La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que Yunier Dorticos n’a pas de parole. Il avait prédit qu’il passerait le K.-O. à Murat Gassiev en moins de cinq rounds. Voyez le résultat... C’est lui qui a perdu le souffle au 12e round de son combat où il a subi sa première défaite en carrière et a perdu sa couronne mondiale des lourds-légers.

 

C’est donc le Russe Murat Gassiev qui se rendra à Jeddah, en Arabie Saoudite, le 11 mai prochain pour y affronter en finale l’Ukrainien Olekandr Usyk.

 

Cette fois, c’est le moins expérimenté en boxe amateur qui a eu le meilleur sur la boxe classique de Cuba.  Mais la faute revient uniquement au Cubain Yunier Dorticos. Habitué à vaincre ses rivaux, plus souvent qu’autrement des cannes de tomates, il a tout simplement manqué d’énergie dans les rounds de championnat pour finalement s’avouer vaincu.

 

Au cours de sa carrière, Dorticos avait remporté jusqu’à son affrontement contre Gassiev tous ses combats (22).  Mais il n’avait livré que 61 rounds de boxe, comparativement è 108 pour son rival.

 

Des cannes de tomates

 

Pour vous donner une idée juste de ses adversaires, disons que dix d’entre eux se sont couchés devant lui dès le premier round, quatre au deuxième et trois au troisième.

 

Dorticos n’a pas dérogé à son style. Contrairement à ses ex-compagnons de l’équipe nationale cubaine, il a foncé droit devant durant tout le duel, mais à compter du neuvième engagement, il était évident qu’il ne pouvait plus garder son rythme.

 

Lors de l’arrêt du duel, j’avais Gassiev en avance pour 106-103, soit à peu près la même chose que les juges. Certains experts près du ring ont donné les pointages variant entre 106-103 et 108-101.

 

Gassiev avait compris le jeu de son rival. Il l'a laissé se vider de ses énergies et dès le neuvième round, il a pris l’initiative.

 

Après sa victoire, il a tenu à souligner : « C’est le plus dur combat de toute ma carrière ».

 

Chez le perdant, tout ce qu’on a pu lui arracher de la bouche, c’est : «  Je veux un combat revanche ».

 

Maintenant, il faut songer au 11 mai prochain, à Jeddah, en Arabie Saoudite, pour l’affrontement ultime contre Usyk, le numéro un du tournoi, alors que les quatre ceintures des lourds-légers seront à l’enjeu.

 

Gassiev et Usyk pourront peut-être se gaver de l’eau médicinale Zamzam, l’eau miraculeuse pour les fidèles qui se rendent à la Mecque et qui a des vertus thérapeutiques, mais ils devront s’abstenir de toutes boissons alcooliques, qui sont totalement défendues à Jeddah, une ville ultraconservatrice, située sur la rive occidentale de la mer rouge.

 

Avant même que ne débute ce tournoi en vue de l’obtention du trophée Muhamed Ali, Gassiev avait été établi le numéro 2 des aspirants, derrière Usyk.

 

Un K.-O., c’est sûr...

 

On savait avant même qu’il n’ait lieu que ce combat se terminerait par un K.-O. et pour Gassiev c’était la neuvième fois en dix rencontres qu’un rival ne voyait pas la limite de l’affrontement.

 

Dans la salle du Bolchoï Ice Dome, d’Adler, on pouvait voir Usyk et Gennady Golovkin, venus encourager leur compatriote.

 

Les deux pugilistes sont mieux de se préparer toute de suite pour leur confrontation du 11 mai prochain, car si on se fie à la moyenne de température à Jeddah,  le mercure devrait osciller entre 23 degrés la nuit et 35 degrés le jour.

 

Pendant ce temps-là au Texas...

 

En soirée samedi, au Bank of America Center, de Corpus Christi au Texas, Top Rank présentait une intéressante carte de boxe et deux combats de championnat ont retenu mon attention.

 

Le champion IBF des super-mouches, Jerwin Ancajas a défendu avec succès sa couronne face à son neuvième aspirant, Israel Gonzalez.

 

Pour ceux qui croient qu’Ancajas est le successeur de Manny Pacquiao, j’aimerais vous mettre en garde. Tout ce qu’il y a de comparaison entre le Pacman et Ancajas, c’est que tous deux sont gauchers et sont natifs des Philippines. Même à 39 ans, Pacquiao est plus rapide que son émule.

 

Pour vous donner une idée de l’allure du combat, Ancajas a terrassé son rival dès le premier round et a fini le travail au dixième en envoyant Gonzalez au tapis à deux occasions, lui qui n’avait jamais été terrassé auparavant.

 

Gonzalez n’avait aucune raison d’être sur le même ring que son tombeur. Mais Bob Arum, le grand manitou de Top Rank, ne veut pas l’envoyer tout de suite dans la mêlée contre les grands de la division, Srisaket Sor Rungvisai, Roman Gonzalez, Juan Francisco Estrada ou encore Carlos Cuadras.

 

Enfin un K.-O. pour Ramirez

 

Si vous vous demandez lequel des super-moyens est le meilleur, n’oubliez pas le nom de Gilberto Ramirez, le roi de la WBO. Il n’a que 26 ans et montre une fiche parfaite de 37 victoires, aucun revers et 25 K.-O..

 

On dirait qu’il a inventé le mouvement perpétuel. En tout cas, il se compare avantageusement avec les David Benavidez, George Groves, Tyson Zeuge, et Caleb Truax.

 

Pendant six assauts, Ramirez a tenté de rejoindre son rival, excellent en défense, mais finalement il l’a rejoint au sixième engagement après quelques puissantes attaques au corps.

 

Vous m’auriez dit de mettre un terme au combat au deuxième engagement et je n’aurais pas rouspété tellement la différence était grande entre les deux bagarreurs. Ramirez fait près de 6 pi 3 po contre 5 pi 8 po pour Ahmed. En somme pourquoi Ahmed est-il parvenu à rester debout jusqu’au sixième round? Parce qu’il a fait rater le champion en s’esquivant plus souvent qu’autrement.

 

Victorieux au sixième engagement, Ramirez y allait de son premier K.-O. depuis novembre 2014.

 

Dans les premières rangées, on pouvait voir David Benavidez, le champion du WBC qui a déclaré après le match : « J’aimerais affronter Ramirez, ce serait un excellent combat entre nous deux ».

 

Les deux se connaissent bien puisqu’ils se sont entraînés ensemble plus d’une douzaine de fois.

 

J’ai l’impression qu’un tel combat est possible, mais avant tout il faut que Benavidez parvienne à vaincre son prochain aspirant Ronald Gavril.

 

Si vous croyez que la fin de semaine qui vient de se terminer a été occupée, attendez la fin de semaine prochaine. Deux combats de championnat et deux  galas à saveur locale au Casino et à Shawinigan sont prévus. On s’en reparlera.

 

Bonne boxe.