Je sais que ce n’est qu’en juin que commenceront les feux d’artifice à Montréal, mais si jamais vous voulez un avant-goût, je vous suggère la pétarade de ce soir mettant en vedette dans le premier combat l’Américain Terence Crawford contre le Portoricain Thomas Dulorme et dans l’autre le Russe Ruslan Provodnikov contre l’Argentin Lucas Matthysse.

Pour cette soirée explosive, RDS2  vous propose à compter de 22 h un gala à deux volets. Le premier en provenance de Verona,  dans l’État de New York, et le second en direct d’Arlington, au Texas.   

J’ignore quel élixir les mères russes mettaient dans le Pablum de leurs progénitures il y a une trentaine d’années, mais encore de nos jours, la science moderne tente d’élucider le mystère de cette force herculéenne que démontrent leurs pugilistes.

Pour vous donner une petite idée de la valeur de leurs boxeurs, jetez un coup d’œil aux classements. 

Chez les lourds légers, les champions Grigory Drozd et Denis Lebedev sont nés en Russie tandis que Marco Huck a vu le jour en Serbie.

Chez les mi-lourds, Sergey Kovalev est reconnu comme le plus dur cogneur de sa catégorie et il croule sous le poids de trois ceintures. Lui aussi est Russe, tout comme son compatriote à Montréal, l’assommeur par excellence Artur Beterbiev, une sorte de merveille actuellement dans le monde de la boxe que tous les connaisseurs reconnaissent comme un futur champion.

Le démon de la Tasmanie

Inutile d’aller plus loin dans nos recherches généalogiques, vous connaissez les classements. Et le Russe qui nous intéresse cette fin de semaine est une sorte de démon de Tasmanie, ou si vous aimez mieux un descendant direct de Genghis Khan du nom de Ruslan Provodnikov.

J’espère juste que contre l’assommeur de l’Argentine, Lucas Matthysse, il connaîtra un meilleur sort que contre Chris Algieri. Je n’ai jamais cru que Provodnikov avait perdu ce combat contre Algieri. À force de regarder les bandes vidéo, je me demande toujours comment les juges ont pu en arriver à une décision en faveur de l’Américain. D’ailleurs, la performance de l’American Boy contre Manny Pacquiao, grâce à cette décision des juges, a prouvé hors de tout doute qu’il n’avait pas d’affaire dans la cour de la classe élite.

Jusqu’ici, Provodnikov a perdu trois combats en carrière. Le seul où il a été vraiment vaincu est celui de janvier 2011 contre Mauricio Herrera.

En 2013, Provodnikov a perdu une décision contre Tim Bradley, mais encore une fois ce fut un verdict extrêmement serré, une histoire d’un seul round qui aurait pu faire la différence.

Or, ce samedi, la colère du Grand Manitou va-t-elle s’estomper alors que Provodnikov va affronter Lucas Matthysse, auteur de 34 victoires par K.-O. en 36 combats?

Pas chanceux aux États-Unis

Matthysse n’a pas été trop chanceux en sol américain. Il a livré trois combats chez l’Oncle Sam et a perdu chaque fois contre des rivaux de classe. Ce sont Zab Judah, Devon Alexander et Danny Garcia

Attendez-vous à une guerre de tranchées entre deux assommeurs publics. C’est celui qui va atteindre solidement son rival le premier qui va sortir victorieux.

Si je me fie aux déclarations du Golden Boy, Oscar De La Hoya, Matthysse va gagner. Et il a peut-être raison. Ruslan Provodnikov est un boxeur unidimensionnel. Il fonce continuellement vers l’avant sans se soucier tellement de sa défensive. En somme, sa meilleure défense, c’est son menton et son nez. D’ailleurs, son visage le prouve hors de tout doute. Mais c’est tout un amuseur public… Un vrai de vrai pour le spectacle à la télévision doté d’un menton de granite.

Quant à Matthysse, il a abattu 34 de ses 37 adversaires, dont les derniers ont été Lamont Peterson, John Molina et Roberto Ortiz, ce qui vous donne une bonne idée de sa force de frappe.

Saveur internationale

La soirée met en vedette deux combats avec un Argentin, un Russe, un Portoricain et un Américain pure laine.

Et justement, parlons de cet Américain. Il s’agit de Terence Crawford, un aspirant au titre vacant WBO des super-légers.

Crawford affronte le Portoricain Thomas Dulorme et la plupart des  connaisseurs croient que ce match ne se rendra jamais à la limite. Crawford n’a jamais subi la défaite au cours de sa carrière et Dulorme a été vaincu une seule fois en 2012 par Luis Carlos Abregu.

Il s’agit d’un combat de championnat de la WBO, où il n’existe pas de champion. Par contre, Crawford est le premier aspirant tandis que Dulorme est en cinquième place. C’est Lucas Matthysse qui occupe le troisième rang, suivi de Provodnikov.

Personnellement, je crois que Matthysse va vaincre le Russe, mais souvenez-vous que Provodnikov n’a jamais été mis K.-O. au cours de sa carrière et on peut affirmer la même chose pour l’Argentin.

Par contre, Provodnikov  a cette mauvaise habitude de se faire taillader le visage dans les premiers instants de ses combats. C’est facile à comprendre… il fonce toujours tête première sans se soucier de la force de frappe de son rival. Et cette fois, il a devant lui une sorte de marteau-pilon humain reconnu comme un assommeur de premier plan.

Dans l’autre combat, Terence Crawford devrait sortir victorieux de son affrontement contre Thomas Dulorme. Mais il devra travailler en surtemps pour arriver à son but. Dulorme a montré beaucoup de résistance au cours de sa carrière et une seule fois il n’a pu terminer son combat. Par contre, depuis cette défaite en 2012, il a collé six victoires de suite, dont les plus importantes ont été contre Karim Mayfield et Hank Lundy.

Je choisis Terence Crawford pour conserver sa fiche vierge, dans un combat entre deux antagonistes qui aiment surtout l’attaque.

Ne manquez pas ce gala de boxe présenté en direct sur les ondes de RDS2 à compter de 22 h samedi soir.

Bonne boxe.