MONTRÉAL - Décidément, Jean Pascal a décidé de jouer la carte du racisme jusqu’à fond.

Après avoir accusé Sergey Kovalev de ne pas porter les Noirs dans son coeur dès l’annonce du combat en novembre, Pascal en a remis mercredi avant-midi pendant la dernière conférence de presse faisant la promotion de leur confrontation qui sera présentée samedi soir au Centre Bell.

Micro à la main, Pascal y est allé d’un long monologue en effectuant les cent pas avant de sortir des bananes d’un sac et d’en offrir à Kovalev et à son entraîneur John David Jackson. Le Québécois a expliqué qu’il agissait de la sorte parce que Kovalev pensait qu’il était un singe.

« J’avais faim ce matin, alors j’ai apporté une banane étant donné que Kovalev pense que c’est pour les Noirs, a déclaré Pascal en français après l’avoir dit en anglais pour s’assurer que le clan adverse le comprenne. Mais il va voir que je ne suis pas un singe, mais un gorille. »

Pascal ne s’est cependant pas arrêté là en interrompant Jackson pendant que ce dernier se portait à la défense de son protégé. L’entraîneur a ensuite réussi à faire sortir Pascal de ses gonds en mentionnant que son ancien entraîneur Marc Ramsay n’était plus dans son coin parce qu’il savait pertinemment que Kovalev allait lui passer le knock-out samedi soir.

La sécurité a même dû intervenir pour éviter que les choses dégénèrent. Ironiquement, Kovalev s’est levé pour demander à Jackson de lâcher prise avant d’insulter Pascal. Les deux boxeurs ont ensuite posé pour les photographes et aucun incident n’est survenu. Chose certaine, il est déjà acquis qu’il n’y aura pas de face à face vendredi à la pesée pour des raisons évidentes.

Après la conférence, Pascal et son entraîneur Freddie Roach ont pris la poudre d’escampette, laissant ainsi le promoteur Jean Bédard affronter les journalistes après avoir affiché un malaise palpable pendant le discours de son athlète. Sans surprise, il n’a pas voulu approfondir le sujet.

« Avec Jean, nous ne savons vraiment jamais à quoi nous attendre, alors je suis toujours un peu mal à l’aise, a expliqué Bédard. Cela dit, je ne veux pas commenter ce qu’il a dit...

« Je pense que Jean a une stratégie et que son entourage endosse cette stratégie-là. Il connaît le profil psychologique de Kovalev et il tente d’entrer dans sa tête afin de le déranger. Probablement qu’il se comporterait de façon complètement différente avec un autre boxeur. »

Pascal anime encore le spectacle

« Cela ne me dérange pas, parce que ce n’est pas vrai, a répondu Kovalev. Il est le seul à prétendre cela. Il le répète uniquement parce qu’il a peur. C’est comme lorsqu’il avait touché à ma casquette (lors du face à face de la conférence de presse du premier duel en mars dernier).

« Je n’ai pas l’intention de gaspiller de l’énergie à cause de cela. Il ne dit que de la merde. Personne ne l’aime ici et personne ne l’encourage. Je n’ai même pas besoin de l’expliquer parce que tout le monde l’a entendu. C’est un véritable clown. Comme je l’ai dit, il a peur! »

Visiblement irrité par le comportement de Pascal, Jackson est d’avis que le Québécois a joué la seule carte qui lui reste dans son jeu, car il sait qu’il n’a absolument aucune chance de gagner.

« La douleur qu’il a ressentie au premier combat, il ne l’a pas oubliée, a opiné Jackson. Je respecte énormément Freddie, mais il ne pourra pas faire de miracle après un camp de huit semaines. Cela prend au moins quatre combats pour apprendre vraiment à se connaître. »

Après s’être comparé à un loup avant le premier duel, Pascal aura-t-il plus de succès cette fois-ci? Impossible d’y répondre pour le moment, car peu de place a encore été laissée à la boxe.