On le sait, le Québec s‘impose graduellement comme une grande plaque tournante dans le monde de la boxe professionnelle. La province accueille de plus en plus de grands combats à saveur internationale, et par le fait même des boxeurs et des promoteurs de l‘extérieur du Québec.

Mais les lois provinciales ne semblent pas tenir compte de cette nouvelle réalité.

Je m‘explique:

Le 14 août dernier, le promoteur américain Gary Shaw dénigrait publiquement le travail des Québécois Michael Griffin (arbitre) et Jack Woodburn (juge) à la suite de la défaite de son boxeur Chad Dawson aux mains du québécois Gary Shaw.

Ce n‘était pas la première fois que M. Shaw agissait de la sorte. Quelques mois plus tôt, en novembre 2009 à Québec, il déplorait à nouveau les cartes des juges après le combat nul entre son boxeur Ali Funeka et Joan Guzman.

Mais les commentaires du mois d‘août, étaient nettement plus cinglants.

Défendre la réputation

Ces commentaires nuisent à la réputation des juges et arbitres québécois. Le problème, c‘est que la Régie des Alcools, des courses et des Jeux, l‘organisme provincial qui supervise les sports de combat, ne peut imposer de sactions. Le directeur Michel Hamelin explique que «puisque Monsieur Shaw ne détient aucun permis à la Régie des Alcools, aucune santion ne peut lui être affligée.» Monsieur Hamelin affirme tout de même que «les messages sont passés. J‘ai de bonnes discussions avec M. Shaw à chacune de ses visites.»

La World Boxing Council qui sanctionnait le combat Pascal/Dawson, a également les mains liées. Voici la réponse du président de la WBC Jose Sulaiman, aux questions envoyées par courriel par RDS.

_Dear Mr. Legendre:

I personally feel very sorry for the accusations of promoter Gary Shaw on two excellent WBC ring officials. The rules and regulations of the local boxing commissions should be exercised and the WBC has no authority to take any action . However, being this problem one that has repeated on several times by Mr. Shaw, I expect to meet personally with him to respectfully but strongly, request him to modify his public statements and position during WBC fights.

I kindly ask you to please accept my respectful regards. Jose Sulaiman_

En résumé, M. Sulaiman affirme qu‘il ne peut rien faire pour défendre la réputation de deux excellents officiels de la WBC (Griffin et Woodburn) mais qu‘il va dire à Gary Shaw de tempérer ses sorties publiques.

Samedi, le journaliste du 24 heures Vincent Morin, rapportait «qu'un membre influent du noble art aux États-Unis et au Québec avait même envoyé une lettre à la R.A.C.J., leur implorant d’agir contre les agissements du promoteur avant de voir la réputation du Québec et de la boxe professionnelle se salir. Il avait également expliqué qu’aucune commission athlétique aux États-Unis ne tolérerait une situation similaire sans infliger une amende ou une suspension. »

Alors quoi faire? Exiger que l‘on revoit la réglementation de la Régie pour mieux protéger ses membres? Ou encore se dire qu‘il ne s‘agit que des propos d‘un seul promoteur et qu‘il ne faut pas en faire un plat?

J‘attends vos réponses en vous soulignant par ailleurs que j‘ai préparé un reportage sur l‘impartialité des juges au Québec, qui sera diffusé à RDS et RIS dans la semaine précédant le combat Bute/ Brinkley.