Naoya Inoue, talent générationnel unique
COLLABORATION SPÉCIALE
Connaissez-vous Naoya « The Monster » Inoue 27-0, 24 K.-O.) l'un, sinon LE meilleur boxeur de la génération qui nous a donné les surdoués Vasyl Lomachenko (18-3, 12 K.-O.) et Terence Crawford (41-0, 31 K.-O.)?
Sa fiche est parfaite, son parcours est phénoménal et le support inconditionnel du peuple japonais lui permet une indépendance absolue, ainsi qu'un accomplissement global sans avoir besoin du marché américain ou des pétro-dollars de l'Arabie saoudite.
La semaine prochaine le 3 septembre, celui qui n'a que le grand Manny Pacquiao (68-8-2, 39 K.-O.) comme rival potentiel pour l'étiquette de « G.O.A.T. » dans la boxe asiatique, remonte sur le ring pour une seconde fois cette année.
Le phénomène de 31 ans va affronter l'Irlandais naturalisé Australien Terence John Doheny (26-4, 20 K.-O.) classé no 2 WBO, no 7 WBC, no 6 WBA et no 7 IBF, au Ariake Arena de Koto-Ku, l'un des 23 arrondissements de Tokyo. Les 15 000 places sont vendues depuis le jour de la mise en vente des billets en juillet dernier.
À l'enjeu : les 4 ceintures mondiales (WBC, WBA, IBF et WBO) des super-coqs (122 livres) pour la troisième fois.
À sa dernière sortie, le Nippon a défait l'américain Luis Nery (35-2, 27 K.-O.) par une mise hors de combat au sixième round devant 45 000 spectateurs au Tokyo Dome, le 6 mai dernier, après avoir visité le tapis pour la première fois de sa carrière au premier round.
Ce sera le 23e combat de championnat du monde consécutif pour Inoue dans une quatrième division, après les mi-mouches, super-mouches et coqs.
Le combat de mardi prochain va être retransmis aux États-Unis pour la neuvième fois sur une plateforme ESPN grâce à l'association de Top Rank avec le célèbre promoteur Japonais Hideyuki Ohashi.
Doheny, un ancien champion IBF des super-coqs, a remporté ses trois derniers combats, qui ont tous eu lieu au Japon, incluant son dernier en sous-carte d'Inoue au Tokyo Dome en mai, une victoire par arrêt de l'arbitre au quatrième sur le Philippin Bryl Bayogos (7-1-1, 2 K.-O.).
L'Irlandais gaucher de 37 ans n'a jamais perdu avant la limite lors de ses quatre défaites, mais ce sera véritablement un accomplissement s'il se rend au bout des 12 rounds contre « The Monster »... Et on n'imagine même pas qu'il puisse être victorieux.
Bob Arum, le copromoteur de la vedette, est intarissable en compliments quand il parle de son protégé : « En 60 ans de boxe, je n'ai jamais vu un boxeur de son gabarit dominer autant ses contemporains. Il est à la boxe ce que Shohei Ohtani est au baseball et nous sommes honorés de jouer un rôle dans sa carrière. »
Mardi le 3 septembre, il faudra se lever tôt mais pour le privilège de voir ce prodige à l'œuvre; ça vaut la peine.
Joshua contre Dubois à Wembley
On s'apprête à établir un record d'assistance en Angleterre, pour un gala de boxe, alors que les organisateurs ont obtenu la permission d'ajouter des places supplémentaires au Stade de Wembley.
La demande étant tellement forte qu'on a réussi à ajouter 6000 sièges à la configuration initiale de 90 000 places pour le 21 septembre prochain.
Le titre IBF vacant des lourds sera l'enjeu entre l'ancien champion et grande vedette britannique Anthony Joshua (28-3, 25 K.-O.) et son compatriote Daniel Dubois (21-2, 20 K.-O.).
Dans ce pays où on retrouve les plus fervents partisans du noble art, il est courant de remplir les stades qui servent généralement au soccer.
Le record actuel de 90 000 spectateurs a été établi en 2017, à Wembley, alors que le médaillé d'or olympique de Londres 2012 chez les lourds, Anthony Joshua, parvenait à terrasser au 11e le médaillé d'or de la même division d'Atlanta en 1996 et ex-champion du monde Wladimir Klitschko (64-5, 53 K.-O.).
Ce fut d'ailleurs le dernier combat de la carrière de l'Ukrainien, qui avait alors 39 ans.
Au Canada, le record d'assistance pour un match de boxe de 40 000 spectateurs a été réalisé en 1980, le 20 juin, au Stade olympique, pour l'événement intitulé « The Brawl in Montreal » alors que Roberto « Manos de Piedra » Duran dépouillait Sugar Ray Leonard de son titre WBC des mi-moyens.
J'y étais à cette belle soirée pluvieuse en compagnie de Bernard Barré et de mon frère Daniel. Nous étions dans la section des 400, tout en haut, à l'abri de la pluie contrairement aux favorisés du parterre, à qui on fournissait des sacs de poubelle afin de se tenir au sec.
En vérité, on ne distinguait pas beaucoup les pugilistes, on n'entendait pas les tonalités du ring et l'écran géant monochrome n'améliorait pas beaucoup la situation.
Cependant aujourd'hui, 44 ans plus tard, je me targue encore de ma présence à cet événement particulier et l'ambiance, l'excitation et l'impression d'avoir assisté à quelque chose de spécial ont fait de cette soirée une expérience mémorable.
À Wembley, on sonorise le ring pour que les coups puissent résonner jusqu'au plafond du stade. Les écrans géants 8K améliorent l'expérience visuelle et permettent d'apprécier les principales actions au ralenti.
De plus, la passion des spectateurs, leur bonheur de chanter tous en cœur le « Sweet Caroline » de Neil Diamond, juste avant la finale, crée une atmosphère unique qu'on peut ressentir seulement si on est sur place.
Quand la finale arrive, c'est au diapason que les dizaines de milliers de spectateurs encouragent bruyamment leur favori et vivent de grandes émotions au fur et à mesure des rounds.
On reparlera plus tard des combats mais si on est à Londres le 21 septembre, c'est à Wembley qu'on doit se trouver.
La WBO ordonne un combat entre Crawford et Fundora
Le président de la WBO Paco Valcarcel confirme avoir ordonné un combat entre les super mi-moyens Terence « Bud » Crawford (41-0, 31 K.-O.) et Sebastian « The Towering Inferno » Fundora (21-1-1, 13 K.-O.).
Si le grand champion de 6 pieds 6 pouces Fundora se réjouit de la perspective, je ne parierais pas beaucoup sur les chances que ce combat se réalise.
Pour démêler un peu les choses, Crawford est champion WBA et WBO intérimaire, alors que Fundora est le champion WBC et WBO.
Je ne sais pas trop pourquoi le titre WBO intérimaire était à l'enjeu alors que Crawford affrontait le champion WBA Israil Madrimov (10-1-1, 7 K.-O.) à son dernier combat à Los Angeles le 3 août dernier, une victoire un peu mitigée acquise par décision unanime en 12 rounds.
Quand un combat est ordonné par une association, le champion est obligé de s'y conformer, mais pas l'aspirant. Donc ici, Fundora est obligé d'accepter et il le ferait volontiers parce que ce serait son option la plus intéressante et la plus lucrative.
De l'autre côté, Crawford est dans une position où personne ne peut l'obliger à quoi que ce soit et qu'on lui enlève le titre WBO intérimaire ne va rien changer à son statut.
L'actuel no 1 livre pour livre rêve d'un duel avec le champion unifié des super-moyens Canelo Alvarez (61-2-2, 39 K.-O), qui va combattre Edgar Berlinga (22-0, 17 K.-O.) le 14 septembre au T-Mobile Arena de Las Vegas.
De plus, Crawford est soutenu par la richissime organisation du Saoudien Turki Alalshikh.
Alvarez a refusé de discuter d'un éventuel rendez-vous contre Crawford alors qu'il est en préparation pour un autre combat. Mis il a cru bon d'ajouter que ça ne voulait pas dire qu'il n'était pas intéressé.
Alors tant que « Bud » aura un espoir de monter sur le ring face à la vedette mexicaine, il n'y a personne qui va l'obliger à entrevoir autre chose.
À suivre...
Bonne semaine!