Le pari perdu de Shane Mosley
Boxe dimanche, 14 mars 2004. 11:42 vendredi, 13 déc. 2024. 12:33
LOS ANGELES (AFP) - Battu par son compatriote Ronald "Winky" Wright pour le titre unifié des super-mi-moyens, l'Américain "Sugar" Shane Mosley a perdu gros samedi sur le ring de l'hôtel-casino Mandalay Bay de Las Vegas, un établissement où, il est vrai, les plus ambitieux se font parfois plumer sur le feutre des tapis verts parmi les plus courus de la capitale du jeu.
Par esprit chevaleresque, certains diront par imprudence, Mosley a en effet accepté de se mesurer à Wright alors qu'il n'en avait pas l'obligation. Considéré jusqu'à samedi soir comme l'un des meilleurs boxeurs du monde "pound for pound" (toutes catégories confondues), le natif de Lynwood (Californie) a refusé un combat beaucoup plus lucratif face à Oscar De La Hoya, un "Golden Boy" qu'il avait déjà battu à deux reprises.
Au lieu des 12 millions de dollars qui lui étaient garantis pour se mesurer à la star d'East L.A., Mosley n'a empoché "que" 2,1 millions contre Wright, son adversaire se contentant de 750.000 dollars.
Le champion déchu s'est, de surcroît, coupé la route -tout au moins provisoirement- d'un match bien doté face au revenant portoricain Felix Trinidad, un combat qui aurait valu à l'Américain d'empocher 10 millions de dollars supplémentaires
Pas de regret
"Je ne pense pas avoir fait une erreur en refusant de combattre De La Hoya pour 12 millions de dollars" s'est-il empressé de préciser au micro de la chaîne HBO. "Mon but a toujours été de combattre face aux meilleurs pour prouver mon talent", a-t-il a poursuivi, avant d'ajouter, grand seigneur: "Ce n'est pas l'argent qui compte. Ce qui compte, c'est de savoir qui est le meilleur."
Le discours est rafraîchissant par les temps qui courent mais l'aura de l'ex-champion du monde WBA-WBC en a pris un coup. Après s'être imposé d'extrême justesse face à De La Hoya il y a tout juste six mois, samedi soir il s'est montré impuissant face au "fausse-patte" de Floride.
Dans un élan de gratitude, Wright a cependant laissé la porte ouverte à une revanche, selon une clause qui figurait d'ailleurs dans le contrat de ce Championnat du monde.
"Je suis prêt à affronter De La Hoya, Trinidad ou même Bernard Hopkins mais je veux bien redonner sa chance à Shane Mosley" a affirmé, sans ciller, "Winky".
Reste que Wright avait déclaré juste avant qu'il était temps pour lui "de gagner de l'argent", un calcul que l'on ne saurait reprocher à un combattant de l'ombre qui, samedi, a sauté sur l'occasion pour faire monter en flèche ses actions et sa valeur sur le marché du noble art.
Spectateur attentif au bord du ring, Trinidad - dont le dernier combat remonte au 11 mai 2002 (victoire par KO face à Hacine Cherifi) - esquissait un sourire en coin qui en disait long sur sa confiance en l'avenir. Juste à côté de lui, le promoteur Don King faisait sans doute, dans sa tête et sous sa chevelure d'épouvante, de savants calculs.
Par esprit chevaleresque, certains diront par imprudence, Mosley a en effet accepté de se mesurer à Wright alors qu'il n'en avait pas l'obligation. Considéré jusqu'à samedi soir comme l'un des meilleurs boxeurs du monde "pound for pound" (toutes catégories confondues), le natif de Lynwood (Californie) a refusé un combat beaucoup plus lucratif face à Oscar De La Hoya, un "Golden Boy" qu'il avait déjà battu à deux reprises.
Au lieu des 12 millions de dollars qui lui étaient garantis pour se mesurer à la star d'East L.A., Mosley n'a empoché "que" 2,1 millions contre Wright, son adversaire se contentant de 750.000 dollars.
Le champion déchu s'est, de surcroît, coupé la route -tout au moins provisoirement- d'un match bien doté face au revenant portoricain Felix Trinidad, un combat qui aurait valu à l'Américain d'empocher 10 millions de dollars supplémentaires
Pas de regret
"Je ne pense pas avoir fait une erreur en refusant de combattre De La Hoya pour 12 millions de dollars" s'est-il empressé de préciser au micro de la chaîne HBO. "Mon but a toujours été de combattre face aux meilleurs pour prouver mon talent", a-t-il a poursuivi, avant d'ajouter, grand seigneur: "Ce n'est pas l'argent qui compte. Ce qui compte, c'est de savoir qui est le meilleur."
Le discours est rafraîchissant par les temps qui courent mais l'aura de l'ex-champion du monde WBA-WBC en a pris un coup. Après s'être imposé d'extrême justesse face à De La Hoya il y a tout juste six mois, samedi soir il s'est montré impuissant face au "fausse-patte" de Floride.
Dans un élan de gratitude, Wright a cependant laissé la porte ouverte à une revanche, selon une clause qui figurait d'ailleurs dans le contrat de ce Championnat du monde.
"Je suis prêt à affronter De La Hoya, Trinidad ou même Bernard Hopkins mais je veux bien redonner sa chance à Shane Mosley" a affirmé, sans ciller, "Winky".
Reste que Wright avait déclaré juste avant qu'il était temps pour lui "de gagner de l'argent", un calcul que l'on ne saurait reprocher à un combattant de l'ombre qui, samedi, a sauté sur l'occasion pour faire monter en flèche ses actions et sa valeur sur le marché du noble art.
Spectateur attentif au bord du ring, Trinidad - dont le dernier combat remonte au 11 mai 2002 (victoire par KO face à Hacine Cherifi) - esquissait un sourire en coin qui en disait long sur sa confiance en l'avenir. Juste à côté de lui, le promoteur Don King faisait sans doute, dans sa tête et sous sa chevelure d'épouvante, de savants calculs.