Certains boxeurs triment dur toute leur vie pour coiffer une couronne mondiale. Vasyl Lomachenko n’a que sept combats à sa fiche professionnelle et déjà il règne en roi sur deux titres, celui des plumes, et depuis samedi soir, sur celui des super-plumes de la WBO.

Il devient donc un recordman mondial puisque personne avant lui n’était parvenu à réussir un tel exploit. Imaginez… deux titres mondiaux dans deux catégories de poids différents. WOW!

Et il n’a pas eu besoin des juges pour mériter la victoire. Non…  Il a été sans pitié pour son rival portoricain, Roman Martinez, assommé d’un seul coup de poing, étendu au tapis au cours du cinquième engagement des suites d’un superbe uppercut suivi d’un magistral crochet de la droite.

Une démonstration de Lomachenko

Avec ce triomphe, Lomachenko est devenu recordman mondial, éclipsant ainsi la marque que détenait jusque-là le Thaïlandais Naoya Inoue, double champion des mouches et des super-mouches, mais après huit rencontres professionnelles.

Lomachenko a réussi à faire beaucoup mieux que Muhammad Ali, Joe Frazier, George Foreman, Roy Jones, Sugar Ray Leonard et Oscar De La Hoya avant lui.

Après une brillante carrière chez les amateurs, lors de laquelle il a compilé une fiche de 396 victoires contre un seul revers, « High Tech », comme l’ont surnommé les amateurs de boxe, a coiffé la couronne des poids plumes dès son troisième combat pro. 

Certains vont même jusqu’à dire que Lomachenko aurait dû être sacré champion dès son deuxième combat rémunéré car il s’est fait voler la décision contre Orlando Salido. D’ailleurs, cette victoire de Salido a été enregistrée comme triomphe par décision partagée.

Ce même Salido était présent parmi les quelque 5000 personnes réunies dans l’enceinte du théâtre du Madison Square Garden, samedi soir, et il a prétendu après la victoire de l’Ukrainien qu’il n’avait pas été impressionné outre mesure par sa performance.

Lorsque mis au courant de la déclaration de son seul tombeur dans les rangs professionnels, Lomachenko a facilité la tâche du promoteur Bob Arum en acceptant de l’affronter à nouveau et au plus vite.

Un prochain mois très chargé

Avant sa brillante victoire, Lomachenko avait déclaré qu’il voulait affronter les meilleurs de sa nouvelle division. Parmi eux on retrouve les autres monarques et les meilleurs tels Francisco Vargas (WBC), Jezreel Corrales (WBA), Javier Fortuna (WBA), Jose Pedraza (IBF) et Miguel Berchelt (WBO/intérim).

Or, tous ces gens peuvent continuer à régner en maître sur leur association puisque c’est Orlando Salido qui sera le prochain adversaire du nouveau détenteur du record.

Lomachenko n’a jamais perdu un combat sans se racheter par la suite. Sa seule défaite chez les amateurs est survenue en 2007 aux mains du Russe Albert Selimov.

Il a pris sa revanche sur ce dernier par deux fois. Il a vaincu Sulimov par décision 14-7 aux Jeux olympiques de 2008 et une autre fois, encore par décision, lors du tournoi de l’AIBA de 2012.

Lomachenko veut faire exactement la même chose chez les pros et c’est la raison pour laquelle il n’a pas hésité à dire oui à un deuxième affrontement contre Orlando Salido.

Quant à Roman Martinez, il a encaissé son deuxième K.-O. en carrière. Le premier avait été enregistré par Mikey Garcia, en janvier 2014, grâce à un superbe crochet au foie. Celui de Lomachenko est le résultat d’une combinaison un deux, uppercut suivi d’un crochet au menton.

Un combat entre Lomachenko et Garcia serait sensationnel. Garcia n’a jamais perdu chez les pros, mais il est inactif depuis plus de deux ans des suites d’une dispute  avec son entraîneur.

Il est question qu’il revienne à la compétition prochainement, mais ce serait chez les poids légers, soit de cinq à six livres de plus que Lomachenko. Mais quand on connaît la fougue de l’Ukrainien, rien n’est impossible. S’il a pu passer des plumes aux super-plumes, à l’âge de 28 ans, rien ne l’empêcherait de graduer chez les poids légers un de ces jours.

N’oubliez pas son nom… Vasyl « High Tech »  Lomachenko. C’est ce que l’on appelle en langage de boxe un « blue chip ».

Bonne boxe!