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LAVAL – Autant le combat contre Billy Joe Saunders représente pour David Lemieux la chance de redevenir champion du monde qu’il attend depuis plus de deux ans, autant il semble que ce ne soit qu’une autre défense routinière pour le détenteur du titre des poids moyens de la WBO.

Et même si plusieurs observateurs suggèrent que le duel qui sera présenté samedi soir à la Place Bell est en quelque sorte une audition pour un affrontement contre Gennady Golovkin ou Saul « Canelo » Alvarez, Lemieux (38-3, 33 K.-O.) refuse catégoriquement de discuter de plans d’avenir.

Saunders-Lemieux : Confiance, arrogance et promesses

« C’est le temps de montrer qui est le vrai champion du monde, a lancé le boxeur québécois pendant une conférence de presse tenue jeudi après-midi dans un hôtel de Laval. Mais laissez-moi vous faire une promesse : quand je vais quitter la Place Bell, je vais être champion. »

Sans gêne, Saunders (25-0, 12 K.-O.) n’a pas hésité à demander à son promoteur Frank Warren d’en venir à une entente avant la conclusion de la fin de semaine avec le président de Golden Boy Promotions, Eric Gomez, afin d’organiser une rencontre au sommet avec « Canelo ».

« J’ai déjà vécu pareille situation dans le passé et je suis très excité à l’idée d’offrir une prestation qui marquera les esprits, a déclaré le Britannique. Lemieux a prouvé pendant son combat face à Golovkin qu’il n’était tout simplement pas assez bon pour se battre à ce niveau. »

« Le conte de fées de Lemieux est sur le point de se terminer, a ajouté l’entraîneur de Saunders, Dominic Ingle, Billy Joe ne connaît pas le mot défaite. C’est tout le contraire pour Lemieux. Il sait ce que c’est et il pourra ainsi retourner chez lui et retrouver les siens après avoir perdu… »

Le champion et son équipe n’ont également pas manqué de souligner que ce dernier n’avait toujours pas visité le plancher dans les rangs amateurs et professionnels et que la puissance de Lemieux ne suffira pas à décontenancer celui qui est toujours invaincu en 25 sorties en carrière.

« Il y a une première à tout!, a répliqué Lemieux. Il n’a jamais affronté un adversaire comme moi, je peux vous le promettre. Il n’a jamais affronté un adversaire aussi fort, agressif et enragé que moi. Nous allons enfin tous pouvoir voir ce qu’il est vraiment capable de faire dans un ring.

« En même temps, tout ce qu’ils disent peut jouer contre eux. Le plus ils me sous-estiment, le plus ça va jouer contre eux. Oui, je suis un cogneur. Mais il y a également beaucoup d’habiletés autour de ça. Ils vont avoir droit à une grosse surprise samedi soir. Je vais lui arracher la tête! »

« Depuis le début de sa carrière, David a prouvé qu’il ne reculait devant aucun défi et qu’il avait du cœur. De l’autre côté, il n’est pas possible d’en dire autant, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Comme nous disons chez nous, nous allons voir si les bottines vont suivre les babines. »

Le clan québécois juge d’ailleurs à l’unisson que les attaques répétées de Saunders et de son équipe témoignent d’un certain stress à l’approche du combat. Leurs expériences du passé les amènent à penser que le Britannique ressent beaucoup de pression à deux jours du combat.

« Il est nerveux, a analysé Lemieux. Il essaie de parler un peu plus fort que tout le monde, mais il sait très bien qu’il a une grosse tâche qui l’attend. Il essaie de jouer au monsieur qui est au-dessus de tout ça, mais encore là, il sait qui je suis. En parlant des autres, ça joue contre lui. »

L’aspirant québécois n’a probablement pas tout faux, puisqu’en mêlée de presse avec les journalistes un peu plus tard, Ingle s’est distancé des propos de Saunders en disant que son protégé avait le droit de dire ce qu’il veut et que son travail était de le préparer adéquatement.

« Un boxeur joyeux est un boxeur dangeureux »
« On va voir samedi si les bottines suivent les babines »