Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Victoire d'Arslanbek Makhmudov : Quand le spectacle doit prendre le dessus

Raphael Akpejiori et Arslanbek Makhmudov Raphael Akpejiori et Arslanbek Makhmudov - Getty
Publié
Mise à jour

« Comme entraîneur, c'est certain que mon coup d'œil est différent et que je préfère quelque chose d'un peu plus calculé. C'est d'ailleurs toujours la bataille que j'ai avec Arslanbek [Makhmudov]. Mais d'un point de vue strictement vente... l'objectif a été atteint, c'est clair. »

Cela fait des lunes que Marc Ramsay a compris que la boxe n'est pas qu'une simple question du respect du plan de match. Il y a de ces moments où le spectacle prend le dessus et que l'athlète est condamné à plaire à un public et des décideurs qui le voient à l'œuvre pour la première fois.

Le combat que Makhmudov a remporté samedi soir à Toledo, en Ohio, s'inscrit résolument dans cette catégorie, d'autant plus qu'il s'agissait de la première sortie du Montréalais d'origine russe en territoire américain et qu'elle était retransmise en direct sur les ondes d'ESPN aux États-Unis.

Évidemment, Raphael Akpejiori n'était pas exactement l'émule de Jimmy Fontaine, mais reste que Makhmudov a réussi à impressionner les dirigeants du promoteur Top Rank et d'ESPN en envoyant son adversaire nigérien au tapis à trois reprises en l'espace de deux rounds seulement.

« Sans dire que je m'y attendais, c'est le genre de dénouement qui risque d'arriver souvent si Arslanbek parvient à attraper son adversaire tôt dans le combat étant donné qu'il développe beaucoup de puissance, a mentionné Ramsay, qui a très généreusement accepté de répondre aux questions de RDS.ca alors qu'il était à l'extérieur de la ville pour profiter de rares vacances.

« Ce n'est pas ce que je souhaitais, j'aurais aimé quelque chose d'un peu plus long, mais c'était une première apparition [à la télévision américaine]. Nous souhaitions réaliser un coup d'éclat. »

Si Ramsay reconnaît d'emblée que le style échevelé de Makhmudov n'aurait pas pardonné face à un rival de la trempe de Tyson Fury ou Oleksandr Usyk, l'entraîneur rappelle aussitôt que son protégé n'en est justement pas encore rendu là dans son cheminement chez les professionnels.

« J'aimerais encore deux ou trois combats d'ici à ce qu'Arslanbek affronte un boxeur comme Fury, a-t-il avoué. Il faut qu'il y aille une gradation dans le niveau des adversaires, une sorte de transition vers le sommet. Je ne veux pas d'une marche qui s'annoncerait trop haute à monter.

« J'ai toutefois l'impression que c'est ce qui va arriver, puisque c'est toujours compliqué avec les champions. En attendant, Arslanbek devra composer avec les autres aspirants de la catégorie. »

Mais un jour ou l'autre, Makhmudov finira par se retrouver contre l'un des cadors de la division, parce que c'est ultimement le destin qui attend tout boxeur qui évolue chez les lourds. Le défi de Ramsay, c'est de s'assurer que Makhmudov ne soit pas qu'une étoile filante dans le paysage.

« Si tu regardes des gars comme [Bermane] Stiverne ou [Charles] Martin, ils ont eu la chance de devenir champions en affrontant des boxeurs vulnérables, mais rapidement, ils se sont mesurés aux meilleurs (Deontay Wilder et Anthony Joshua, NDLR), a relaté Ramsay. Pour le moment, c'est donc amplement correct d'avoir à attendre avant de recevoir un appel pour Fury ou bien Usyk! »

Beterbiev : l'équipe d'entraîneurs « enivrée »

Maintenant que le dernier dossier de Makhmudov est réglé, Ramsay plongera à temps plein dans le prochain d'Artur Beterbiev, qui défendra ses titres des mi-lourds du WBC, de l'IBF ainsi que celui de la WBO contre Callum Smith le 19 août prochain au Centre Vidéotron de Québec.

Beterbiev est récemment rentré de sa Russie natale, où il s'est entraîné pendant 21 jours en altitude avant d'amorcer le camp d'entraînement en vue de son combat « le plus important » en carrière. Jusqu'à présent, l'entraîneur est particulièrement satisfait du déroulement des choses.

« Des fois, la logistique ne suit pas ce que nous avons en tête, mais cette fois ce n'est pas le cas, a conclu Ramsay. Avant le début du camp, nous avions ciblé sept partenaires d'entraînement et ils vont tous se succéder pour mettre les gants avec Artur. Nous sommes en très bonne position...

« Il n'y aucun doute que c'est un défi qui emballe non seulement les amateurs, mais aussi tout le monde qui gravite dans l'entourage d'Artur. L'équipe d'entraîneurs autour de moi est envirée! »

Cela tombe plutôt bien, puisque les proches de Smith sont convaincus que ce dernier réussira là où Anthony Yarde a échoué le 28 janvier dernier. « Beterbiev est un monstre si vous le laissez le devenir. Mais il est vulnérable et s'il a quelqu'un comme Callum devant lui, il va en profiter », a récemment dit son frère et ex-aspirant mondial chez les super-moyens Paul Smith à SecondsOut.