Maintenant que Maxim Dadashev a rendu l’âme, on a le droit de se demander qui peut bien être responsable de la mort de ce jeune homme de 28 ans. Car qu’on veuille l’admettre ou non, il y a bel et bien un coupable qui pleure aujourd’hui sa mort.
 

Demandez-vous qui est le responsable. Trois noms me viennent à l’esprit : l’arbitre Kenny Chevalier, l’entraîneur de Dadashev, Buddy McGirt, et le médecin de la Commission de boxe du Maryland.

 

Le match a eu lieu vendredi soir dernier.  Il était en sous-carte du gala entre Teofimo Lopez et Masayoshi Nakatani et était présenté à la télévision.

 

Dadashev et Subriel Matias présentaient des fiches identiques de 13-0-0. Matias avait passé le K.-O. à tous ses rivaux et Dadashev à onze adversaires sur les treize.

 

J’ai vu ce combat totalement inégal. Dès le début, j’ai constaté que Matias cognait beaucoup plus fort que le Russe. Dès le sixième ou septième engagement, j’ai dit à ma conjointe que le Russe prenait beaucoup trop de coups et que l’arbitre devrait songer à mettre un terme à la bataille. Mais non, Chevalier a laissé la boucherie continuer.
 

À compter du 9e round...

 

Buddy McGirt prétend qu’il a commencé à recommander à son protégé de se retirer du match au neuvième engagement, car il prenait trop de coups. Durant le onzième engagement, ce fut un vrai carnage. Matias frappait et Dadashev ne répondait pratiquement plus.

 

C’est dans le coin de Dadashev que le spectacle est soudainement devenu difficile à voir avant la douzième reprise. McGirt, qui plaidait avec son poulain de mettre fin aux hostilités, et Dadashev qui refusait avec un mouvement de la tête.
 

« Si je ne lance pas la serviette, c’est l’arbitre qui va mettre un terme au combat », de crier McGirt dans l’oreille de son protégé. Malgré tout, Dadashev continuait à refuser de se retirer du combat. Finalement, McGirt a signifié à l’arbitre que son boxeur concédait la victoire.
 

Ce que je comprends mal dans cette mort, c’est qu’au neuvième round, McGirt suggérait à Dadashev de se retirer. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait? Que son protégé le veuille ou non. C’est à ce moment que le combat aurait dû prendre fin.

 

Trois cents coups
 

En onze rounds, Dadashev a absorbé pas moins de 300 coups de la part d’un super cogneur. C’est plus de 30 coups par rounds et la plupart était des coups de puissance à la tête.


Certaines gens prétendent que c’est un accident comparable à celui d’Adonis Stevenson. C’est faux...
 

Adonis n’a jamais été vraiment en péril dans son dernier match en carrière. L’intervention chirurgicale a peut-être été la même, mais pas le résultat.
 

Adonis était en avance sur la carte de deux des trois juges quand le coup fatal d’Oleksandr Gvozdyk est survenu.

 

Dadashev avait l’air d’un sac de sable depuis les premiers instants de la rencontre. De plus, au moment de son retrait, il tirait de l’arrière sur les cartes des trois juges : 109-100, 108-101 et 107-102. Personnellement, je n’avais accordé qu’un seul round à Dadashev.

 

 Si McGirt avait mis fin au match dès le neuvième engagement, Dadashev serait peut-être encore de ce monde aujourd’hui. Et si l’arbitre Kenny Chevalier, un vétéran de 25 ans d’expérience et possédant 461 combats derrière lui, avait été un peu plus observateur et  sévère, il aurait pu retirer le Russe de la rencontre.

 

Et le médecin de la commission... Était-il là comme docteur ou spectateur?
 

C’est inutile de demander à un boxeur s’il veut se retirer d’un  combat. Dans 95 % des cas, le pugiliste dira non. C’est donc à l’officiel ou bien encore à l’entraineur de mettre le pied à terre et  terminer la session.

 

Chez nous
 

Souvenez-vous de la défaite de David Lemieux aux mains de Marco Antonio Rubio. C’était le 8 avril 2011 au Centre Bell. C’est Russ Anber qui était l’entraineur de Lemieux et c’est lui, qui, au septième engagement voyant que Lemieux recevait beaucoup trop de coups, a fait signe à l’arbitre, le regretté Marlon B. Wright, qu’il mettait un terme au combat.

 

Lemieux n’a jamais digéré cette première défaite en carrière après 25 victoires, et c’est un peu la raison pour laquelle il a mis un terme à son entente avec Russ Anber,  mais aujourd’hui, il peut se compter chanceux. Peut-être que si Anber avait accepté que son boxeur se fasse tabasser comme Dadashev, il aurait pu connaitre le même sort.

 

« Si... Si... Si... ». Ce sera maintenant aux enquêteurs et au coroner de l’état du Maryland de faire la lumière sur ce qui aurait dû être fait. Mais il y a certainement un responsable.

Buddy McGirt a supplié Dadashev d'arrêter le combat