La phrase célèbre au football a toujours été : « La défensive gagne les championnats… L’attaque vend les billets! »

Jamais dit si vrai… Et la même chose s’applique à la boxe. C’est très bien de voir un expert défensif à l’œuvre, mais c’est le boxeur avec une super force de frappe qui attire surtout les foules.

Samedi soir dernier, j’ai vu à l’œuvre un des plus beaux spécimens de boxe jamais vu. C’est un jeune homme de 32 ans du nom de Guillermo Rigondeaux, un transfuge cubain qui s’est exilé aux États-Unis en 2009 et qui se félicite de dire qu’il est maintenant un fils de l’Oncle Sam.

Sa tâche n’était pas facile. Il s’attaquait à celui que l’Association des chroniqueurs de boxe avait honoré le jeudi précédent le combat à titre du meilleur boxeur de l’année 2012.

Son nom, Nonito Donaire, un jeune né aux Philippines, victime d’une seule défaite en carrière, invaincu depuis 2001 et dont les deux derniers rivaux n’avaient pu terminer l’affrontement.

LA SCIENCE POUSSÉE À SON COMBLE

Le combat aurait pu être intéressant, disons explosif, si seulement Rigondeaux avait voulu mélanger avec Nonito. Mais non, il s’est contenté de jouer à la cache-cache avec son rival. Un coup, deux coups, puis la retraite. Je vous jure qu’à la fin du combat de douze assauts, il avait usé ses semelles de bottines tellement il s’était promené sur le ring. D’ailleurs, les oiseaux boubou se sont fait entendre assez tôt dans le combat.

Je comprends que sa stratégie défensive faisait partie de ses plans. Mais sur le réseau HBO, de ce temps-là, ce n’est pas le temps de jouer au danseur à claquettes.

Au cours de la rencontre, Rigondeaux est parvenu à atteindre la cible 129 fois sur un total de 316 coups. C’est loin de ce que nous montrait jadis Sugar Ray Leonard, Marvin Hagler, Roberto Duran, Rocky Marciano et Mike Tyson, pour ne nommer que ceux-là.

Même le vénérable promoteur Bob Arum ne se gêne pas pour dire qu’il sera très difficile de trouver du travail au transfuge Cubain à cause de son fameux style beaucoup trop défensif au goût des amateurs de boxe.

COMME WINKY

Vous souvenez-vous de Winky Wright? C’était un super boxeur, un champion qui a coiffé les quatre couronnes mondiales chez les super-mi-moyens. C’était un boxeur pratiquement impossible à toucher lorsqu’à son meilleur.

C’était lui aussi un expert défensif. D’ailleurs, il n’a pas remporté un seul triomphe par K.-O. au cours de ses dix dernières années actives. En 2007, les promoteurs ont commencé à le fuir comme la peste. Tellement qu’en 2008, il n’a reçu aucune offre pour monter sur le ring. En 2009, il a obtenu un combat et l’a perdu par décision contre Paul Williams.

Encore une fois, les promoteurs le fuyaient comme la peste. Bien qu’il ait toujours voulu mettre les gants, aucun combat lui fut offert en 2010 et 2011.

Finalement, il a compris le message après avoir perdu une décision face à Peter Quillin, en 2012, et c’est là qu’il a compris que la boxe, c’était fini pour lui.

UN EXPERT DÉFENSIF

Si Ronald Wright a connu autant de difficultés à trouver des rivaux en fin de carrière, ce n’est pas qu’il était rendu au bout du rouleau ou encore qu’il n’était plus un bon boxeur. Non… C’est tout simplement que les gens n’allaient plus le voir à l’œuvre quand il montait sur un ring et aucun promoteur ne voulait l’engager.

J’ignore ce qui arrivera à Guillermo Rigondeau, maintenant âgé de 32 ans, vainqueur de deux médailles d’or aux Jeux olympiques de 2000 et 2004. Champion mondial amateur.

Avec plus de 400 combats amateurs derrière lui, il coiffe maintenant les couronnes WBO et WBA des poids coq.

DONAIRE SERA OPÉRÉ

Quant à Nonito Donaire, il admet lui-même que la vitesse d’exécution de Rigondeau et sa façon d’utiliser tout le ring l’ont quelque peu décontenancé. Il prendra un repos, fera opérer son épaule qui l’empêche de donner son plein rendement et demeurera le plus possible auprès de son épouse qui attend un enfant dans quelques mois.

Chose certaine, on reverra Donaire beaucoup plus vite qu’on retrouvera Rigondeaux sur un ring. Le réseau HBO ne veut pas se laisser damer le pion par Showtime par les temps qui courent et les dirigeants cherchent actuellement des boxeurs capables de donner un super spectacle. Disons, des Adonis Stevenson, des Lucian Bute, des Jean Pascal, des Michael Zewski et ce ne sont là que des Canadiens.

Une chose est assurée. Si un pugiliste veut absolument boxer sur le réseau HBO, il serait mieux d’assommer son prochain rival, ou encore de prendre Sergio Martinez ou encore Canelo Alvarez comme modèle. Eux, ils ne manqueront pas de travail. Soyez assuré.

Bonne boxe