Dès que la cloche annonçant le début du combat entre Sergio Martinez et Darren Barker s’est fait entendre, j’ai eu le pressentiment que le champion émérite des poids moyens du WBC n’était pas dans son assiette. Et lorsque Martinez a commencé à saigner du nez au quatrième round et que Barker a été en mesure de l’atteindre solidement au cinquième, j’ai commencé à douter.

Sauf que Maravilla n’est pas le troisième meilleur boxeur « livre pour livre » de la planète pour rien. Après que ses hommes de coin eurent rapidement maîtrisé l’hémorragie, l’Argentin a continué de suivre son plan match à la lettre et ses efforts ont finalement été récompensés.

À sa défense, il faut dire que l’adversaire de Martinez ne lui a pas vraiment donné la chance d’exprimer toute l’étendue de son talent. Plusieurs fois, les spectateurs présents au Boardwalk Hall d’Atlantic City ont manifesté leur mécontentement, puisque le style hermétique préconisé par Barker empêchait toute possibilité de feux d’artifice.

Mais à force de lancer des coups 206 ont atteint la cible , Martinez a ébranlé Barker au 10e assaut avant de terminer le travail au début du 11e à l’aide d’un crochet de la main droite. Chose certaine, Maravailla paraît plus vulnérable qu’il y a un an à la suite de sa spectaculaire victoire sur Paul Williams.



En demi-finale, l’Irlandais Andy Lee a chassé de vieux démons en prenant sa revanche sur l’Américain Brian Vera en l’emportant par décision unanime des juges. Son association avec le réputé entraîneur Emanuel Steward a visiblement rapporté des dividendes.

En attendant le combat de Martinez, j’avais évidemment un œil sur les matchs des séries éliminatoires du baseball majeur et l’autre sur une carte de boxe organisée par Sauerland Event en Allemagne.

J’étais curieux de voir comment se comporterait l’ancien champion des moyens de la IBF Sebastian Sylvester à son premier duel depuis sa défaite aux mains de Daniel Geale au mois de main dernier.

Sylvester a littéralement mangé une volée de la première à la dernière seconde. Une vilaine coupure au-dessus de l’œil droit est venue le gêner dès le deuxième round et il a finalement jeté l’éponge après le troisième. Grâce à cette victoire, le Polonais Grzegorz Proksa s’est emparé de la ceinture des moyens de l’EBU, mais il a surtout gagné en crédibilité, pour être honnête, son tableau de chasse ne comptait pas de tête d’affiche depuis le début de sa carrière.

Est-ce ainsi la fin pour Sylvester, dont personne n’a été capable de mesurer la vraie valeur, puisqu’il ne s’est jamais battu en Amérique.



En demi-finale, le champion des lourds-légers de la IBF Steve Cunningham défendait son titre pour la deuxième fois depuis sa victoire sur le Canadien Troy Ross en juin 2010.

D’entrée de jeu, je dois avouer que je ne suis pas le plus grand partisan de Cunningham, qui avait précédemment détenu la même ceinture entre mai 2007 et décembre 2008.

Sa victoire sur Ross m’avait justement laissé sur ma faim et j’étais convaincu que son deuxième règne ne serait pas très long. Cunningham est peut-être considéré comme le meilleur boxeur de sa division, mais cela témoigne plutôt de la faiblesse de cette dernière, qui ne suscite aucun intérêt de ce côté-ci de l’océan. Finalement, le Cubain Yoan Pablo Hernandez m’a donné raison en l’emportant par décision technique après le sixième round.

Cunningham a été envoyé au tapis dès le premier assaut à la suite d’un puissant crochet de la gauche de Hernandez. L’Américain a ensuite eu énormément de difficulté à se relever. Le combat aurait vraiment dû s’arrêter là.

Le champion a cependant rapidement retrouvé ses esprits, mais un coup de tête accidentel à la conclusion de la sixième reprise a incité l’arbitre à mettre fin dans la confusion la plus totale aux hostilités. Malheureusement pour Cunningham, un seul des trois juges le donnait gagnant.

Je ne m’attendais pas à grand-chose du combat éliminatoire des mi-lourds de la IBF entre l’Allemande Karo Murat et l’Espagnol Gabriel Campillo. Graver erreur, car ce duel est l’un des meilleurs que j’ai vus jusqu’à maintenant cette année!

Les deux boxeurs se sont livré une bataille sans merci et les juges n’ont pas été en mesure de s’entendre sur un vainqueur. Par contre, le 117–111 octroyé à Campillo était un brin exagéré.

Malgré l’excellent spectacle offert, aucun des deux pugilistes ne peut prétendre au titre présentement détenu par l’Américain Tavoris Cloud. J’ose à peine imaginer ce qui leur arriverait face à Jean Pascal, Bernard Hopkins ou Chad Dawson.

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