Les deux dernières fois que Herman Ngoudjo s’est battu aux Etats-Unis, il est revenu à Montréal bredouille. Il a perdu deux décisions, la première contre Jose Luis Castillo et l’autre contre Paul Malignaggi.

Cette fois, il s’attaque à l’ex-champion des légers Julio Diaz, un boxeur qui se cherche et que plusieurs croient rendu au bout de son rouleau. Mais il reste que Diaz demeure un ex-champion qui s’accroche et qui se débattra comme un loup sur une proie. Pour lui, Ngoudjo est un rival qui pourrait l’envoyer ou bien à la retraite, ou bien lui permettre de continuer encore dans ce dur métier de boxeur.

En carrière, La Panthère Noire n’a combattu que trois fois en sol américain et il faut remonter aussi loin qu’en 2004, dans un affrontement de quatre assauts pour le retrouver victorieux et encore là, ce fut par décision partagée.

Disons que Ngoudjo n’a pas été le boxeur le plus chanceux de la planète. Prenons la dernière fois qu’il a subi un revers. C’était à Montréal, le 30 janvier 2009.

Ce soir là, tout allait mal. Son entraineur du temps, Howard Grant ne pouvait le seconder dans son coin dans son combat contre Juan Jurango, puisqu’il avait été suspendu par la Régie pour son intervention un peu trop musclée contre l’arbitre lors du premier combat entre Lucian Bute et Librado Andrade.

Comble de malheur, deux fois au cours du troisième engagement, Ngoudjo s’était retrouvé au tapis. La première fois sur un puissant uppercut et la deuxième sur un crochet de la gauche à la mâchoire.

Pour rachever le plat, le troisième round dura exactement 5 minutes et 10 secondes, le chronométreur ayant oublié de sonner la cloche après les trois minutes réglementaires.

Enfin, après les douze rounds du combat, l’annonceur maison dévoila le nom du gagnant : Juan Urango, par décision unanime.

Mais attendez, ce n’est pas fini… Rendu dans son vestiaire, Ngoudjo fut examiné par le médecin de la Régie, et c’est là qu’on constata qu’il avait subi une fracture de la mâchoire et qu’il avait livré combat du troisième round au dernier avec cette douloureuse blessure.

SE REMETTRE EN QUESTION

Les deux rivaux doivent absolument gagner cet affrontement. Déjà, Diaz a déclaré publiquement qu’il remettrait sa carrière en question s’il devait subir la défaite. Ex-champion mondial, il est déjà classé 9e/WBC, 5e/IBF et 7e/WBO.

Dans le cas de Ngoudjo, il lui faut absolument renouer avec la victoire. Il a bien gagné son dernier combat face à Silverio Ortiz, mais ce dernier n’était certainement pas du calibre de champion

En somme, celui qui a peut-être le plus à gagner dans cet affrontement, outre Ngoudjo, c’est son entraineur, Marc Ramsey, qui en sera à sa deuxième présence dans le coin de la Panthère Noire.

Ramsay jouit d’une bonne popularité comme entraineur au Canada, mais une percée en sol américain le classerait au rang des meilleurs, un peu comme Stéphane Larouche, le maitre à penser du champion Lucian Bute.

UNE BELLE BROCHETTE

Ramsay a une très belle brochette de boxeurs sous ses ordres. Déjà, il entraine Jean Pascal, le champion WBC des mi-lourds. Il s’occupe aussi d’Antonin Décarie, qui se mesurera à Sulemane M’baye, le 28 mai prochain à Levallois, en France dans un match pour le titre intérimaire WBA des mi-moyensé.

Fait à souligner, Ramsay entraine Pascal et Décarie depuis leurs tous débuts dans les rangs amateurs.

Mais là ne s’arrête pas la liste de protégés de Ramsay. Il surveille aussi les entrainements de David Lemieux, un des meilleurs prospects à Montréal, de Kevin Bizier, de Didier Bence, de Manolis Plaitis et des deux Colombiens, ex-vedettes olympiques, Eleider Alvares et Oscar Rivas.

UN IDÉE DE SA VALEUR

Si jamais Ngoudjo parvient à vaincre Diaz, ce que croit dur comme fer son entraineur, il verra son nom collé comme prochain adversaire des meilleurs de la division des mi-moyens, tels les monarques Tim Bradley, Devon Alexander, Amir Khan et qui d’autres. Du même coup les bourses se feront encore beaucoup plus onéreuses.

Agé de 30 ans, Ngoudjo n’a jamais coiffé de couronne bien qu’il ait été un aspirant logique depuis quelques années.

Dans le cas de Diaz, c’est différent. Lui aussi est tâgé de 30 ans. Il a déjà porté la ceinture IBF des légers. Malheureusement, il a considérablement ralenti. Il a perdu trois de ses cinq derniers combats, dont deux par KO aux mains de Juan Diaz et Rolando Reyes. Dans le milieu, on prétend qu’il est un boxeur à la croisée des chemins pour ne pas dire fini. Mais n’allez jamais dire cela à son frère et entraineur qui soutient que Julio se battra comme un démon.

¨Il ne s’est jamais aussi bien entrainé¨, de souligner son frère Joel. ¨S’il devait perdre, il deviendra un simple boxeur de gymnase et cela, je ne le tolèrerai pas.¨

Je crois que Ngoudjo gagnera ce combat par décision car moi aussi je pense que Diaz est rendu au bout du rouleau. Vous pourrez le voir en direct de Primm, au Nevada, à compter de 22h.30 sur les ondes de RDS