Ôtez-vous de là Keith Thurman et Jeff Horn, Errol Spence a commencé son ménage du printemps avant le temps et il vous a dans sa mire. Il veut unifier tous les titres de la division des mi-moyens et si on se fie à sa performance de samedi soir au Barclays Center de Brooklyn contre Lamont Peterson, force est d’admettre que Thurman et Horn ne sont pas sortis du bois.

Avec une tête chercheuse dans sa main droite et une masse dans la main gauche, Spence a détruit son rival dans un furieux combat que Barry Hunter, l’entraîneur de Peterson, a pris sur lui d’arrêter au début du huitième round.

Pour le moment, le cinquième round de cet affrontement doit être mis de côté, car c’est le round de l’année. Vous me direz qu’il reste encore onze mois avant la fin de l’année, mais pour l’instant, c’est le meilleur round de 2018.

Les échanges ont alors permis à Spence de terrasser Peterson au cours de ce cinquième engagement, mais il n’a pas pu le finir. D’ailleurs, après sa victoire, Spence a tenu à féliciter son rival qui n’a jamais voulu céder un pouce de terrain au cours de la furieuse rencontre.

« J’ai dit que je ferais le ménage de la division et c’est commencé, d’expliquer Spence après sa victoire, sa 23e en autant de combats. Je veux les quatre titres et ensuite, je veux être reconnu comme le meilleur boxeur livre pour livre. »

Tous trois invaincus

Fait à souligner, les trois champions chez les mi-moyens sont tous invaincus. Spence, Thurman et Horn totalisent ensemble 69 victoires, aucun revers et un verdict nul de la part de Horn. Les trois montrent un taux de 78,2 % de triomphes par mise hors de combat. C’est assez impressionnant.

Par quel chemin Spence se dirigera pour coiffer les quatre couronnes? Difficile à prédire. On ignore toujours quand Thurman (WBC et WBA) reprendra le collier. Il est inactif depuis le 4 mars dernier et le 19 avril suivant, il a dû subir une intervention chirurgicale pour enlever des dépôts de calcium à son épaule droite.

Quant à Jeff Horn, il défend sa couronne WBO le 14 avril prochain contre le roi des super-légers, Terence Crawford, qui a décidé de tenter sa chance chez les mi-moyens.

Spence contre Crawford? Wow!

On peut donc envisager un jour voir Spence se mesurer à Terence Crawford. Imaginez un tel affrontement. Quel feu d’artifice.

Pour le moment, c’est surtout Shawn Porter qui cherche une revanche contre Thurman, son tombeur de juin 2016, mais Thurman ne semble pas plus intéressé à l’affronter à nouveau.

Après sa défaite, Peterson a admis qu’il prendrait quelques semaines avant de statuer sur son avenir. Il aura 34 ans le 24 janvier prochain et il sait qu’il ne fait plus partie de la classe d’élite de sa division.

Un dur de dur

Durant sa carrière de près de 14 ans dans la boxe, seul Lucas Matthysse était parvenu à le vaincre par K.-O. technique en mai 2013. Pour le moment, la fiche de Peterson est de 35-4-1 (17 K.-O.).

Son frère Anthony (37-1-0, 24 K.-O.)  a été plus chanceux samedi soir en obtenant la victoire par décision sur Luis Eduardo Florez.

Que fera Errol Spence dans l’avenir? Il a l’intention de combattre trois fois au cours de 2018. Contre qui? « Contre ceux qui voudront bien monter sur le ring contre moi », s’est contenté de répondre le champion.

Grâce à ce triomphe par  K.-O. contre Peterson, Spence a porté sa plus récente série de mises hors de combat à dix, dont sept au premier round.

Easter est sorti gagnant

Dans la demi-finale de la soirée, Robert Easter fils a conservé sa couronne IBF des poids légers par décision unanime sur Javier Fortuna. L’aspirant n’avait pas fait le poids lors de la pesée officielle, donc Easter n’avait aucune pression sur les épaules. Ce fut un très bon combat, où le résultat aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. D’ailleurs, la décision a été partagée en faveur du champion, ce qui montre un peu l’allure de la rencontre.

Déçu après le verdict, Fortuna a demandé à Easter une revanche, mais pour le moment, il attend toujours la réponse.

Trop fort pour lui

Un de ces jours, il faudra bien que quelqu’un dise à Francy N’Tetu de cesser d’affronter des adversaires d’une classe supérieure à la sienne.  

Soirée difficile pour Francy N'Tetu

J’aurais cru qu’il aurait fait meilleure figure contre Marcus Brown. Mais il n’a même pas pu résister pendant trois minutes devant son rival invaincu chez les pros. Il ne faisait tout simplement pas le poids.

C’est vrai que N’Tetu n’a que deux défaites à son actif. C’est aussi vrai que même dans la défaite, il avait  bien paru contre David Benavidez, qui devait devenir plus tard le champion WBA des super-moyens, mais contre Brown, il n’était tout simplement pas dans la même classe. Et pourtant, Brown est ce même boxeur qui avait visité le tapis au sixième assaut de son match contre  Radivoje Kalajdzic en avril 2016.

Il est temps pour N’Tetu de revenir au Québec, lui qui n’a pas boxé chez lui depuis 2014. Il est capable de gagner honorablement sa vie en offrant ses services à Québec, à Montréal ou en province.  Mais de grâce qu’il cesse d’affronter des boxeurs beaucoup trop forts pour lui et qu’il retourne chez les super-moyens au plus vite.

Bonne boxe!