurs doutes, Bute et Andrade se retrouvent pour le premier combat de championnat du monde de l’histoire du Colisée.

Défendant également son titre des poids super-moyens de l’IBF pour la quatrième fois, le Québécois d’origine roumaine offre une prestation inspirée en passant le knock-out à Andrade au quatrième round à l’aide d’un puissant crochet de la main gauche au corps.

Signe du respect mutuel qu’ils se vouent, Bute et Andrade donnent un point de presse conjoint pendant lequel le champion rend hommage à son adversaire. « Tu es un grand boxeur, tu es maintenant mon ami pour la vie, déclare Bute. « Je suis devenu un meilleur boxeur grâce à toi. »

Présentée sur HBO, la revanche Bute-Andrade s’inscrivait dans la volonté d’InterBox de faire connaître son protégé aux États-Unis. Le nom du champion unifié des moyens Kelly Pavlik est même évoqué comme prochain adversaire potentiel pendant la conférence d’après-combat.

2. Éric Lucas c. Librado Andrade, le 28 mai 2010

De retour dans le ring après une pause de près de quatre ans, Lucas passe aux choses sérieuses à la suite de sa victoire sur Ramon Pedro Moyano obtenue en décembre.

En demi-finale, l’aspirant mondial chez les moyens Renan St-Juste tente de poursuivre sur sa belle lancée en affrontant Marcus Upshaw. Mal préparé, St-Juste perd par décision majoritaire.

Souhaitant recueillir ses commentaires, le représentant du RDS.ca tombe sur un St-Juste à la mine déconfite et répétant continuellement la même expression inaudible lorsqu’il arrive à l’entrée de son vestiaire. Mais puisque, le combat Lucas-Andrade est sur le point de commencer, le journaliste rebrousse chemin avec cette image encore bien fraîche en sa mémoire.

Lucas s’est finalement incliné après avoir jeté l’éponge après le huitième round, non sans avoir livré une farouche opposition. « Je suis allé au bout de mes rêves », a avoué l’ancien champion du monde des super-moyens du WBC à la suite de ce qui a été son dernier combat en carrière.

3. Jean Pascal c. Bernard Hopkins I, le 18 décembre 2010

Après avoir causé une certaine surprise en défaisant Chad Dawson plus tôt en août, Pascal effectue la quatrième défense de son titre des mi-lourds du WBC contre le légendaire Hopkins.

Ce dernier effectue un coup d’éclat pendant la conférence de presse finale en soutirant des mains du maire Régis Labeaume la ceinture de Pascal, qui réagit fortement à l’événement.

Dans l’arène, Pascal commence le combat sur les chapeaux de roues en envoyant Hopkins au plancher aux premier et troisième rounds, mais doit se contenter d’un verdict nul majoritaire.

La conférence de presse d’après-combat s’avère également mémorable en raison d’une vive engueulade entre l’ancien président de la Fédération québécoise de boxe olympique Gabi Mancini et le promoteur de Hopkins, Richard Schaefer. La table est mise pour une revanche.

4. Lucian Bute c. Glen Johnson, le 5 novembre 2011

Défendant son titre pour la neuvième fois déjà, Bute convie les amateurs à un duel face à Johnson, qui vient d’offrir une solide opposition à Carl Froch en demi-finale du Super Six.

La marche de Bute vers le ring est impressionnante, alors qu’une fanfare le précède. La prestation du champion est également à la limite de la perfection, étant donné que deux des trois juges le donnent gagnant lors de chacun des 12 rounds que compte l’affrontement.

En demi-finale, Pier-Olivier Côté réussit un spectaculaire knock-out aux dépens de Jorge Luis Terron pour s’emparer de la ceinture intercontinentale des super-légers de l’IBF. Malheureusement, il s’agit de son dernier combat en carrière devant ses fidèles partisans.

Sur le chemin du retour, l’auteur de ces lignes écrit sur son blogue - dans un excès d’enthousiasme évident - que « Bute doit être illico considéré comme l’un des meilleurs boxeurs livre pour livre de la planète. Point final ». Mieux vaut en rire aujourd’hui.

5. Adonis Stevenson c. Tony Bellew, le 30 novembre 2013

Fort de ses victoires sur Dawson et Tavoris Cloud, Stevenson s’amène au Colisée pour y effectuer la défense obligatoire de son titre des mi-lourds du WBC contre Bellew.

La semaine de promotion prend une drôle de tournure après que La Presse+ eut publié un dossier sur le passé criminel de Stevenson comme il n’avait jamais été révélé auparavant. Bellew parvient ensuite à faire sortir le champion de ses gonds en le traitant de proxénète à la pesée.

Dans le ring, Stevenson règle le cas de Bellew en l’emportant par arrêt de l’arbitre au sixième round, tandis que le champion de la WBO Sergey Kovalev défend son titre pour la première fois en demi-finale. Plusieurs rêvent de voir les deux boxeurs s’affronter au printemps sur HBO.

Visiblement irrité des révélations sur son passé, Stevenson manifeste le désir de quitter le Québec avec sa famille. « Je suis le premier Noir au Québec à m’être sortir de mes problèmes pour devenir champion. Je suis prêt à aider les jeunes, mais il y a encore des gens qui cherchent à m’écraser. Alors, ça sert à quoi de vouloir rester ici? », demande le champion après sa victoire.

Stevenson tient promesse