Il y a des pesées sans histoires, il y a des pesées où les boxeurs impliqués sentent le besoin d’intimider l’autre, il y a des pesées où quelques coups sont échangées entre 2 pugilistes.

Puis il y a cette pesée formidable à Nottingham. Sous un soleil anglais radieux, les deux boxeurs ont réussi l’examen d’entrée devant une foule explosive. Pour Bute, 167,2 livres, légèrement plus léger que Carl Froch à 167, 5 livres. Mais attendons nous à la situation contraire pour le combat samedi soir. Bute devrait être plus lourd que l’aspirant. Une dernière pesée, samedi matin, devrait confirmer la tendence.

Le tout s’est déroulé devant une foule estimée à 400 personnes, que je répartis en juste parts en 2 camps, les pro-Bute et les pro-Froch. Et les pro-Bute, Québécois et Roumains, ont fait un travail formidable. Leurs cris et leurs chants auront permis au champion de lui témoigner tout leur support. Et lorsque Froch s’est présenté sur la pesée, leurs encouragements ont enterré ceux des pro-Froch. Ceci n’est probablement qu’anecdotique, mais au cours des 24 prochaines heures, Froch aura ceci en tête : «BUTE, BUTE, BUTE».

si le combat est aussi intense que la pesée, ce sera un combat mémorable!

En passant, je ne saurais même pas surpris de voir des gens de Nottingham dans le camp Bute. Selon ce que j’entends de plusieurs habitant de Nottingham depuis le début de la semaine, Froch n’est pas apprécié de tous et il est perçu comme arrogant. Et comment expliquer que les organisateurs doivent encore mentionner qu’il reste des billets à vendre! Le capital FM est un bel et grand aréna, qui sera un théâtre parfait pour la boxe. Mais avec moins de 10 000 sièges et avec un combat de cette envergure, il est totalement incroyable que ce ne soit pas rempli à capacité. À Montréal, on aurait vendu facilement 18 000 sièges.

En passant, Interbox avait préparé des petites serviettes blanches qu’elle comptait remettre aux partisans de Bute pour qu’ils les agitent dans les airs, comme on le voit lors des matchs de hockey. Sauf que l’organisation du combat a refusé. Officiellement, c’est une très mauvaise idée selon la police, qui veut protéger les partisans de Bute.

Il semblerait d’ailleurs que toute personne qui se présentera au Capital FM Arena avec un chandail de Bute se verra attribuer un autre chandail, pour sa propre protection. Il est vrai que Nottingham est une ville dure. Il y a beaucoup de criminalité ici. Le surnom de la ville, selon les policiers serait « Shotingham». Il y a des gens pas très sympathiques qui n’ont aucunement le sens de l’humour.

Une expérience unique

Malgré ces « petits toughs » Nottingham est une belle ville, il y a énormément d’animation et d’ambiance. J’ai la chance de vivre cette semaine une expérience tout à fait unique. En logeant au même hôtel que Lucian Bute, je suis témoin privilégié de plusieurs étapes de la préparation du champion du monde.

Par exemple, mercredi soir, alors que nous étions une vingtaine de personnes au restaurant de l’hôtel à passer une agréable soirée, Bute évoluait en parallèle. Il revenait de marcher, il est allé acheter quelques bières pour ses bons amis roumains, il leur a remis, est resté quelques minutes puis est allé se coucher. J’ai trouvé la situation plutôt injuste. Nous sommes tous ici, en Europe à cause de lui, nous avons du plaisir. Et celui qui en a le moins, souffre pour réduire son poids, dans le but d’aller échanger des coups contre l’un des meilleurs boxeurs au monde.