Pas de parade de la St-Patrick. Pas de Cinco de Mayo. Pas de fête de Pâques. Et les plus pessimistes croient qu’il n’y aura pas de parade de la St-Jean-Baptiste et celle du père Noel.

Qu’on le veuille ou non, il faut rester bien tranquille à la maison. Se distraire du mieux qu’on peut sans trop suivre la bourse qui dégringole de minute en minute. Malgré tout, il faut rester optimiste même si notre train de vie est totalement chambardé.

À la veille du premier jour du printemps, en raison du coronavirus, il n’y aura pas de parade de la St-Patrick dans les rues de Montréal en 2020. On célèbre la fête le 17 mars, mais cette année, la parade devait avoir lieu le dimanche 22 mars. Elle a été annulée.

Avez-vous déjà fêté la St-Patrick?

Vous avez besoin d’avoir un bon gosier.

Pour les Irlandais, cette fête est comparable à celle de Pâques pour les catholiques, ou au 4 de juillet pour les Américains ou encore le 14 juillet pour les Français.

Vous êtes-vous demandé qui était St-Patrick et qu’est-ce qui l’avait rendu aussi célèbre non seulement en Irlande, mais aussi en Amérique du Nord?

Juste un petit mot sur St-Patrick. Il a vécu entre 385 et 461 en Irlande. Il est décédé à l’âge de 76 ans. Son grand fait d’armes, c’est d’avoir chassé tous les serpents d’Irlande. Or, à ce que je sache, il n’y a jamais eu de serpent en Irlande. Peut-être quelques couleuvres, mais pas plus.

Supposément qu’il est devenu populaire en expliquant le mystère de la Ste-Trinité. Bravo si vous comprenez ce mystère, moi j’y perds mon latin.

Tout le monde en vert

Ce que je retiens de la St-Patrick, c’est la parade, de tout ce monde souriant, tout de vert vêtu.

J’ai eu l’occasion de participer à la parade une fois dans ma vie. C’est l’ancien botteur des Alouettes et député du comté de Ste-Anne George Springate qui m’y avait invité.  

Je me souviens d’avoir dit à George que je n’étais pas Irlandais bien que ma famille soit originaire de l’Ontario. Il m’a répondu : « À la St-Patrick, tout le monde est Irlandais... Arrive. »

Ce George Springate était tout un phénomène. Quand je l’ai connu, il était policier, mais étudiait quand même le droit à l’Université McGill. C’était vraiment un bon gars. À McGill, il avait porté les couleurs des Redmen et jouait au poste de receveur de passes et comme botteur.

Il a joué pendant trois saisons avec les Alouettes et en 1970, il a participé au match de la coupe Grey au Stade de l’Exposition à Toronto. Les Alouettes avaient remporté la victoire 23-10 sur les Stampeders de Calgary et George avait réussi un placement de 21 verges et deux convertis. Il était tellement nerveux dans ce match qu’il avait raté le converti sur le premier touché du match réussi par Ted Alflen.

Sous les ordres de Marv Levy, George a connu trois belles saisons avec les Alouettes. Il m’avait raconté une anecdote dont je me rappelle encore aujourd’hui.  L’incident se passait dans un match de saison, je pense que c’était à Ottawa, et à un certain moment, Marv a crié le nom de George pour un botté, mais il n'y avait pas de George.

Mais où était George?

Levy cherchait partout sur le banc, sur le terrain, George n’était pas là. Je crois que c’est Peter Della Riva qui s’était fait botteur par obligation.

Soudainement, quelques minutes plus tard, voici George qui apparaît, sourire aux lèvres.  

« Mais où étais-tu? », de crier Marv d’un ton comme un sergent dans l’armée. « J’étais aux toilettes. C’était  un cas d’extrême urgence. Je n’en pouvais plus. J’avais des crampes. »

Année après année, chaque fois que c’est le temps de la St-Patrick, je ne peux m’empêcher de me rappeler cet incident. Mais il y en a eu bien d’autres le 17 mars au cours des ans dans le monde du sport, notamment dans le monde de la boxe.

Tout a commencé en 1897

Tout a commencé en 1897 quand Bob Fitzsimmons a réussi à vaincre Gentleman Jim Corbett par K.-O. au 14e engagement sous les yeux du fameux Wyatt Earp, que l’on a éternisé à la télévision américaine.

C’est à compter de ce jour que le coup du plexus solaire, appliqué pour la première fois par Fitzsimmons, est devenu populaire dans le monde de la boxe. Pourtant, le round précédant, Fitz avait visité le tapis et s’était relevé encore tout étourdi. Corbett n’en revenait tout simplement pas de voir son rival se rendre dans son coin en titubant et revenir pour le 14e round. Il l’a appris à ses dépens.

D’ailleurs, ce fameux combat a inspiré le premier film de boxe à être présenté à l’écran. Aujourd’hui,  il ne reste plus autre chose que quelques séquences qui durent tout au plus deux minutes.

88 secondes

Le 17 mars 1908, Tommy Burns, un Canadien de Windsor, en Ontario, a défendu son titre de champion mondial des poids lourds et n’a pris que 88 secondes pour venir à bout de son rival Jem Roach.

Le record de tous les temps pour un poids lourd va à Herbie Hide qui défendait sa ceinture pour la première fois en 1998. Il n’a pris que 52 secondes pour venir à bout de Damon Reed et ainsi conserver sa couronne WBO.

Cette marque a été égalée en 2005 quand Lamon Brewster, à la deuxième défense de son titre, a terrassé le gros Andrew Golota à trois reprises avant que le match prenne fin en 52 secondes.

Connaissez-vous Rocky Mack?

La St-Patrick a été favorable à plusieurs boxeurs au cours des ans. En 1947, un jeune homme du nom de Rocco Marchegiano a commencé sa carrière professionnelle. Mais pour ne pas perdre son statut amateur, il avait pris comme nom Rocky Mack.

Un ami, Ollie Colombo, connaissait un certain O’Connor qui connaissait le promoteur Oreal Rainault. Rocky se vit offrir 50 $ pour un match, mais quand il arriva pour la rencontre, on ne lui garantissait pas plus de 35 $, ce qu’il accepta.

Rocky, totalement inconnu à ce moment, ne prit que trois rounds pour venir à bout d’un certain Lee Epperson. Et ainsi commença la brillante carrière de Rocky Marciano, le seul boxeur poids lourd à n’avoir jamais perdu un match au cours de son illustre carrière : 49 victoires, aucune défaite et 43 K.-O. pour un type qui a changé son nom de Marchegiano à Marciano et qui est décédé invaincu dans un accident d’avion le 31 août 1969, à l’âge de 45 ans. Faut le faire. Incapable de l’oublier. Surtout qu’il mesurait à peine  5’10" et pesait pas plus de 192 livres.

Une révélation du Seigneur

Comment oublier cette journée du 17 mars 1977, surtout si votre nom est George Foreman. Ce soir-là, à l’aréna Roberto Clemente de Porto Rico, Foreman affrontait Jimmy Young. Jusque-là le gros George n’avait subi qu’un seul revers, cette défaite surprise contre Muhammad Ali, en 1974.

Dans ce duel de 12 rounds,  Foreman se retrouva au tapis au dernier engagement et finalement, il s’avoua vaincu par décision. Mais à sa sortie du ring, son entraineur Gil Clancy trouva anormaux ses agissements.

Cela se comprend, car Foreman a révélé plus tard qu’il croyait vraiment être mort et qu’une main géante le supportait en se rendant vers son vestiaire. Un peu comme St-Paul lors de sa première rencontre avec le Seigneur.

Il marchait la tête basse, se souvient Clancy. Et il me faisait peur.  

À ce moment, Foreman voyait ses mains et sa tête  tachées de sang. Pour lui, c’était une révélation. En ouvrant la porte de son vestiaire, il s’est écrié : « Jésus Christ est vivant en moi et il s’élança tête première sous la douche en criant : « Hallelujah, Hallelujah. Je suis né à nouveau… »

Clancy croyait qu’il hallucinait, peut-être  à cause de sa déshydratation, mais pour Foreman, ce fut bel et bien une révélation.

Il doit avoir raison, car il a cessé de boxer, a suivi des études religieuses  et finalement il a été ordonné ministre du Culte.  Il n’est revenu à la compétition que dix ans plus tard et il a poursuivi une brillante carrière jusqu’en 1997 se payant même le luxe de redevenir champion mondial.

Aujourd’hui, Foreman est  reconnu comme un des plus riches boxeurs du groupe sélect et il continue sa mission de pasteur.  Il mange des hamburgers à la tonne et vend des appareils de cuisson très populaires.

Contre le Français Famechon

Le 17 mars 1950, au Madison Square Garden, de New York, Willie Pepp (229-11-1—65/K.-O.) remporte les honneurs du match de championnat poids plumes en 15 rounds aux dépens du Français Ray Famechon.

Le champion des champions

C’était le 17 mars 1990.  L’aréna de l’hôtel Hilton, de Las Vegas, était rempli à pleine capacité. Cela se comprend. Ce soir-là, deux des meilleurs 140 livres au monde s’affrontaient.

Julio Cesar Chavez, le père, pas le fils, présentait à ce moment  une fiche parfaite de (68-0-0—55 K.-O.) tandis que celle de Meldrick Taylor était de (24-0-1—14 K.-O.). Jusque-là, la seule tache au tableau de Taylor était un verdict nul, en 1986, contre Howard Davis.

Le match a été violent. Un des trois juges, Chuck Giampa donnait Taylor vainqueur, mais pas les deux autres, Jerry Roth et Dave Moretti. D’ailleurs on n’a pas eu besoin de leurs pointages puisque l’arbitre, Richard Steele, voyant que Taylor était vraiment mal en point a mis fin à la rencontre, avec deux secondes à faire dans le dernier round.

L’entraineur de Taylor, Lou Duva, a sauté une coche en voyant Steele arrêter le match si tard dans le round. Taylor s’est relevé et quand l’arbitre Richard Steele a rendu sa décision, la lumière rouge du coin clignotait. Pour Duva, le match était terminé. Mais il reste que le visage de Taylor était tuméfié, surtout sa joue droite et dans son vestiaire, il urinait le sang à pleine bolle.

Il y a eu un match revanche entre les deux hommes quatre ans plus tard. Cette fois, Chavez ne prit aucune chance et remporta le match par K.-O. technique./8.  Le match a eu lieu au MGM Grand, de Las Vegas.

Je me suis placé en quarantaine vu mon groupe d’âge. Je vous invite à faire comme moi si c’est le cas. C’est meilleur pour votre santé et celle des autres.

Bonne boxe!