Sans trop le savoir, Jean Pascal a une lourde tâche sur les bras. Naturellement la première est de défendre avec succès sa couronne mondiale des mi-lourds, face à Chad Dawson, le 14 août prochain au Centre Bell.

Sa deuxième tâche, c'est de redorer quelque peu le blason de son employeur GYM, qui a vu deux de ses porteurs couleurs mordre la poussière en matches de championnats mondiaux et un troisième à l'écart du ring suite à des blessures à la mâchoire et à l'orbite de l'œil qui éventuellement l'obligeront à prendre sa retraite. Je veux parler ici d'Herman Ngoudjo, victime de Julio Diaz, le 14 mai dernier.

Ce fut tout d'abord Antonin Décarie, victime d'une décision unanime face à Souleymane M'baye, en France, pour le titre WBA des mi-moyens et ensuite ce vol manifeste de Troy Ross, victime d'un TKO au 5e round aux mains de Steve Cunningham, en Allemagne, pour le titre vacant IBF des lourds légers.

Ajoutez à cela, le cuisant revers de Joachim Alcine par K.-O. au premier round aux mains d'Alfredo Angulo pour le titre vacant WBA Continental des Amériques des super-mi-moyens et vous avez le portrait de l'équipe GYM en matches de championnats.

Mais attendez, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles pour cette jeune organisation formée de Yvon Michel à la présidence, de Dino Marchitello, le grand argentier, de Bernard Barré, le vice président opérations et recrutement et enfin d'Alexandra Croft, la vice-présidente exécutive.

Il y a la perle de Gym, le jeune David Lemieux, vainqueur du titre vacant WBC International des poids moyens, suite à son triomphe expéditif par KO au premier round sur l'Américain Elvin Ayala.

Et enfin, Jean Pascal qui revient à la compétition après une absence de huit mois suite à une intervention chirurgicale à l'épaule.

Si je pose la question : qui est le meilleur boxeur du Groupe Gym? La réponse est facile. C'est Jean Pascal.

Naturellement, il y aura une certaine opposition pour les admirateurs de David Lemieux, et ils ont entièrement raison. Lemieux est un super cogneur qui n'a jamais connu l'amertume de la défaite chez les pros. Mais donnons une chance à Lemieux. Encore quelques combats d'importances et on pourra à ce moment le laisser coiffer la couronne du meilleur porte-couleurs de GYM. Mais il devra tout de même faire la lutte à son coéquipier Jean Pascal, pour ce titre honorifique.

Cinq galas

Depuis le début de l'année, le Groupe GYM a présenté cinq galas, trois au Casino de Montréal, un au Centre Bell et l'autre au Stade uniprix.

Huit boxeurs ont mordu la poussière en 2010. Ce sont Troy Ross, Adonis Stevenson, Patrice l'Heureux, Herman N'goudjo, Sébastien Demers, Antonin Décarie, Wallid Smichet et Joachim Alcine.

Deux de ces boxeurs ne font plus partie des plans de GYM. Adonis Stevenson avait déjà quitté quand il n'a pu s'entendre avec ses ex-employeurs sur la question monétaire. Il s'est joint au group de Joe Duva et a connu sa première défaite en carrière quand il a perdu par TKO au deuxième round face à Darnell Boone, dont la fiche peu reluisante est de 16-15-2.

L'autre dont le contrat se termine le 31 décembre et qui ne sera pas renouvelé c'est Joachim Alcine, victime d'Alfredo Angulo dès le premier round.

Personnellement, la plus grande surprise de l'année chez Gym a été cette défaite de Sébastien Demers par TKO au troisième round face à Bryan Vera. Jusque-là, Demers avait collé six victoires de suite et remontait lentement mais sûrement dans les classements. Maintenant, tout est à recommencer.

Après une absence d'un an, Wallid Smichet est revenu à la compétition et il a été éclipsé en deux rounds par la merveille David Lemieux.

Il y a aussi le cas du poids lourd Patrice L'Heureux qui a été défait par TKO au 5e round par Wayne John, un jeune qui n'avait que deux combats derrière lui. Par contre, il faut comprendre que l'Heureux boxe pour son plaisir et il ne s'attend pas à coiffer une couronne d'ici la fin de sa carrière.

La relève

La relève est bien en place avec les deux Colombiens Elieder Alvares et Oscar Riva qui ont finalement obtenu leurs visas et seront de retour chez nous au début de septembre.

À ces deux étrangers, ajoutez les noms de Manolis Plaitis, Tony Luis, Nicholson Poulard, Dierry Jean et Olivier Lontchi sans oublier le jeune Kevin Lavallée, qui dès son premier combat professionnel se voyait déjà à la télévision d'ESPN.

La perle de la relève est naturellement David Lemieux qui se retrouvera certainement en match de championnat d'ici la fin de l'année ou bien au tout début de 2011. Le talent est là, mais les adversaires se font hésitants lorsqu'ils se voient offrir un contrat pour l'affronter.

Il faut donc choisir parmi les meilleurs de la catégorie, mais encore là, les adversaires ne se poussent pas aux portes pour monter sur le ring contre lui.

Et Chad Dawson

Mais revenons à nos moutons. Parlons un peu de Chad Dawson, celui là même qui a prédit qu'il passerait le K.-O. à Pascal et lancerait ensuite un défi à Lucian Bute.

Je veux bien croire que Dawson est un bon boxeur. Ce n'est pas pour rien que la revue Ring Magazine le classe au sixième rang des meilleurs boxeurs livre pour livre.

Mais il ne faudrait pas s'emballer trop vite avec le choix des Américains. C'est vrai que Dawson n'a jamais subi la défaite chez les pros. Mais je me demande bien où il trouvera la force pour passer le KO à Pascal, lui qui a dû se contenter de quatre triomphes de suite par décision en douze rounds contre deux quadragénaires.

Je persiste à croire que Pascal sortira vainqueur par décision de cet affrontement à moins que son épaule ne lui joue un vilain tour. Or, impossible de lui prédire le triomphe. C'était possible contre Andrian Diaconu, mais Dawson n'est pas Diaconu.

Bonne boxe