Otis Grant (38-3-1 17 KO) a livré samedi le combat le plus significatif depuis son retour à la compétition, mais il avait devant lui un adversaire redoutable, plus jeune et très talentueux, le Californien Librado Andrade (23-0-0, 17KO), de 11 ans son cadet.

Nous savions qu'Andrade était un adversaire coriace et qu'il s'agissait d'une lourde commande pour Otis.

C'est normal puisqu'il s'agissait d'un combat éliminatoire et le gagnant, en l'occurrence Andrade, affrontera le champion du monde WBC Markus Beyer dans les prochains mois. Beyer aura en théorie 90 jours après son combat optionnel face à Sakio Bika, le 13 mai, pour affronter Andrade.

De son côté Otis, qui a 38 ans, n'a pas encore pris sa décision quant à une retraite même si beaucoup croient qu'il accrochera ses gants en tant que boxeur professionnel. Après son combat de samedi au Casino de Montréal, Otis a remercié les spectateurs et tous ceux qui l'avaient appuyé dans sa carrière de boxe. Il a ajouté qu'il ne savait pas s'il s'agissait de son dernier combat et qu'il allait réfléchir.

Il réfléchit encore au moment d'écrire ces lignes et devrait nous rencontrer dans les prochains jours pour en discuter. Nous allons lui laisser le temps de mûrir la question et lorsqu'il sera prêt, on va s'en parler.

Otis a tout donné dans ce combat, mais après ses deux visites au tapis au cinquième round, on sentait qu'Andrade prenait le dessus et plus le combat avançait, plus il dominait. Finalement, Otis n'a pas répondu au son de la cloche au huitième round.

Dans ma chronique de la semaine dernière, je mentionnais qu'Otis était bien préparé et que je l'avais rarement vu aussi intense. Il était conscient de l'importance de ce combat et il avait confiance en ses moyens. Samedi, après sa défaite, il n'a pas cherché d'excuses.

Otis va demeurer lié au Groupe GYM qu'il prenne sa retraite cette semaine, dans six mois, dans un an ou dans quatre ans, lui qui est déjà partenaire, avec son frère Howard, du « Grant Brother's Gym » dans le West Island.

« Magic » a été notre première tête d'affiche quand nous avons formé la compagnie et son apport est inestimable. Il est un modèle, une source d'inspiration pour nos jeunes boxeurs. Le Groupe GYM n'aurait jamais été fondé sans sa participation et nous lui en sommes reconnaissant.

Quelle que soit la décision d'Otis, GYM peut maintenant entrevoir l'avenir avec optimisme. Nous avons plusieurs jeunes boxeurs talentueux.

Joachim Alcine (26-0, 18 KO) est très près d'un combat de championnat du monde. Il affronte Javier Mamani en juin, à Montréal, en éliminatoire pour le titre de la WBA détenu par Alejandro Garcia.

Hermann Ngoudjo est dans une situation similaire même s'il ne compte que 13 combats chez les professionnels, tous des victoires dont neuf par KO. Il affrontera l'ex-champion mondial Stevie Johnston le 26 mai à Las Vegas. On nous a confirmé que le gagnant de cet affrontement deviendra l'aspirant obligatoire pour le titre des super-légers du WBC, actuellement vacant.

On est également déjà assuré du succès total de l'événement qui se tiendra à Shawinigan le 12 mai. Pour l'occasion, Patrice L'Heureux (19-1-1, 11 KOs) d.fendra son titre canadien des lourds face à David Cadieux (11-1-0, 8 KOs).

Adam Green défend son titre québécois au Métropolis le 26 avril contre son principal aspirant Stéphane Desormiers. Au total, six combats composeront cette carte de boxe dont celui impliquant le retour sur le ring à Montréal de l'ex-aspirant mondial Hercules Kyvelos. Il y aura aussi un combat de championnat québécois des poids moyens entre Paul Clavette et Martin Desjardins.

Parmi nos boxeurs d'avenir, notons les Jean Pascal, Sébastien Demers, Victor Lupo, Moncef Ascri et les deux dernières recrues, Andrew Singh Kooner et Philippe Lo Greco. Notre équipe compte aussi les Walid Smichet et Renan St-Juste qui livrent toujours de bons combats spectaculaires.

On ne peut prédire avec certitude si l'un d'entre eux deviendra un jour champion du monde. Nous avons été gâtés au Québec il y a quelques années alors qu'on en comptait deux. Qui sait si on reverra ça un jour. Otis Grant n'a peut-être pas réussi à redevenir champion du monde dans cette deuxième carrière, mais il peut considérer que son retour aura été un succès. Il a affronté les meilleurs aspirants disponibles, il n'a jamais refusé personne et, à 37 ans, il a atteint la position d'aspirant # 1.

Durant cette période, il s'est investi à fond pour toujours se préparer au maximum de ses capacités et donner le meilleur de lui-même sur le ring. Il a fait preuve d'un courage et une détermination indomptable devant l'adversité pour surmonter les obstacles qui le séparaient de ses buts. Il aura été un actif majeur dans un sport trop souvent décrié à cause des frasques de quelques uns de ses participants.

Ceux qui suivront son exemple augmenteront considérablement leurs chances d'atteindre leurs objectifs!

*Propos recueillis par RDS.ca