MONTRÉAL - À première vue, il serait tout à fait légitime de croire que la finale du deuxième gala de la saison de la série « Rapides et Dangereux » mettra aux prises Joachim Alcine et… Yvon Michel.

Le promoteur a tenu à répondre une dernière fois aux accusations lancées depuis le début de la semaine par son ancien protégé, qui prétend que le Groupe Yvon Michel lui a volontairement mis des bâtons dans les roues à la suite de leur séparation il y a environ un an et demi.

« Il n'y a pas eu de malversation, de vénalité ou d'empêchement pour nuire à la carrière de Joachim Alcine », a martelé Michel, mercredi avant-midi, en ouverture de la conférence de presse visant à faire la promotion de l'événement de boxe qui sera présenté samedi soir au Centre Bell. « Ce qui a été dit est grossier, inutile et naïf jusqu'à un certain point. »

« Joachim a été le premier champion de notre organisation et il est un super athlète. Mais depuis deux ans, il n'a pas connu la victoire. Nous pouvons comprendre qu'il peut être amer et déçu. »

Bon joueur, Alcine n'a pas cherché à mettre de l'huile sur le feu, se lançant plutôt dans un long monologue qui lui donnait des airs de prédicateur.

« Il ne faut pas regarder le passé, mais le futur », a clamé l'ex-détenteur du titre des poids super-mi-moyens de la WBA. « J'ai déjà été champion du monde, un champion malade. »

« Je ne bois pas la cigarette et je ne fume pas la bière, je suis un homme de famille. J'ai également connu la souffrance. »

Le pugiliste lavallois qui vit désormais en Californie croit dur comme fer que sa longue traversée du désert après sa spectaculaire défaite par knock-out contre Alfredo Angulo au mois de juillet 2010 a été salutaire. Il est également d'avis que son adversaire David Lemieux n'a aucune idée de ce que c'est que d'encaisser des coups et visiter le plancher.

« Je me suis arrangé pour que David souffre à l'entraînement », a répondu l'entraîneur de Lemieux, Marc Ramsay. « Et c'est exactement ce qui est arrivé lorsqu'il a mis les gants avec ses partenaires Eleider Alvarez et Jean Pascal. »

« Alcine ne connaît rien de mon passé », a ajouté Lemieux. « C'est plutôt lui qui risque d'avoir des surprises. Je suis aujourd'hui beaucoup plus fort et endurant qu'avant. »

Ramsay n'a pas tari d'éloges à l'endroit de son nouvel élève, assurant qu'il n'a rien à voir à celui qui s'est incliné devant Marco Antonio Rubio en avril dernier dans un combat éliminatoire des moyens du WBC.

« Je côtoyais David depuis longtemps, mais je n'avais jamais réellement porté attention à lui, parce que je devais m'occuper de mes autres gars », a expliqué Ramsay. « Depuis que je l'ai pris sous mon aile, il m'a vraiment surpris. Il a une capacité de récupération incroyable. »

« Nous n'avons pas encore vu jusqu'où David peut aller. Il a la réputation d'un dur cogneur, mais je le perçois davantage comme un animal et qui peut l'être longtemps pendant un combat de boxe. »

Un combat charnière pour Stevenson

Le gala de samedi mettra également en vedette Adonis Stevenson, qui tentera d'ajouter la ceinture des super-moyens de la NABO et intercontinentale de la IBF à celle de la NABA qu'il possède déjà. Une victoire sur Aaron Pryor fils le propulsera quasi-automatiquement parmi les cinq premiers aspirants des quatre grandes organisations mondiales.

« Je me suis entraîné pas mal fort », a confié Stevenson. « Je compte prendre mon temps pour bien boxer et gagner le combat, car je sais que l'enjeu est vraiment important. Il y a une grande porte qui s'ouvre devant moi. »

De son côté, Eleider Alvarez essaiera de s'emparer du titre des mi-lourds de la NABO, alors qu'il affrontera le Dominicain Emiliano Cayetano, un ancien aspirant mondial chez les super-mi-moyens et les moyens.

« Pendant la dernière année, nous l'avons confronté à des situations pas toujours faciles et il a vraiment bien réagi », a révélé son entraîneur Ramsay. « Cela ne donne donc plus rien d'y aller avec des petits combats et de perdre notre temps. Il faut apprendre pour continuer à évoluer. Très bientôt, Eleider pourra déjà commencer à s'attaquer à l'élite de la division. »

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