MONTRÉAL – Arslanbek Makhmudov était à la recherche d’un adversaire qui lui permettrait de passer plus que le temps d’une chanson dans le ring. Le « problème » est maintenant corrigé.

 

Le poids lourd montréalais d’origine russe a en effet eu besoin de sept rounds pour disposer du vétéran américain Jonathan Rice qu’il a vaincu par arrêt de l’arbitre, vendredi soir au Cabaret du Casino de Montréal, en finale d’un événement d’Eye of the Tiger Management (EOTTM).

 

Après avoir envoyé Rice (10-4-1) au plancher à la fin du sixième round à l’aide d’une violente droite, Makhmudov (8-0, 8 K.-O.) l’a ébranlé une seconde fois au début du septième et l’arbitre Michael Griffin n’a pris aucune chance en s’interposant pour mettre fin au carnage appréhendé.

 

Fort de sa huitième victoire en autant de sorties, Makhmudov s’est emparé du titre continental des Amériques du WBC, sa première ceinture mineure depuis le début de sa carrière. Une place dans le top-40 du classement devrait logiquement l’attendre lors de la prochaine mise à jour.

 

« Cette ceinture représente énormément de choses pour moi, a mentionné Makhmudov. Je suis aussi très content d’avoir pu faire des rounds. J’ai énormément de respect pour Rice, car il m’a obligé à réfléchir pendant tout le combat et à trouver différentes solutions pour le stopper. »

 

Sans surprise, Makhmudov s’est rué sur Rice dès les premiers instants du combat, sauf que le Californien a rapidement démontré qu’il n’avait aucunement l’intention d’en découdre pendant la soirée en se déplaçant continuellement et en esquivant toutes les attaques du géant russe.

 

Makhmudov est néanmoins parvenu à placer quelques bonnes petites droites aux deuxième et troisième rounds, mais Rice roulait avec tous les coups, si bien qu’il n’a jamais été véritablement atteint solidement. L’Américain a continué de danser et danser par la suite, et comme si le favori de la foule voulait mettre fin à cet hommage bien involontaire à Martine Chevrier, il s’est activé.

 

Profitant de la baisse évidente de régime de Rice à partir du sixième round, Makhmudov a réussi à le pincer avec une forte droite qui ne laissait absolument aucun doute sur la suite des choses.

 

Germain tourne la page sur l'épisode Claggett

 

Non seulement Mathieu Germain a tourné la page sur son verdict nul partagé contre Steve Claggett, le Montréalais a en plus affiché une forme qui n’avait pas été vue depuis longtemps.

 

Germain (17-0-1) n’a fait qu’une bouchée de Jose Eduardo Lopez Rodriguez en l’emportant par décision unanime (100-90, 100-90 et 100-90), défendant ainsi sa ceinture nord-américaine des super-légers pour la troisième fois depuis qu’il l’a acquise en juin 2018 au Casino de Montréal.

 

« G-Time » a contrôlé le centre du ring dès le round initial, ce qui lui a rapidement permis de lancer quelques droites qui ont atteint la cible. Il est même parvenu à ébranler son adversaire à la fin du deuxième assaut, Lopez Rodriguez (29-7-2) titubant d’ailleurs à son retour dans le coin.

 

Mathieu GermainMais comme Germain avait avoué qu’il devait apprendre à doser ses énergies après son combat face à Claggett, il n’a pas inutilement essayé d’en finir, se contentant plutôt d’empêcher Lopez Rodriguez de larguer sa main arrière. Le Québécois s’est donc assuré de remporter les rounds suivants sans prendre de vrais risques et en laissant aller ses mains à des moments opportuns.

 

Germain espère que cette victoire lui permettra enfin de se hisser dans le top-15 du classement des super-légers de l’IBF. Après avoir mieux fait que les anciens champions du monde Viktor Postol et Humberto Soto contre Lopez Rodriguez, il a très certainement un argument de taille.

 

Jukembayev expéditif, Clavel s’ajuste et Mathieu s’éclate

 

Même si Luis Jesus Vidales (13-7) s’était présenté sur le pèse-personne plus de huit livres au-dessus de la limite permise, Batyr Jukembayev (16-0, 13 K.-O.) n’a aucun mal à le coucher avec une très puissante gauche au visage, ce qui a ensuite incité l’arbitre Martin Forest à arrêter les hostilités à 3:00 du 1er round. Il s’agit d’une 16e victoire en autant de duels pour le Kazakh, qui est classé 21e aspirant à la ceinture des super-légers du WBC qui est détenue par Regis Prograis.

 

Grâce à un crochet de gauche qui passait régulièrement par-dessus la garde de son adversaire, Kim Clavel (8-0) est parvenu à dominer Tamar Elizabeth Demarco (8-2) avant de l’emporter par décision unanime (80-72, 79-73 et 79-73). « Ce combat-là a été une question d’ajustements, a déclaré la Montréalaise après sa victoire. J’aurais cependant aimé être en mesure de solutionner plus rapidement ma rivale et d’effectuer certains ajustements beaucoup plus rapidement. » Son entraîneuse Danielle Bouchard a été plus indulgente en expliquant qu’il y aura « énormément de choses positives à retirer de ce combat » et que « l’expérience acquise est inestimable ».

 

Raphaël Courchesne (6-0, 3 K.-O.) s’est nettement moins compliqué la vie qu’à sa dernière sortie en rossant Nestor Faccio (17-11-2) avant que l’arbitre Forest ne stoppe l’action à 36 secondes du 2e round après que l’Uruguayen eut passé un trop long moment contre les câbles sans se défendre. Face à Alejandro Chavez Meneses en janvier, le Maskoutain s’était retrouvé au plancher dès le premier round avant d’être profondément coupé à la paupière de l’œil gauche.

 

Pour la troisième fois en autant de combats depuis le début de sa carrière, Lexson Mathieu (3-0, 3 K.-O.) ne s’est pas éternisé dans l’arène, mais cela ne veut pas dire les 104 secondes de son duel contre Hernan David Perez (5-3) n’ont pas été excitantes. Le flamboyant pugiliste de Québec a en effet envoyé son adversaire au tapis à l’aide d’un direct aussi vif que précis, et peu de temps après que l’Argentin eut glissé, son coin a décidé de jeter l’éponge pour éviter une boucherie.

 

Comme l’avait fait son coéquipier Nurzat Sabirov en mars un peu plus tôt cette année, Arutyun Avetisyan (13-0, 8 K.-O.) est parvenu à arrêter Cesar Hernan Reynoso (15-13-4) avant la limite en lui passant le knock-out à 2:37 du 6e round grâce à une vicieuse claque au foie. Avetisyan a ainsi enregistré une troisième victoire consécutive depuis qu’il s’est joint à EOTTM l’automne dernier.

 

Clovis Drolet (10-0, 6 K.-O.) a ajouté son nom à la liste d’anciens ou actuels aspirants mondiaux qui comprend Vanes Martirosyan, Noe Gonzalez et Maciej Sulecki en battant Michi Munoz (27-9-1) par arrêt de l’arbitre à 54 secondes du 6e round. Alors qu’il se dirigeait vers une victoire tranquille par décision unanime, le boxeur de Beauport a asséné une foudroyante combinaison à la tête du Mexicain qui s’est immédiatement écroulé sur le canevas. Il a ensuite mis quelques minutes avant de pouvoir reprendre ses sens, aidé par les hommes de coin des deux boxeurs.

 

En lever de rideau, Andrei Efremenko (1-0) a réussi ses débuts dans les rangs payants, non sans s’offrir une frousse après avoir visité le tapis au deuxième round à la suite d’un contre encaissé dans les premières secondes de l’assaut. Le « Gatti russe » s’est rapidement ressaisi et a ensuite placé plusieurs bonnes mornifles au visage et au corps de son adversaire mexicain, qui a survécu de peine et misère à la fin du combat, pour s’imposer décision unanime (39-36, 39-37 et 39-37).