Quels ont été nos boxeurs vedettes en 2018?
Boxe mardi, 23 oct. 2018. 14:20 mercredi, 11 déc. 2024. 07:41Dans un peu plus de deux mois, ce sera le temps de saluer le Père Noel. Eh oui, on sera en pleine période des Fêtes. On se promènera avec nos pneus à neige dans la « chnoute ». On aura été piqué contre la grippe et peut-être aurons-nous connu notre première bordée de neige.
C’est donc le temps de penser à ceux qui ont le mieux fait sur la scène locale dans le monde de la boxe.
Vous me direz peut-être que je suis en avant de mon temps puisque plusieurs de nos têtes d’affiche seront à l’œuvre d’ici la fin de l’année, notamment Adonis Stevenson, Artur Beterbiev, Jean Pascal, David Lemieux, Steven Butler, Oscar Rivas, et Mikaël Zewski.
Surprise de l’année
Pour moi, Eleider Alvarez est non seulement la surprise de l’année, il est aussi le boxeur de l’année. Il a livré le combat de l’année et son K.-O. passé à Sergey Kovalev au 7e round est le K.-O. de l’année.
Mon deuxième choix pour le K.-O. de l’année va à David Lemieux avec sa claque qui a pratiquement assommé Gary O’Sullivan dès le premier round.
Et mon troisième choix va à Artur Beterbiev, qui s’est relevé du tapis pour finalement passer le K.-O. au quatrième round à Callum Johnson, le 6 octobre dernier.
Dans le cas de Lemieux, il a l’intention de revenir sur le ring en décembre prochain, mais pour le moment, il n’a pas d’adversaire en vue. Il croyait bien se mesurer à Saul « Canelo » Alvarez pour sa couronne, mais ce dernier lui a joué un vilain tour en acceptant de se mesurer plutôt à Rocky Fielding le 15 décembre au Madison Square Garden de New York.
Le brave de l’année
Bravo à Jean Pascal qui est parvenu à mériter un combat de championnat contre Dmitry Bivol.
Pas pire pour un gars qui n’a livré qu’un seul combat au cours de l’année. Un combat contre un boxeur de 37 ans pratiquement sans expérience après une seule tentative chez les pros.
Comment Pascal s’y est pris pour se voir accorder ce combat de championnat contre Bivol, je l’ignore, mais je félicite l'homme d’affaires.
Je pense que ce duel, qui aura lieu au Hard Rock Hotel & Casino d’Atlantic City le 24 novembre prochain, lui vaut le titre du « Brave » de l’année.
Imaginez un instant... Si jamais Pascal devait vaincre Bivol, il deviendrait le quatrième champion mondial des mi-lourds dans le même patelin qu’Adonis Stevenson, Eleider Alvarez et Artur Beterbiev.
Du jamais vu dans les annales de la boxe.
Pascal est notre vedette locale qui a combattu contre le plus grand nombre de vedettes et de champions. Parmi ses combats les plus spectaculaires, il a affronté deux fois Bernard Hopkins dans des combats de championnat. Il a répété cet exploit contre Sergey Kovalev. Ses autres rivaux ont été Carl Froch, Chad Dawson, Adrian Diaconu et Eleider Alvarez.
Le cas le plus pathétique
Je ne peux pas passer sous silence l’absence du ring de Custio Clayton. Comment un boxeur aussi talentueux n’est-il pas rendu plus loin dans sa carrière?
Clayton a 31 ans et il lui faut boxer plus souvent pour faire vivre sa famille. On ne l’a pas vu sur le ring depuis le 26 mai dernier, alors qu’il blanchissait totalement une supposée vedette montante du nom de Stephen Danyo.
Incroyable, mais vrai, dans les deux combats que Clayton a livrés en 2018, il n'a pas perdu un seul round.
Clayton a quitté GYM pour se ranger du côté d’Eye of the Tiger Management. Ça ne va pas mieux et il est toujours en attente d’un combat.
C’est dommage que les choses n’aillent pas mieux.
Le meilleur aspirant
Mon vote va à Steven Butler. Il a livré quatre combats en 2018 et les a tous gagnés. Selon BoxRec, il occupe le 22e rang au classement mondial des poids moyens, mais il est temps qu’il abandonne les combats contre des boxeurs de calibre « D » comme Jordan Balmir. Le talent est là, ce sont les adversaires de qualité qui manquent. Il est le deuxième meilleur poids moyens au Canada, après David Lemieux (7e rang).
J’aurais voulu vous dire que Custio Clayton était le plus près d’un combat d’envergure, mais ses problèmes avec son promoteur m’obligent à être réservé dans son cas.
Le plus près d’un combat de championnat
Après Jean Pascal, David Lemieux est celui qui a le plus de chance de mériter un combat de championnat.
Négligé à 4 contre 1 par les parieurs, Alvarez est parvenu à vaincre Kovalev par K.-O. au 7e round et ainsi coiffer la couronne WBO des mi-lourds, lui qui attendait depuis près de trois ans pour se mesurer à Adonis Stevenson.
L’entraîneur de l’année
Il n’y a pas de lutte de ce côté. Marc Ramsay est seul dans la course, sans rien enlever à Stéphan Larouche et les frères Grant.
Par moment, je me demande où il prend tout le temps pour entrainer Eleider Alvarez, Artur Beterbiev et tous les autres membres de son écurie.
La recrue de l’année
Encore une fois, je reviens à la charge avec Christian M’Billi. Malheureusement, on ne le voit pas assez souvent à Montréal. Sa dernière performance en juillet dernier à le Cannet, contre Ramon Aguinaga, et son K.-O. en deux rounds contre Fernando Pina, au Palais des Sports d’Orléans en France le 11 octobre dernier, lui valent certainement ce titre de recrue de l’année.
Vingt-trois ans, 12 combats, 12 victoires, 12 K.-O.... Faut le faire.
Mon deuxième choix va à Batyr Jukembayev. Il a livré trois combats en 2018 et il les a tous gagnés par K.-O.. Il nous a fait une frousse lors de son dernier affrontement contre Patricio Moreno en visitant le tapis dès le 1er round. Heureusement, il s’est repris par la suite pour finalement passer le K.-O. à son rival au 7e engagement.
Jukembayev a maintenant 14 victoires à son actif, dont 12 ont été acquises par K.-O.. C’est un gaucher âgé de 27 ans.
Le champion le moins populaire
Le Québec compte actuellement trois champions mondiaux chez les mi-lourds : Adonis Stevenson (WBC), Eleider Alvarez (WBO) et Artur Beterbiev (IBF).
Personnellement, je crois que Beterbiev est le moins populaire des trois et je m’explique... En raison de ses problèmes juridiques avec son promoteur et les blessures, il a été absent du ring un bon bout de temps. Il n’a boxé qu’une seule fois au cours des 11 mois précédant sa victoire sur Callum Johnson.
En deuxième place vient Adonis Stevenson. Il vit sur sa réputation de champion, mais on lui reproche d’avoir sélectionné ses adversaires parmi ceux de la classe « B ». Lui aussi n’a livré qu’un seul combat en 2018 et a dû puiser aux fond de ses ressources pour finalement s’en sortir avec un verdict nul contre Badou Jack.
Il reste donc Eleider Alvarez qui est actuellement le chouchou des amateurs.
Alvarez jouit d’une très belle réputation auprès des amateurs. Lui aussi n’a livré qu’un seul combat en 2018, mais il reste qu’il est le plus admiré des trois champions.
Depuis son retour de Colombie, on le voit partout, serrant des mains et se faisant prendre en photo avec tous ceux et celles qui lui demandent. Pour moi, il est le successeur de Lucian Bute auprès des amateurs de boxe.
Déception de l’année
Comment ne pas accorder ce titre à Simon Kean? Il était grand favori pour remporter cette victoire contre Dillon Carman. Il allait ensuite pouvoir faire face à des rivaux de classe.
Kean a lamentablement failli à la tâche devant un rival de classe « C ». On peut affirmer sans crainte que son rêve de mériter un jour un combat de championnat du monde s’est évanoui, lui qui avait si bien fait quelques mois auparavant contre Adam Braidwood.
Heureusement, Kean est encore relativement jeune à 29 ans. S’il a l’étoffe d’un champion, il se reprendra en mains. Je sais que la côte est difficile à remonter, mais rien n’est impossible avec le travail et le sérieux exigés.
Champion en péril
Attention avant de répondre, pensez-y bien. Nous avons trois champions au Québec. Adonis Stevenson, Eleider Alvarez et Artur Beterbiev.
Lequel, selon vous, est le plus en danger de perdre son titre?
Personnellement, je suis obligé de vous dire que mon choix s’arrête sur « Superman ». Pourquoi? Parce qu’il a 41 ans et n’a livré qu’un seul combat en 2018 et vous admettrez avec moi que sa performance contre Badou Jack en mai dernier à Toronto n’avait rien d’un chef d’œuvre.
En dépit de son âge, Superman jouit toujours d’une très bonne force de frappe, mais pour gagner il faudra qu’il passe le K.-O. à son rival avant les huitième ou neuvième rounds, car contre Badou Jack, il pompait l’huile quand la cloche a annoncé la fin du combat.
Son rival, Oleksandr Gvozdyk (15-0-0, 12 K.-O.), n’a jamais subi la défaite dans les rangs professionnels. De plus, il jouit d’une brillante carrière amateur. Il a été médaillé de bronze aux Jeux olympiques de 2012 et n’a jamais été vaincu en 2011, 2012 et 2013, remportant les neuf combats de la Série mondiale de Boxe.
Très prudent
Eleider Alvarez a l’avantage d’avoir terrassé Sergey Kovalev à trois occasions lors de leur premier affrontement. Mais Kovalev reste quand même un adversaire redoutable.
La confiance règne dans le camp du Colombien, mais il faut être prudent. Kovalev a 35 ans et il sait fort bien qu’il est sur les derniers milles de sa carrière.
Malgré tout, je persiste à croire qu’Alvarez va conserver sa ceinture de champion.
Le plus facile
C’est Artur Beterbiev qui a hérité du rival le plus facile en Joe Smith. Jusqu’ici, un seul homme est parvenu à mettre Smith K.-O. et cette mise hors de combat remonte à 2010 dans un combat de six assauts.
Smith est dangereux avec son crochet de la droite. D’ailleurs, c’est avec un tel coup qu’il avait surpris Sullivan Barrera en l’envoyant au tapis dès le premier round.
Si Beterbiev peut neutraliser la main droite de Smith, il n’aura aucune difficulté à conserver sa ceinture.
À vous de faire vos choix…
Bonne boxe!