C’est vrai que les temps sont durs durant cette maudite pandémie. Mais il faut faire avec et trouver des façons de passer au travers. La plupart des gens qui œuvrent dans le sport se tournent les pouces présentement puisqu’il n’y a pas de nouveaux évènements. Des suppositions de matchs, mais pas plus. Rien de certain.

Mais dites-vous bien que quand la pandémie sera terminée, c’est la boxe qui sera parmi les premiers sports à reprendre l’écran, de par son nombre de participants.

On boxera peut-être dans des studios de télé, des salles de bal, mais il y aura de la boxe. Quand? Votre choix est aussi bon que le mien. Pour moi, pas avant le mois de mai.

Quoi faire pour un chroniqueur de boxe quand il n’y a pas de combat, pas  de nouvelle? Se débrouiller du mieux qu’il peut.

C’est à voir

Pour votre information, il y a présentement une série virtuelle sur la boxe que vous pouvez voir sur la chaîne YouTube de WBSS. C’est un vrai petit bijou.

 Les huit poids lourds en lice sont Muhammad Ali (56-5-0—37 K.-O.), Evander Holyfield (44-10-02—29 K.-O.), Joe Frazier (32-4-1—27 K.-O.), Lennox Lewis (41-2-1—32 K.-O.), Mike Tyson (50-6-0—44 K.-O.), Butterbean (77-10-4—58 K.-O.), George Foreman (76-5-0—68 K.-O.) et David Haye (28-4-0—26 K.-O.).

Comment a fait Butterbean pour se retrouver en compagnie de ce groupe sélect de poids lourds, je l’ignore. Mais il n’a pas d’affaire là. J’ai aussi des doutes sur David Haye.

Je dois féliciter les gens qui ont créé la série de boxe virtuelle (World boxing series). Les visages et les expressions de même que les échanges et les coups de poings sont très bien retransmis.

Présentement, on est en quart de finale et déjà Muhammad Ali a vaincu Evander Holyfield par K.-O./5. Selon les descripteurs, Holyfield s’est retrouvé au tapis une première fois au cinquième engagement à la suite d’un solide direct de droite. Il s’est relevé, mais il a chuté une deuxième fois et il est resté au tapis pour le compte.

Pas moins de 150 000 téléspectateurs ont vu ce combat et les commentaires ont été très positifs.

Frazier a vaincu Lewis

Le 24 mars dernier, ce fut au tour de Smoking Joe Frazier de passer en demi-finale en ayant raison de Lennox Lewis, six pouces plus grand que lui.

Selon les commentateurs, la tâche n’a pas été facile. Le match avait lieu au Boardwalk, d’Atlantic City, où la mémoire d’Arturo Gatti et ses combats sanglants et spectaculaires sont encore vivants dans la tête des gens.

Dès le premier round, Lewis s’est retrouvé au tapis, mais il s’est repris par la suite avec son style éduqué. En quatrième reprise, il a terrassé Frazier avec un coup au corps.

Reconnu pour son courage tout au long de sa carrière, Frazier est revenu à la charge et a même pris l’initiative en fin de round, expédiant l’ex-Canadien, maintenant  Britannique, au tapis.

En septième Smoking Joe a terminé le travail avec deux uppercuts et deux chutes au canevas pour Lewis. C’est à ce moment que le match a pris fin sur un K.-O. pour Frazier. Jusque-là les trois juges avaient Frazier en avance par 56-55.  

Dernière heure

En dernière heure, nous venons d’apprendre que Smoking Joe a dû se retirer de la compétition et il sera remplacé. Par le dur de dur Sonny Liston (50-4-0—39 K.-O.). On n’a pas dévoilé quelle était la nature de son retrait.

On aura donc droit à une demi-finale entre Muhammad Ali et Sonny Liston.  En somme il s’agira d’une trilogie, puisque les deux hommes se sont déjà rencontrés à deux occasions, Liston ayant été éclipsé chaque fois.

La première fois, en 1964, Ali a gagné par retrait de Liston après le 6e engagement. C’est après cette victoire et la conquête des titres WBC et WBA que Casius Clay a changé son nom pour celui de Muhammad Ali.

Onze mois plus tard, Ali éclipsait Liston par K.-O. dès le premier round. Encore aujourd’hui, plusieurs croient que Liston a pris une plonge sur un coup invisible d’Ali. On a dit que ce coup était celui de « l’enclume », mais on est en droit de contester cette décision.

 Iron Mike sans pitié

Le lendemain soir, au New York arena de New York, Mike Tyson n’a fait qu’une bouché de Butterbean, un ex-champion des 4 rounds dont le poids se situait dans les 400 livres.

Se souciant très peu de la force de frappe de Butterbean, Iron Mike a prouvé que ses coups étaient beaucoup plus puissants que  ceux de son rival. Mais Monsieur Patate a connu lui aussi quelques bons moments avec ses coups de puissance, notamment ses crochets des deux mains.

Tyson a terrassé son rival à trois occasions au cours de la rencontre. Un solide coup au corps a envoyé Butterbean  au tapis au milieu du premier round. Il a pu se relever mais une solide droite à la tempe l’a retourné au tapis.

Comme à son meilleur, Tyson a amorcé le deuxième round en lion. Après seulement quelques secondes, Esch se retrouvait à nouveau sur le dos cette fois sur une série des deux mains. C’en était fait de l’homme ballon.

Tyson rejoint donc Muhammad Ali et Joe Frazier en demi-finale. Il affrontera maintenant le vainqueur du duel entre George Foreman et David Haye.

Foreman au tapis

Jeudi soir, dans le dernier match quart de finale, David Haye a réussi tout un exploit en envoyant le gros George Foreman au tapis au quatrième round. Malheureusement pour Haye, Foreman s’est relevé et a retourné la faveur le round suivant en l’expédiant au pays des rêves.

Nous aurons donc une demi-finale entre le mangeur de hamburgers par excellence sur la planète et le furieux mangeur d’oreilles...  Iron Mike Tyson.

Les paris sont ouverts pour ceux qui croient que ce match se rendra à la limite de 12 rounds.

Ali a le numéro de Liston

Muhammad Ali a vraiment le numéro de Sonny Liston. Pour une troisième fois, Le plus Grand a eu raison de l’Ours avec une facilité déconcertante. Le match s’est terminé au cinquième round après trois chutes au tapis de Liston.

L’ex-champion mondial a visité le sol au deuxième, au quatrième et finalement au cinquième round.

Peut-être l’homme au passé étrange n’était-il pas au meilleur de sa forme physique puisqu’il a été appelé à remplacer Joe Frazier à la toute dernière minute.

L’autre demi-finale sera présentée samedi soir et mettra aux prises George Foreman et Mike Tyson.

Les vainqueurs des demi-finales s’affronteront dans la finale, disputée dimanche soir, le 29 mars.

Si c’est bon pour les Américains

Si la boxe virtuelle est bonne pour les Américains, pourquoi ne pourrait-elle pas l’être autant pour les Québécois?

Or, fermez les yeux, comme diraient les grands psychologues Sigmund Freud.

Non non. Ne pensez pas au sexe.

Vos yeux sont lourds. Vous voyez Adonis Stevenson au meilleur de sa forme, pulvérisant un rival.

Continuez. Voyez de la boxe. Suivez les conseils des plus grands psys Jean Piaget, Ivan Pavlov, Menick et Régis Lévesque qui ont tous laissé leur marque.

Continuez. Gardez les yeux fermés. Respirez aisément. Détendez-vous.

Vous entrez dans le  Centre Videotron, à Québec. Il fait un temps superbe à l’extérieur, une vraie journée de printemps. Et les gens affluent.

C’est le Chinois Fanlong Meng (16-0-0—10 K.-O.) qui est le premier à faire son entrée. Une entrée bien ordinaire. Pas de « Digidi haha ».

Il est grand pour un Chinois, 6’ 2’’.  Il ne ressemble pas tellement à ses compatriotes que je rencontre au Casino de Montréal.

Soudainement, la foule s’anime. C’est Artur Beterbiev (15-0-0—15 K.-O.) qui s’en vient. L’air sérieux comme c’est son habitude. Je n’ai pas l’impression qu’il aurait pu obtenir son diplôme de l’école de l’humour. Je trouve qu’il cadrait  mal à côté de Rachid Badouri, Peter MacLeod ou encore de Mike Ward.

Première fois en quatre ans

Une simple entrée pour Beterbiev.  C’est  la première fois qu’on le voit  au Québec depuis le mois de décembre 2016, alors qu’il avait pulvérisé l’Argentin Isidro Ranoni Prieto en 2:44 minutes du premier round.

Les officiels

Les trois juges pour ce match ont été choisis avec soin. Après tout, les deux titres de champions WBC et IBF de Beterbiev sont en jeu. On a donc délégué  Michael Griffin comme arbitre et Benoit Roussel, Pasquale Procopio ainsi que Jack Woodburn pour agir en tant que juges.

Meng commence rapidement

Dès le premier round, le Chinois se porte en attaque. Il se tient assez loin. Son jab oblige Beterbiev à rester à distance et à riposter. Une droite au menton surprend Beterbiev, mais il ne recule même pas. Vers la fin du round, Beterbiev a laissé partir un crochet de la droite  qui a fait plier les genoux à Meng et ce dernier a rejoint son coin en titubant légèrement.

Le deuxième round a commencé sous le signe de la prudence pour Meng. Il semblait avoir repris ses sens quand soudainement, Beterbiev a laissé partir une série de coups au corps et à la tête.

Un uppercut au menton du Chinois l’a terrassé ,mais il a réussi à se relever dans la première minute du round. Comme c’est son habitude, Beterbiev a bien pris son temps pour ne pas dépenser d’énergie outre mesure ce qui a permis au gaucher de terminer le round sur ses deux jambes. Jusque-là. Meng a prouvé qu’il avait un bon menton, mais il était évident qu’il ne faisait pas le poids contre le double champion.

« Vas-y ouvre la machine… »

Dans son coin, entre le troisième et quatrième engagement, l’entraîneur Marc Ramsay a conseillé  à Beterbiev d’ouvrir la machine et d’y aller à fond de train. «  Meng était prêt à rendre les armes », a-t-il souligné.

Beterbiev n’a pas pris de temps à rendre la vie impossible à son rival.

Quelques jabs bien placés, deux crochets au corps ont fait plier les genoux de l’aspirant. Voyant qu’il l’avait à sa merci, Beterbiev a lancé un puissant crochet de la droite au menton et Meng s’est effondré pour le compte.

Michael Griffin a vite compris que le Chinois n’était pas en mesure de continuer et il a mis fin aux hostilités.

C’était la première fois que Meng subissait la défaite dans les rangs professionnels. Quant à Beterbiev, il a continué sa série de succès en enregistrant son 16e K.-O. en autant de combats.

Victoire de Beterbiev par K.-O. au 4e engagement. Il conserve donc ses deux titres de champions.

Si jamais cette prophétie se réalise pour de vrai, je vais vite courir m’acheter un billet de loto.

Maintenant ouvrez les yeux. Ce n’était qu’un rêve.

Bonne boxe!