MONTRÉAL - Malgré le fait que Sergey Kovalev lui a servi une véritable correction qui rendait son visage méconnaissable, Jean Pascal n’a nullement l’intention d’accrocher ses gants.

Le boxeur québécois a même jugé que son nouvel entraîneur Freddie Roach a fait le bon choix en jetant l’éponge après le septième round du combat présenté samedi soir au Centre Bell.

« J’ai un coeur de guerrier et j’aurais voulu continuer, mais Freddie a pris la bonne décision, a déclaré Pascal en conférence de presse après sa défaite. Quand tu es au coeur de l’action, tu ne vois pas tout ce qui se passe et Freddie pensait que c’était la meilleure chose à faire.

Dès la conclusion du quatrième round, Roach a indiqué à Pascal toutes les trois minutes qu’il souhaitait mettre fin au carnage, mais ce dernier l’a convaincu de le laisser poursuivre le duel.

Dominé par Kovalev, mais pas un boxeur fini

Le Québécois aurait très bien pu se faire passer le knock-out au début du cinquième round après avoir reçu une solide droite à la mâchoire, mais le Russe a été incapable de le coucher.

« J’aurais sûrement décidé d’arrêter le combat, si j’étais tombé, a néanmoins reconnu Pascal, qui n’a pas fait la limite en deux duels contre Kovalev. J’aurais été à la guerre jusqu’à la mort, alors je crois que Freddie – pour la poursuite de ma carrière – a pris la meilleure décision. »

L’ancien champion des mi-lourds du WBC a également avoué qu’il n’avait pas affronté de rival aussi dangereux depuis l’ex-champion unifié des super-moyens Carl Froch en décembre 2008.

« Ce sont deux boxeurs de très grande puissance. Et une des clés pour battre Jean Pascal, c’est peut-être la puissance, a précisé Pascal. J’ai perdu, mais ma carrière n’est pas terminée. »

Plusieurs options sur la scène locale

Alors qu’une prolongation de contrat avec InterBox l’attend, il sera intéressant de voir ce qui attend Pascal au cours des prochains mois. Le Lavallois aura clairement besoin de temps pour panser ses blessures et son promoteur souhaite-t-il réinvestir pour relancer sa carrière?

InterBox n’avait d’ailleurs pas manqué de souligner que le réseau américain HBO était emballé à la suite du premier combat entre Pascal et Kovalev, mais cette fois-ci, le vice-président Pierre Duc s’est contenté de souligner le courage du Québécois d’affronter le Russe deux fois.

Cela dit, tout n’est pas perdu, étant donné que plusieurs duels d’envergure locale sont à la portée de Pascal et il y a fort à parier qu’il susciterait un certain intérêt chez les amateurs.

Il y a évidemment un combat revanche avec l’ancien champion des super-moyens de l’IBF Lucian Bute, qui a redoré son blason à la suite de sa défaite par décision unanime contre James DeGale, sans oublier l’actuel détenteur du titre des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson.

Eleider Alvarez, Artur Beterbiev et Schiller Hyppolite pourraient également vouloir en découdre avec Pascal pour accroître leur notoriété auprès d’un plus large public. Bref, le choix est vaste. Mais aux yeux de Kovalev, l’avenir de Pascal ne passe pas par la division des mi-lourds.

« Pascal ne ressemblait pas au boxeur du premier combat. Il faut dire que je l’avais presque détruit, a mentionné Kovalev. Je pense qu’il va monter chez les lourds-légers ou se retirer. »

Éventuellement, il sera intéressant de savoir si Roach, qui entraîne déjà Manny Pacquiao et Miguel Cotto, poursuivra l’aventure avec Pascal, puisque les bourses de ce dernier seront nettement moins élevées s’il dispute des combats d’envergure locale sans l’appui de HBO.