MONTRÉAL – Après avoir attendu environ un an avant de voir son nom apparaître dans le top-15 d’un classement mondial, Mathieu Germain a vu tous ses efforts anéantis le 28 septembre dernier quand il s’est fait passer un dur knock-out par Uriel Gonzalez au Casino de Montréal.

 

Si le Montréalais avait déjà montré des signes de vulnérabilité lors de son verdict nul majoritaire contre Steve Claggett quelques mois plus tôt, cette défaite l’a évidemment obligé à apporter des ajustements, mais surtout à reconsidérer son approche au moment où il grimpe dans l’arène.

 

« J’étais devenu un peu trop confortable dans le ring, a avoué sans détour le père de trois enfants, mercredi avant-midi, en marge de la conférence de presse faisant la promotion de la sous-carte du gala d’Eye of the Tiger Management qui sera présenté samedi soir au Centre Bell.

 

« Je ne sais pas si c’est une question d’égo, mais indirectement, j’étais devenu lâche en défense. Au lieu d’être allumé et d’esquiver les coups, je faisais un peu trop confiance à mon menton. Le menton d’un boxeur finit toujours par le trahir, sauf que tu ne sais juste pas quand ça va arriver!

 

« Je ne pensais pas que j’étais invincible, mais je pensais que j’étais capable de prendre les coups de puissance d’un adversaire si je ne les esquivais pas. Je pensais que d’en prendre un, une fois de temps en temps, ce n’était pas la fin du monde. Mais avec les petits gants en boxe professionnelle, tu ne peux juste pas faire ça. Non, il faut esquiver les coups le plus possible. »

 

À ce jour, Germain (17-1-1, 8 K.-O.) n’accepte toujours cette tache à son dossier, mais sa réalité familiale l’a rapidement obligé à tourner la page et l’a empêché de sombrer dans le négativisme.

 

« J’avais un bébé à la maison qui est né la semaine avant le combat, donc cela m’a aidé à mettre un baume sur ma défaite, a précisé l’athlète âgé de 30 ans. Je suis un père qui adore être là pour ses enfants, alors je devais faire avec. C’est plate, mais je n’ai pas honte de ce qui est arrivé... »

 

Pour son retour à la compétition, Germain se mesurera à Gilberto Mesa, un Mexicain qui a déjà fait la limite contre Ablaikhan Khussainov et Batyr Jukembayev dans le passé. Chaque fois, Mesa (11-8-1, 7 K.-O.) est parvenu à arracher des rounds, un incitatif à être résolument consciencieux.

 

« [La défaite contre Gonzalez] m’a amené à faire de petits ajustements défensifs, a expliqué l’ex-détenteur de la ceinture nord-américaine des poids super-légers de l’IBF. Je suis un boxeur qui a toujours possédé une bonne défense, mais j’étais devenu très lazy en attaque en quelque sorte. J’avais tendance à demeurer dans l’action plutôt que de passer en dessous des coups et reculer.

 

« C’est bon d’avoir confiance en ses moyens, mais il faut trouver le juste milieu. L’idée, c’est de revenir à ce qui m’a permis de connaître du succès dans le passé. J’ai encore confiance en mon talent, mais je veux montrer que c’était une erreur de parcours et que ça fait partie de la boxe. »

 

C’est pourquoi Germain ne désespère pas d’obtenir sa chance en championnat du monde un jour. Il sait cependant pertinemment qu’il n’a plus vraiment droit à l’erreur s’il veut y parvenir.