MONTREAL (PC) - Le frère du boxeur Dave Hilton, Matthew, a cherché lundi à corriger le tir par rapport à son témoignage de vendredi dernier sur les périodes au cours desquelles il a côtoyé assidûment son frère en 1996, 1997 et 1998.

L'exercice revêtait une grande importance du fait que les gestes reprochés au champion mondial des super-moyens de la WBC auraient eu lieu pendant ces années. Hilton, dont le procès en était lundi à la douzième journée, fait face à neuf accusations d'agression sexuelle sur des mineures.

Alors que Matthew Hilton revenait sur ses dires de vendredi, la procureure de la Couronne Hélène Di Salvo a voulu savoir si certains membres de la famille Hilton l'avait influencé en ce sens au cours du week-end.

Il a soutenu avoir réalisé par lui-même qu'il s'était trompé, sans l'aide de l'accusé ou de quelqu'un d'autre.

Passant à l'attaque, Matthew, ancien champion mondial des poids moyens, a dit à la procureure de la Couronne Hélène Di Salvo qu'elle "changeait les mots".

"Vous me mêlez quand vous parlez de dates", a-t-il poursuivi.

Alors que les questions tombaient drues et que le témoin affirmait une chose et se corrigeait quelques secondes plus tard, la juge Rolande Matte de la Cour du Québec a émis ce commentaire à l'endroit de Me Di Salvo: "Vous embrouillez tout le monde par votre façon de poser les questions".

Visiblement piquée, Me Di Salvo a voulu s'expliquer. La juge a coupé court en lui disant: "Posez vos questions".

A la sortie de la salle d'audience, Me Di Salvo a affirmé: "Je n'étais pas confuse du tout. C'est la seule chose que je peux dire".

L'avocat de l'accusé, Me Paul Skolnik, estime que la procureure de la Couronne "pose des questions très vite".

"Les témoins ne comprennent pas les questions et cela engendre de la confusion. Je pense qu'elle doit ralentir un peu", a-t-il déclaré.

Mathiew Hilton a été suivi à la barre des témoins par Dave Hilton père, qui, comme son fils, dit ne pas avoir rien vu de répréhensible dans le comportement de l'accusé envers les présumées victimes.

Il a semblé piqué au vif quand Me Di Salvo a voulu savoir quel pourcentage de la bourse il avait touché lors de la victoire de Dave contre Stéphane Ouellet.

"Ça ne vous regarde pas", a répondu M. Hilton.

La juge a estimé que la question pouvait être posée.

Le père a indiqué qu'il avait reçu 30 pour cent de la bourse.

L'avocate a aussitôt demandé combien il toucherait au prochain combat. M. Hilton a indiqué que cela restait à déterminer.

A la sortie de la salle d'audience, Me Skolnik a confié qu'il s'était interrogé sur la pertinence d'une telle question.

"Peut-être que la Courone a voulu montrer qu'il n'était pas crédible parce qu'il veut faire de l'argent sur le prochain combat, s'il y a un prochain combat", a-t-il commenté.

Le procès se poursuit mardi avec quelques questions qu'entend poser Me Skolnik à la mère des deux victimes alléguées de Dave Hilton.

Elle sera interrogée, par vidéo, sur une brève rencontre survenue entre Jimmy Hilton, une fillette et la mère de celle-ci, au palais de justice de Montréal, avant que ne commencent leurs témoignages.

La policière Johanne Bérubé qui a été témoin de la rencontre, et Jimmy Hiltonrendra ensuite que lundi prochain.