S'il y a quelqu'un qui méritait de gagner le duel Chris Byrd-Fres Oquendo l'autre soir, c'est bien Fres. À partir de la deuxième reprise, il a dirigé les meilleurs coups et a semblé remporter au moins la moitié des rounds.

Byrd s'est sauvé de Oquendo tout au long du combat, croyant apparemment que sa contre-attaque n'était pas nécessaire et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait d'un adversaire inférieur.

Fres Oquendo peut boxer. Peut-être pas autant que Byrd, mais il frappe tellement mieux. Avant leur combat, je me disais que les aptitudes de Fres et l'attitude quelque peu hautaine de Byrd préparait la table pour une surprise de taille. Byrd s'est sauvé avec la victoire grâce à une décision unanime on ne peut plus impopulaire.

On est en droit que qualifier de controversée la victoire de Byrd. Et Bob Arum et Oscar De La Hoya ont créé toute une commotion après que Shane Mosley se soit vu accordé la victoire contre le Golden Boy la semaine précédente.

En supposant que les juges avaient mal accompli leur travail dans la victoire de Mosley, Arum et De La Hoya ont créé l'impression que la boxe était corrompue. La plupart des médias ont emboîté le pas en jouant l'angle de «De La Hoya veut une enquête pour renverser la décision» dans leurs papiers sur le combat. La controversée victoire de Mosley est alors devenue l'histoire dont tout le monde a parlé.

Et maintenant, après que Oquendo se soit fait voler, tout le monde dans la rue se demande ce qui se passe avec la boxe. Pourquoi autant de mauvaises décisions?

Quand les gens qui gravitent autour de la boxe supposent qu'il y a eu faute simplement parce qu'ils n'ont pas pris la même décision que les juges, ça dilue les plaintes relatives à la légitimité des mauvaises décisions (comme Byrd-Oquendo). Et ça renforce malencontreusement la perception du public selon laquelle la boxe est un sport corrompu et qu'il y a peu d'espoir de voir les choses changer.

Il me semble évident qu'il y a eu préjudice dans le cas de Oquendo, mais je dois ici déclarer qu'il est possible que nous n'étions tellement pas habitués de voir Byrd frapper aussi proprement, que nous avons pu donner à son adversaire plus de crédit qu'il n'en méritait vraiment.