«Je m'excuse». Ces mots sont sortis de la bouche de Hermann Ngoudgo quelques instants avant qu'il ne quitte le Centre Bell après avoir subi une troisième défaite à ses cinq derniers combats.

J'ignore pourquoi il a dit ces mots à Alexandra Croft, la vice-présidente exécutive du groupe GYM, mais j'espère qu'il ne s'excusait pas de ne pas avoir été en mesure de remporter le titre mondial.

Cette scène était particulière. D'un côté, le clan Urango, sobre et digne dans la victoire, se préparait à quitter. Et tout près, Ngoudjo et les autres membres de l'équipe de GYM, tentaient de se consoler. On aurait cru que les coulisses du Centre Bell étaient transformées en salon funéraire. Et pour cause, le boxeur québécois doit faire son deuil du titre qu'il convoite et qu'il aurait mérité depuis longtemps.

Aura-t-il un jour la chance d'obtenir un autre combat de championnat du monde. Peut-être. Mais vendredi soir au Centre Bell, Ngoudjo n'a jamais été près de récolter ce titre. Juan Urango l'a complètement déclassé lors de la première moitié du combat. Nous avons eu la chance d'admirer une terrifiante machine qui cogne. J'avais mal aux côtes pour Hermann tellement les crochets au corps semblaient puissants. Je ne vois pas comment Ngoudjo aurait pu en faire plus. Urango était en parfait contrôle du ring et il semblait impossible pour Hermann de l'éviter.

Le Colombien m'a impressionné autant, sinon plus, à l'extérieur du ring qu'entre les câbles. Dans le ring, acharné et très discipliné, à l'entraînement comme lors du combat. Puis à l'extérieur du ring, toujours posé, disponible et calme. Même jeudi, lors de l'imbroglio à propos du choix des gants, Urango a laissé son promoteur négocier, et s'est retiré. Au même moment, Hermann regardait le tout, en espérant que ça se termine le plus vite possible pour qu'il puisse enfin manger.

Je ne crois toutefois pas que l'épisode des gants et la saga sur l'identité de l'entraîneur de Ngoudjo a eu un effet quelconque sur le résultat final. Lors du combat, Howard Grant était assis parmi les spectateurs, tout près du coin de Hermann, et Ngoudjo a affirmé que sa présence dans le coin n'aurait pas fait de différence.

Je ne m'en fais pas pour GYM. Leurs boxeurs auront du succès à court (Pascal), moyen (Décarie, Stevenson) et long terme (Lemieux). Et il ne faut pas oublier que Ngoudjo et Joachim Alcine, malgré leurs récents échecs, sont très bien classés et peuvent encore nous faire vivre de très beaux moments.

Que du positif

Est-ce qu'Antonin Décarie a un défaut? Si oui, j'aimerais bien savoir lequel. Voici l'exemple d'un très bon boxeur, un gars brillant, travaillant. Il me fait penser un peu à Éric Lucas, dans sa manière de progresser tranquillement, sans tambour ni trompette. Je prédis qu'il sera une grande vedette comme l'a été Lucas.

Et en plus il est doté d'une belle conscience sociale comme en témoigne son support aux journalistes du Journal de Montréal mis en lock-out : Sur son maillot lors du combat contre Dorin Spivey, on pouvait y voir une publicité pour leur site internet ruefrontenac.com.

Une note négative en terminant concernant ce gala du 30 janvier. Seulement 5 700 spectateurs (pas tous payants) ont assisté à l'événement au Centre Bell. Crise économique? Faible cote de popularité de Ngoudjo? Trop de galas? Vous gardez votre argent pour voir Lucian Bute? J'aimerais avoir votre opinion.